Vous voulez lire de l'imaginaire (SF, fantasy, horreur, fantastique) maiiiiis vous aimez pas trop trop financer des milliardaires problématiques qui soutiennent l'extrême-droite ? Quelques bonnes pratiques avec une idée nette de "qui possède quoi" dans l'édition (autant que possible, hein).
La dernière nouvelle du premier recueil, par exemple, se termine par des machines qui, par la manipulation, prennent le contrôle de l'humanité (et font perdre leur job à des gens qui pourraient remettre ça en cause, notamment) parce qu'elles estiment qu'elles décident mieux que nous et que donc pour notre bien il faut qu'on reste sous leur contrôle. Susan Calvin a l'air plutôt enthousiaste, mais je ne suis pas sûr qu'on soit censés être d'accord.
(Bon, après, dans une nouvelle ultérieure du cycle il est dit que ces machines ont fini par se saborder elles-mêmes pour notre bien, mais je crois qu'il n'a jamais vraiment détaillé ce point.)
Nous avons tous pleuré Samuel Paty et Dominique Bernard, aujourd’hui encore, dans les écoles, les collèges, les cours de récré soudain silencieuses. L’Éducation nationale a su reconnaître ces crimes, désigner les coupables, s’ériger en victime.
Mais Caroline Grandjean, comme Christine Renon avant elle, s’est suicidée dans un silence assourdissant. Parce que là, il n’y a pas d’ennemi commode, pas d’assassin extérieur. Là, c’est l’institution elle-même, celle qui broie, écrase, exige jusqu’à l’épuisement.
Elle sait pleurer les crimes des autres, jamais les siens.
Reconnaître ces morts-là, ce serait admettre qu’elle tue aussi.
Parce que oui, de base, la notion d'espèce, c'est surtout quelque chose qu'ont utilisé Aristote, puis Linné, pour essayer de classer le vivant… sauf qu'Aristote et Linné étaient tous les deux convaincus que les formes de vie restaient globalement inchangées au fil du temps. Vu qu'on sait maintenant que ce n'est pas le cas, évidemment, continuer à utiliser une notion fixiste peut nous poser quelques soucis. On va donc détailler ça en seize pouets (tiens, ça pourrait devenir une habitude).
Mais avant, comme ça pourrait aidé d'avoir jeté un œil au thread de la semaine dernière, le voici : https://fadrienn.irlnc.org/notice/Ayq6HnZA7DBl1vwY2S
Je vous attends aux Ursulines, et mon collègue au Planétarium, pour parler des conditions d'habitabilité des planètes, des endroits où on a découvert des exoplanètes dans la galaxie, des conditions pratiques avec lesquelles on (ne) pourrait (pas) communiquer avec d'éventuels extraterrestres, et de ce que la biodiversité terrestre a à nous apprendre là-dessus. N'hésitez pas à passer nous voir :-)
(Effectivement, l'article 47 donne bien ce délai de 70 jours, mais tout est relatif à la date de dépôt, une date butoir comme le 31 décembre n'a pas l'air mentionnée.)
Courage !
Bon, ce soir, vous aurez la fondation de Thèbes (une de mes légendes préférées, parce que c'est transmis par ❤️ Ovide❤️
Ceci étant dit, pour les gens parmi vous qui seront sur #Lannion ce week-end, n'hésitez pas à passer aux Ursulines, j'y serai tout l'après-midi demain et dimanche (et lundi toute la journée, mais c'est seulement pour les scolaires) sur le stand du Planétarium pour la #FêteDeLaScience, pour parler de ce à quoi on peut s'attendre question vie extraterrestre. #FDS2025

Comme j'en parlais dans ma vidéo sur les mécanismes de l'évolution, la biologie a ceci de particulier par rapport aux autres domaines où la théorie de l'évolution peut s'appliquer que le mécanisme de reproduction lui-même peut y évoluer avec le temps, ce qui, forcément, rend le bazar encore plus bazardesque.
Je vous ai déjà donné le lien plusieurs fois, mais bon, si jamais, la vidéo est là : https://skeptikon.fr/videos/watch/20f8140e-2197-41ae-b033-86fc69b059f9
Et ça devient encore plus complexe quand on se rend compte que certaines bactéries sont capables de modifier leur code génétique au cours de leur vie, sans avoir besoin de se reproduire pour ça, à partir de molécules d'ADN trouvées dans leur environnement ou échangé, via leurs pilus, avec d'autres bactéries, possiblement de souches très différentes. Difficile, donc, de définir une notion d'« espèce » qui tienne vraiment la route dans ces conditions.

