Politique fr; mini-troll
On a changé combien de fois de gouvernement ?
Une pensée émue pour toutes les petites mains qui font et défont des cartons dans tous les ministères depuis quelques semaines.
Parce que, bien que les formes de vie changent grandement avec le temps, et comme on l'a vu la dernière fois avec Darwin, une série de mécanismes qu'on regroupe sous le nom général de « sélection naturelle » permet de stabiliser assez ces changements pour qu'on ait l'impression de voir des formes plutôt stable se mettre en place, les espèces. Et du coup, ces espèces, c'est intéressant d'essayer de les classer un peu.

Ma sœur, tu es transphobe et tu as tort de l’être.
Tu ne devrais pas, sans déconner. Même si tu n’arrives pas à admettre que des gens ne correspondent pas à ce que toi tu imagines que devraient être des gens, par simple instinct de conservation, tu devrais au moins fermer ta gueule. Je ne te menace pas, je te dis : ta transphobie va te revenir dans la tronche comme un vieux boomerang. Ta transphobie, elle ne va pas seulement dégommer les trans, elle va te dégommer toi.
Tu crois viser les autres, mais en réalité tu prépares le terrain pour qu’on flique ton propre corps. Regarde le sport : en 2025, World Athletics a imposé un test génétique pour toutes les athlètes féminines. Pas seulement pour les trans : pour toutes. Et il y a des femmes cis, parfaitement reconnues comme telles, qui se retrouvent recalées parce que leur biologie n’entre pas dans la case prévue. Tu veux vraiment que ça devienne la norme, qu’on te colle un coton-tige dans la bouche avant un 100 mètres, ou qu’on te demande des papiers pour aller pisser ?
La suspicion ne s’arrêtera pas magiquement aux trans comme un nuage radioactif à une frontière. À Boston, une femme cis a été virée des toilettes d’un hôtel parce qu’on l’a prise pour un homme. Dans le Minnesota, une autre s’est fait suivre par un serveur jusque dans les chiottes pour prouver qu’elle avait une poitrine. Ces femmes-là n’étaient pas trans, juste pas assez “féminines" pour passer sous les radars. Et cela ne s’arrête pas là, parce que vois-tu, ma sœur, on tue des trans parce que trans. Et si un jour , tu n’es pas assez " féminine" aux yeux d’un salopard, qui te dit qu’il ne te prendra pas pour cible ?
Pendant ce temps, le patriarcat rigole. Parce qu’à force de répéter qu’une femme, c’est un utérus et des règles, tu légitimes ceux qui veulent réduire toutes les femmes à leur fonction reproductrice, ceux qui attaquent le droit à l’avortement, ceux qui rêvent de nous enfermer, l’utérus sous clé. Tu crois protéger ton espace, la vérité, c’est que tu le dévastes, que tu piétines tout ce que nos mères ont gagné pour nous. C’est par la transphobie notamment, que les conservateurs américains sont arrivés au sommet et c’est par elle qu’ils ont commencé à discuter de la possibilité de retirer le droit de vote aux femmes.
Tu fais le jeu de la division. Diviser les femmes entre “vraies” et “fausses”, c’est offrir la victoire sans combat tous ceux qui rêvent de nous renvoyer en jupes à la cuisine...
Plus tu réduis la définition de ce qu’est une femme, plus tu rends facile le boulot de ceux qui veulent nous enfermer toutes dans la même boîte. Et le jour où ton corps, ton look ou ta vie ne rentrera pas dans les clous, tu verras que la machine à broyer les trans que tu auras aidée à monter ouvrira grand ses mâchoires contre toi.
Alors écoute, ma sœur : si tu ne veux pas être solidaire par conviction, fais-le au moins par instinct de survie. La transphobie, ce n’est pas un bouclier, c’est une prison. Défendre les femmes trans, ce n’est pas une faveur : c’est renforcer notre camp, élargir nos marges, foutre la trouille à ceux qui rêvent encore de nous domestiquer.
Ferme ta grande gueule et ouvre les yeux.
Être transphobe pour une femme cis , c'est être une dinde et voter pour noël.
https://fr.libretranslate.com/
(D'ailleurs, ce n'est pas la sélection qui crée de la spéciation : c'est l'accumulation de mutations. La sélection se contente de guider les variations de fréquences au sein d'une même population, ce qui n'aboutit jamais à une spéciation tout seul.)
(Et sinon, je fais ces threads en réfléchissant à chaque fois à quels éléments sont importants d'aborder et quels autres peuvent être laissés pour plus tard (et en l'occurrence les lois de l'hérédité n'étaient pas pertinentes ici, d'autant qu'elles n'ont été mergées dans la théorie globale que pas mal plus tard), mais merci de m'apprendre mon boulot, hein. Si ma façon de faire ne te va pas, n'hésite pas à faire des threads de ton côté aussi.)
Mais bon, mon (premier, il faudra que je prenne le temps de finir le second un jour) bouquin à moi s'appelle « L'esprit curieux et les yeux mauvais : comprendre le monde par la démarche scientifique », alors je suis de toute façon assez mal placé pour juger ^^
Ceci dit, et pour conclure, je vous conseille quand même très vivement de jeter un œil au documentaire Espèces d'espèces, qui aborde très bien ce sujet du classement du vivant et dont j'ai utilisé quelques captures pour illustrer ce thread.

