Le Livre d'Argent

Elzen | @elzen@fadrienn.irlnc.org

Dans le #Vulgadredi de la semaine dernière, nous avions temporairement délaissé l'astronomie pour parler un peu de biologie. Puisque nous sommes de nouveau #VendrediVulga, on va rester un peu dans ce domaine et parler de la façon dont on classe les êtres vivants. Ce qui devrait bien nous faire seize pouets (tiens, j'ai l'impressions que ça a déjà été ce nombre-là).

Parce que, bien que les formes de vie changent grandement avec le temps, et comme on l'a vu la dernière fois avec Darwin, une série de mécanismes qu'on regroupe sous le nom général de « sélection naturelle » permet de stabiliser assez ces changements pour qu'on ait l'impression de voir des formes plutôt stable se mettre en place, les espèces. Et du coup, ces espèces, c'est intéressant d'essayer de les classer un peu.
Échantillon d'espèces (capture d'écran de l'intro du documentaire Espèces d'espèces, dont je reparlerai plus bas). On voit, sur fond blanc, tout un tas d'êtres vivants (dessinés dans des styles différents) donnant un aperçu de la biodiversité actuelle.

@Chtixof Quand la man page générique s'affiche, je peux naviguer dans un menu déroulant jusqu'à éventuellement finir par retrouver la commande que je cherche. Sauf qu'il y en a beaucoup, que la façon dont c'est rangé n'est pas spécialement pratique, et que c'est quand même particulièrement mal foutu que ça se vautre sur les paramètres alors que le début de la commande identifie très précisément ce que je cherche à faire.

Au final ce que je fais, c'est que j'ouvre un autre script où la commande est tapée correctement, et que je vais voir à partir de là (ou je copie-colle sans regarder le man). M'enfin ç't'un brin laborieux quand même.

Le logiciel qu'on utilise au planétarium a un système d'aide intégré qui part d'une pas mauvaise idée : tu cliques sur le bouton d'aide, puis tu cliques sur une des commandes que tu viens de taper, et t'as un genre de man page qui s'ouvre sur la commande en question. C'est intéressant.

Sauf que… le système de reconnaissance ne fonctionne que si la commande est tapée correctement. C'est-à-dire que si je commence à taper « Scene <objet> Scale » pour agrandir ou rétrécir un des objets affichés (une planète par exemple), le truc ne reconnaîtra correctement cette commande que si je mets ensuite le bon nombre de paramètres avec des valeurs plausibles, sinon il va se viander et m'afficher une man page générique.

Donc si tu veux vérifier simplement combien de paramètres t'es censé mettre et dans quel ordre, il faut que tu commences par écrire la commande avec le bon nombre de paramètres et tapés dans le bon ordre, sinon ça ne marche pas. Fichtrement pratique, hein ?

Peut-être un peu moins de monde que la dernière fois à Lannion, mais quand même une belle mobilisation. J'ai loupé le premier rassemblement devant le lycée (parce que je n'ai pas réussi à trouver le lycée, je suis toujours aussi pas doué ^^"), donc j'ai rejoint le point principal, où on a accueilli le cortège lycéen, ses drapeaux palestiniens et son slogan « jeunes, déters et révolutionnaires » sous les applaudissements.

Détail improbable : pile au moment où ce cortège a rejoint le principal, une floppée de feuilles mortes s'est mise à tomber des arbres bordant la route, donnant l'impression qu'on leur lançait des confettis.

@gee Et du coup, donc, le bout de Terre qu'on n'arrivait pas à identifier sur le template de base, c'est parce que ce n'est pas un continent, c'est juste l'Ohio isolé du reste des USA.

C'est intéressant de voir comme on s'est mis à reproduire la blague de base alors qu'on ne la comprenait pas au départ.

Les mauvaises nouvelles du jour :
– On a confirmation que l'arrêt du collègue est encore prolongé,
– Le câble de ma tablette graphique est mort, il va falloir que j'en retrouve un.

Les bonnes nouvelles du jour :
– Mon chef fait grève aussi demain,
– Le truc spécial que j'ai préparé pour le stand de la Fête de la Science est chouette et prêt,
– La version pour projeter dans la salle est en bonne voie d'avancement et va rendre encore mieux (je viens de rajouter une exolune autour de mon exoplanète).
– Je suis enfin dispo pour voir le live de @gee \o/

@flashcordon Pour les gens comme moi qui ne sont pas à Paris (et qui ne pourront pas faire le déplacement ce week-end parce que fête de la science, taff, tout ça), y a-t-il une captation de prévue ?