Les bactéries, ces êtres unicellulaires qui forment l'un des trois grands domaines du monde vivant, se reproduisent par division cellulaire, comme le font les cellules de notre organisme (l'image d'illustration ne présente d'ailleurs pas des bactéries, lisez l'alt-text). C'est-à-dire qu'une bactérie, seule, va copier tout son matériel interne, notamment le matériel génétique, puis se séparer en deux. Elle se multiplie en se divisant, faisant par là un pied de nez aux mathématiques.

Et on peut d'ailleurs aussi noter que cette distinction entre mâles et femelles à la fois chez les plantes et les animaux est un exemple de convergence évolutive : les champignons, qui sont évolutivement plus proche des animaux qu'eux ou les animaux de le sont des plantes, pratiquent une reproduction sexuée aussi, mais avec un nombre de « types sexuels » sacrément plus grand que juste deux.
Et même chez les animaux, y a des cas assez particuliers, par exemple celui que nous présentait @adelinedurandm il y a quelques semaines : https://oc.todon.fr/@adelinedurandm/115220424053383030
Ce n'est toujours pas ce qui va nous faire arriver des griffons, chimères et autres mélanges improbables de la mythologie dans notre vrai monde, comme j'en parlais la semaine dernière, mais ça nous rappelle au moins que la biologie peut parfois être beaucoup plus créative que notre imagination.
Même si notre imagination se défend bien aussi, surtout sous les crayons de @davidrevoy : https://framapiaf.org/@davidrevoy/115339677157607542
Il semble en tout cas que l'hybridation entre plusieurs espèces soit beaucoup plus courante chez les végétaux, et qu'elle puisse même concerner des espèces de genres différents, ce qui, on va le dire, fiche un peu le bazar dans la classification classique où deux genres différents sont censés être quand même pas mal différenciés. Il arrive même que ces hybridations donnent naissance à une nouvelle espèce, distincte des deux espèces parentes.

Mais le point intéressant est surtout que cette interfécondité a une portée limitée : les oiseaux situés à un bout de l'archipel ne peuvent plus se reproduire avec ceux situés tout à l'autre bout, quand bien même les étapes intermédiaires restent possibles. On a donc ici un gradient de reproductibilité, où il n'est pas évident de décider comment placer les limites.

Darwin avait remarqué à l'époque que les différentes populations d'oiseaux que compte cet archipel étaient très semblables entre elles, mais avec quelques différences anatomiques notables, telles que la taille et la forme du bec, laissant soupçonner des différences dans leur modes d'alimentation. Or, ces populations vivent sur des îles différentes de l'archipel, et ont peu de contacts les unes avec les autres : c'est donc encore une fois l'isolement géographique qui conduit ces différences à se former entre les groupes.

Leurs aires de répartition sont d'ailleurs globalement séparées : s'il existe une petite région d'Asie où on trouve encore des lions, ceux-ci sont aujourd'hui très largement africains (ça n'a pas toujours été le cas : il y avait encore des lions en Europe pendant l'antiquité !), tandis que les tigres, eux, sont exclusivement asiatiques. Et pourtant, certaines hybridations entre les deux peuvent donner des descendants, ce qui montre que les deux espèces ne sont pas encore complètement séparées.
On pourrait aussi mentionner le cas du cheval et de l'âne (où là les hybrides ne sont pas fertiles, donc la séparation est plus nette), mais ça, c'est @gee qui en parle le mieux : https://grisebouille.net/etats-dane/