Le Livre d'Argent

Elzen | @elzen@fadrienn.irlnc.org

En ce moment, tu croises probablement plein de gens, grâce à la rentrée et aux réunions publiques

Protège toi et protège nous, personnes fragiles, en portant un masque. Par ordre de priorité :
- en salle d'attente chez le médecin,
- dans les transports en commun,
- dans les espaces clos avec d'autres personnes,
- en action,
- en manifestations,
- dans l'espace public.

Merci !

notamment les microbes

17/16 Tiens, l'image astronomique du jour fait un bon complément, en nous montrant une chouette image de papillon de l'espace. Malgré la forme, il ne s'agit cependant pas de NGC 6302 dont je parlais au pouet 10, mais du nuage de gaz autour d'une jeune étoile, au sein duquel des planètes sont en train de se former, dont un autre exemple de ce que je présentais au pouet 6. Ça montre en tout cas que la configuration dans laquelle un nuage de gaz prend une forme de papillon n'est pas exceptionnelle :-)

https://apod.nasa.gov/apod/ap250908.html

Retailleau nous enverra ses sbires le 10 septembre. Il y aura des morts, des mutilés, des blessés, des gens collés en taule pour un foulard ou un flacon de sérum physiologique.

Très bien.
Moi, je milite pour la grève à la maison.

Parce que ça coupe net la mécanique de la répression : pas de cortège à charger, pas de banderole à arracher, pas de photo à ficher, pas d’œil à crever, pas de crâne à fracasser, pas de corps à enfermer sous un prétexte bidon.

Parce qu’il y a dans l’injonction à « mériter » sa grève par la souffrance une logique capitaliste : comme si cesser de travailler ne suffisait pas, comme s’il fallait produire encore : du bruit, des images, des preuves d’abnégation pour démontrer qu’on n’est pas fainéant.

Je refuse ce piège.
La grève n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être efficace. Elle peut être silence, retrait, repos. Se soustraire au système, c’est déjà l’affaiblir.
Alors oui, revendiquons le droit à la paresse, version Paul Lafargue 2.0 :

votons avec la sieste et nous bloquerons le pays.

Ils ne pourront pas venir tous nous chercher au lit.

J'aime le ciel quand il est noir ; mais j'aime surtout la mer quand elle est verte <3

@HydrePrever @UnePorte (Et en même temps, faire toutes ces affiches, c'est du boulot aussi.)

/me sort très loin.

On va éviter le langage pseudo-scientifique, pente vers les croyances ésotériques débiles.

Ce soir, c'est une éclipse totale de Lune. Passant dans le cône d'ombre de la Terre, notre satellite sera éclairé par tous les levers et couchers de Soleil terrestres et prendra une teinte cuivrée. (1/4)

https://mastodon.social/@lemonde/115162004345760650

Je veux ça pour tous les aspects de la vie. Tout le monde a le droit d'avoir accès à la vie dans la société.

Aménagez tous les plans comme vous avez aménagé le bus.

re: When you tell the Internet about the murder you just commited
@Sylvhem Is this the real life?

Is this just fantasy?

@Nic Tu peux me tutoyer, hein :-)

@thibault_lh @HydrePrever C'est une question assez compliquée, dans la mesure où la démarche générale reste la même mais les méthodes changent pas mal, avec des ruptures importantes. D'ailleurs, selon le point de vue adopté, on peut considérer que tous les domaines actuels ne relèvent pas de la même chose.

Il y a une continuité au sens où l'histoire d'une discipline donnée remonte souvent très loin en arrière et que c'est parfois utile de s'y référer pour comprendre les choses ; et en même temps les pratiques actuelles sont souvent pas mal différentes. Donc : ça dépend, mais c'est plus une question de critères utilisés et de contexte de la question.

18/18 En attendant et pour terminer ce thread, je voudrais féliciter @mmontarges (ça fait longtemps que je l'avais pingué dans un de ces threads) qui travaille justement sur la fin de vie des étoiles massives et qui a soutenu son Habilitation à Diriger les Recherches hier. Et j'en profite pour lui demander une petite relecture pour vérifier que je n'ai pas dit trop de bêtises plus haut O:-)

Évidemment, on pourrait encore détailler pas mal de choses, mais je pense que ça suffira pour cette fois. Et de mon côté, je vais enfin pouvoir prendre une petite semaine de vacances après un été particulièrement mouvementé (mais je tâcherai quand même de vous préparer le thread suivant pour vendredi prochain). D'ici-là, j'espère que tout ça vous plaît toujours !
Et juste pour rappeler à quoi ça ressemble aux gens qui n'en auraient jamais vu : un crabe, un vrai (en l'occurrence un tourteau), sur fond noir, on peut voir que sa forme est quand même assez différente de celle des nébuleuses « du Crabe » mentionnées au début.