@Sylvhem Hum, tu me mets un doute en posant la question parce que je renouvelle toujours au tout dernier moment donc je rencontre peu le cas de figure, mais il me semble que non, le renouvellement part du moment où le domaine expirait.

Ça me semble en tout cas cohérent avec le fait que tu puisse réserver plusieurs années d'un coup, ou qu'en général, quand tu transfères le nom de domaine à un autre registrar, ça renouvelle automatiquement pour un an au passage.

@bortzmeyer @AudeCaussarieu (Soit dit en passant, framamèmes propose un texte alternatif automatique à copier d'un clic, donc c'est dommage de ne pas l'utiliser.)

Réponse devinette
@framaka Le mot de langue française ?

Beh, c'est « française », dans « langue » il n'y en a pas.


(On notera au passage que Masto semble encourager ton fils à faire fi de l'autorité parentale, je ne sais pas quelle conclusion en tirer.)

@luppano @Laz_uli Perso, j'aime bien mes autres prénoms sans trop m'en servir, mais si je me rappelle bien de ce qu'on m'a raconté sur l'histoire de ma famille, une de mes arrières-grand-tantes utilisait son second prénom comme prénom d'usage, et apparemment c'était un truc relativement courant vers cette époque (début du ⅩⅩème siècle si je recompte bien). Donc c'est peut-être générationnel ?

(En tout cas, on peut légalement utiliser n'importe lequel de nos prénoms indifféremment, du coup quand tu bosses dans un magasin et que t'es obligé·e d'avoir un badge à ton nom, on ne peut rien te dire si tu y mets le deuxième ou le troisième parce que tu n'as pas envie que n'importe qui puisse connaître le premier.)

@DamienPetermann @Looping Bref : Aulas nous joue de l'Aulos.
Extrait du clip d'« Aulos », de Vladimir Cauchemar, où on voit un type jouer du pipeau et de plein d'autres sortes d'instruments à vent.

Eh mais il y a eu une nouvelle goguette hier et personne n'en a parlé ici :-O

https://indymotion.fr/w/mbMNHmMomV8tCX5AiYdMAB

Okay, en ce nouveau #VendrediVulga, on est donc repartis pour un nouveau #Vulgadredi, et cette fois-ci, pour changer un peu de l'astronomie, on va partir sur un autre de mes intérêts spécifiques, l'évolution. On va parler plus spécifiquement ici d'évolution en biologie, parce qu'en fait, le mécanisme général s'applique aussi à pas mal d'autres domaines, mais ça vous le savez déjà si vous avez vu ma vidéo sur le sujet.

Ce sera aussi un thread un peu moins illustré, parce que bon, même si j'aime beaucoup ajouter plein de précisions dans les alt-text, trouver des illustrations est de loin ce qui me prend le plus de temps dans ces threads. Pour compenser, je vais tenter de mettre un peu plus de lien pour permettre aux gens de creuser. Et donc, c'est parti pour seize pouets, dans lesquels on va répondre à une question : peut-on prédire l'évolution ?

Ah, et si vous n'avez pas vu la vidéo, elle est là : https://skeptikon.fr/videos/watch/20f8140e-2197-41ae-b033-86fc69b059f9

En tant que modo d'un forum sur lequel ont occasionnellement lieu des discussions politiques avec des gens de bords assez différents, je trouve assez fascinant comme quelqu'un d'assez ouvertement de droite a plus de mal à comprendre et respecter les règles et procédures collectives que les anarchistes auxquels il répond.

Pas bien surprenant, mais fascinant.

Everything is relative.
~ Albert Einstein

Everyone’s a relative.
~ Charles Darwin

16/16 Popper a en tout cas été convaincu par cette réponse (ou plus vraisemblablement, par des conversations plus détaillées avec des spécialistes du domaine), et a publié un démenti reconnaissant que la théorie de la sélection naturelle est bien réfutable. Ce qu'on devrait d'ailleurs collectivement plus souvent, car c'est important de reconnaître ses erreurs.

Il ressort en tout cas de tout ça que, si la façon dont la biodiversité actuelle évoluera dans le futur est assez imprédictible, puisque dépendant du hasard et de conditions qui elles-mêmes évolueront, travailler en biologie et en paléontologie, c'est bien faire des prédictions sur ce que l'on doit ou ne doit pas observer dans la nature : c'est globalement comme ça qu'une bonne partie de la science fonctionne. Ce qui est quand même plutôt cool.