Mais ce classement, finalement, n'existe que dans nos têtes : il n'y a pas de réelle différence de nature entre un astéroïde, une planète naine et une planète, seulement une quantité de matière qui change. De même, si les différentes classes ou familles ont accumulé pas mal de différences au fil du temps, les espèces d'un même genre peuvent être encore très proches les unes des autres et n'avoir que quelques caractères de différence.
Ah oui, au fait, si vous avez manqué le thread sur Cérès, c'était là : https://fadrienn.irlnc.org/notice/AyMztvDdmCsEVRGpYe
Ça correspond pour les mammifères, amphibiens et oiseaux, mais pas pour les « poissons » ni les « reptiles » (et pour les « invertébrés » non plus, d'ailleurs), car on s'est rendu compte que ces groupes réunissaient en fait des branches différentes de l'arbre du vivant, en laissant de côté certains rameaux parce qu'ils ont développé des caractères différents.
Mais ça, j'en avais déjà parlé dans un article de blog il y a dix ans, donc vous trouverez la suite à ce sujet ici : https://fadrienn.irlnc.org/articles/sciences/revisons_larbre_du_vivant/
Néanmoins, l'histoire du vivant telle qu'on tente de la reconstituer à partir des espèces actuelles et fossiles reste cohérente, nous permettant de faire des hypothèses sur ce qu'on doit, ou ne doit pas, observer autour de nous, avec jusque là un certain succès.
Oh, concernant la convergence évolutive, je suppose que certaines personnes parmi vous y penseront, alors voilà : https://fr.wikipedia.org/wiki/Carcinisation
Ce qui me permet d'ailleurs de préciser un peu ce concept de « prédiction sur l'évolution passée » dont je parlais la semaine dernière : à partir de l'existence de l'ornithorynque et des échidnés, on détermine que la viviparité est apparue après les poils et les mamelles. On peut donc prédire qu'on trouvera des fossiles de mammifères pondant des œufs, qu'on rangera donc sur la branche des monotrèmes, mais qu'on ne trouvera pas de fossiles d'animaux vivipares ne présentant pas les autres caractéristiques de base des mammifères.

Nos différents regroupements (espèces, genres, familles, etc.), ne doivent donc pas être vues comme des boîtes arbitraires dans lesquelles on va ranger le monde vivant, mais comme des branches d'une sorte d'immense arbre généalogique (ou plutôt phylogénétique, mais ne pinaillons pas pour cette fois). Chaque nouveau caractère qui se propage fait apparaître une nouvelle branche, et donc si quelque chose déborde, c'est juste qu'on n'est pas remontés au bon croisement.

Si tous les mammifères sauf l'ornithorynque (et les quelques espèces d'échidnés qu'on découvrira par la suite) mettent directement leurs bébés au monde, alors que le reste du vivant pond des œufs, c'est parce qu'ils ont tous un ancêtre commun chez qui cette caractéristique particulière est apparue, et, favorisée par la sélection naturelle, a perduré chez ses descendants alors même que ceux-ci ont ensuite pris des formes très variées.