Pour compléter, n'hésitez pas à jeter un œil à cette vidéo, où je mentionne ces points et quelques autres critères de scientificité : https://skeptikon.fr/videos/watch/ebc4df43-5d43-450c-b43e-68fea982804b

15/16 Et Karl Popper a justement, lors de ses premiers travaux sur ce concept (au passage : Popper étant anglais, il parlait de « falsifiability », d'où le fait qu'on croise parfois « falsifiabilité » ; mais « réfutabilité » a quand même un sens qui correspond mieux en français), a choisi la sélection naturelle (aux côtés de la psychanalyse et de l'astrologie) comme exemple d'énoncé non-réfutable, et donc d'après lui sans valeur scientifique.

Néanmoins, les biologistes n'étaient pas d'accord, à raison. Puisque Popper invitait à produire un exemple d'observation qui réfuterait la théorie, John Haldane aurait répondu : « des lapins fossiles de l'ère précambrienne. » Cette réponse est inutilement spécifique, mais plutôt parlante : si on trouvait un fossile d'une espèce connue daté d'une époque très largement antérieure à celle à laquelle cette espèce a pu apparaître, cela remettrait immédiatement en cause les bases mêmes de la théorie de l'évolution, et conduirait à l'invalider.
Fossile de trilobite, une famille d'arthropodes apparu au cambrien, une période où la biodiversité s'est particulièrement développée. On voit, vue de côté pour en faire ressortir les reliefs, une forme allongée dans la pierre avec une structure centrale et des lignes partants sur les côtés, qui sont les vestiges de son thorax. Les trilobites ont survécu à plusieurs extinctions de masse, mais ont fini par disparaître lors de la crise Permien-Trias. Ils n'ont donc côtoyé ni les mammifères, ni les dinosaures, ces deux familles d'animaux étant apparues au Trias. Effectivement, trouver un animal présentant toutes les caractéristiques des mammifères (ou des dinosaures, ou de n'importe quelle autre branche de l'arbre du vivant apparue par la suite) daté d'avant le cambrien, donc avant l'apparition des trilobites, remettrait très fortement en cause nos connaissances sur l'histoire du vivant.

14/16 Néanmoins, si vous avez suivi mon thread de la semaine dernière, vous savez déjà qu'une prédiction qui se réalise n'est pas non plus une preuve définitive (Darwin a d'ailleurs bien dit que si sa théorie est exacte, alors le papillon doit exister, ce qui ne veut pas dire que si le papillon existe, alors sa théorie doit être exacte). Est-il possible qu'une observation ultérieure vienne invalider la théorie de la sélection naturelle ?

Ce serait mieux, car une théorie scientifique n'en est une que si elle passe l'épreuve des faits. Une explication du monde qui fonctionnerait quoi qu'il se passe n'expliquerait en fait pas grand chose. Il s'agit ici du critère de réfutabilité, proposé par le célèbre épistémologue Karl Popper (dont les travaux ont aussi été caricaturés, mais on ne va pas rentrer dans le détail à ce sujet pour ce thread-ci).

Oh, d'ailleurs, le thread de la semaine dernière est là : https://fadrienn.irlnc.org/notice/AyMztvDdmCsEVRGpYe

13/16 Mais en 1867, on découvre, dans une autre partie du monde (si ma mémoire est bonne, au Brésil, alors que l'orchidée vient de Madagascar), une espèce de sphinx ayant une trompe presque assez longue pour accéder au nectar de l'orchidée de Darwin. Alfred Wallace, va alors étudier cette espèce, et une fois de plus tomber d'accord avec son collègue : il lui semble assez probable qu'il existe une espèce cousine de celle qu'on vient de découvrir, qui aurait une trompe encore plus longue. Il en profite d'ailleurs pour donner une description un peu plus détaillée de ce à quoi devrait ressembler cette espèce.

Il faudra néanmoins attendre 1903, soit plus de quarante ans après la première proposition par Darwin, pour qu'on finisse par découvrir Xanthopan praedicta, que suite à cette description on surnommera le « papillon de Wallace », prouvant ainsi que les deux naturalistes avaient raison sur ce point.
Photographie d'un spécimen empaillé de Xanthopan praedicta (on notera que le nom est une référence au fait que son espèce avait été prédite), ou papillon de Wallace (certaines personnes disent aussi papillon de Darwin, mais vu qu'on a déjà donné son nom à lui à l'orchidée, ça me semble plus sympa de donner l'autre au papillon). L'animal a quatre ailes, un corps assez allongé, deux antennes… et surtout une trompe qui fait plus de deux fois la longueur de son corps, et qui lui permet donc d'accéder au nectar de la fleur.

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