17/18 Il y a d'ailleurs d'autres conditions possibles à la formation d'une étoile à neutrons : ça peut aussi se produire lorsque le mécanisme décrit ci-dessus se produit avec un couple d'étoiles plus légères : la première à mourir forme une naine blanche « classique », puis c'est la matière soufflée par la mort de la seconde qui conduit à augmenter fortement la densité, transformant la première naine blanche en étoile à neutron. C'est peut-être ce qui s'est passé pour le couple étrange dans M4.

Dans tous les cas, ce sont des phénomènes particulièrement impressionnants, et qui sont aussi à l'origine de quelques uns des éléments chimiques qui composent aujourd'hui l'univers, tout n'étant pas produit par la fusion nucléaire au cœur des étoiles.

Tiens, si ça vous intéresse, jetez donc un œil à ça : https://mastodon.social/@coreyspowell/113907625463172223

16/18 Mais que se passe-t-il lorsque la seconde étoile du duo vient à mourir à son tour ? Les couches externes qu'elle souffle dans l'espace viennent alors plus ou moins violemment rencontrer l'étoile à neutrons, ce qui peut conduire à augmenter encore la densité de celle-ci. Potentiellement jusqu'à dépasser une limite provoquant un nouvel effondrement et transformant l'étoile à neutrons en un objet encore plus impressionnant : un trou noir.

Mais on ne va pas se lancer dans ce genre de sujet dès maintenant, et se garder ça, de nouveau, pour le thread de la semaine prochaine. Une petite série de trois thread, c'est plutôt pas mal. D'autant qu'il y a d'autres conditions possibles à la formation d'un trou noir, donc il y a encore des choses à dire.
Vue d'artiste de la fusion de deux étoiles à neutrons (on voit globalement deux boules blanc-bleu se rentrer dedans avec du gaz autour sur fond de ciel étoilé), un des événements susceptible de former un trou noir. C'est aussi un des événements les plus impressionnants de l'univers, générant des ondes gravitationnelles, mais on parlera de ce genre de choses une autre fois.

15/18 Mais un certain nombre d'étoiles à neutrons ont aussi pour compagnon… des étoiles, tout simplement. En effet, un certain nombre d'étoiles autour de nous ne sont pas isolées, mais font partie d'un système double : deux étoiles qui se tournent autour. Or, même si elles ont généralement un âge proche, elles ne « meurent » pas exactement en même temps.

On peut donc se retrouver plus ou moins facilement dans une situation où l'une des deux étoiles a déjà explosé en supernova, et l'autre, pas encore. Ce qui peut déjà être impressionnant, car la première explosion peut déstabiliser le système et amener les deux objets stellaires suffisamment proches l'un de l'autre pour que des transferts de matière aient lieu.
Vue d'artiste d'un couple stellaire dans laquelle une des deux étoiles s'est déjà transformée en étoile à neutrons. Comme les deux objets sont très proches, un filament de matière les relie, et la gravité conduit la matière arrachée à l'étoile encore en vie à former un anneau autour de l'étoile à neutrons, pouvant conduire à son effondrement.

14/18 L'autre possibilité est qu'elles se soient formées de façon classique et qu'elles aient « survécu » à la supernova. Il est possible en effet que certaines planètes géantes gazeuses aient tout de même un noyau solide, et le souffle de l'explosion aurait pu balayer les couches de gaz de ces planètes et ne laisser que cette partie solide maintenant nue. Dans les deux cas, ça justifie les noms de morts-vivants qu'on a donné à ces objets.

Un autre pulsar, PSR B1620-26, a des compagnons encore plus étranges : il fait partie d'un système double, dont l'autre objet est une naine blanche, WD B1620-26. Ces deux objets tournent donc l'un autour de l'autre, et tous deux font partie de l'amas d'étoiles formant le quatrième objet du catalogue de Messier. On a détecté une planète tournant autour de ces deux compagnons qui, d'après l'âge estimé des étoiles de l'amas, serait la plus vieille de toutes les (exo)planètes connues : environ treize milliards d'années.
Vue d'artiste de cette planète, qu'on surnomme parfois Mathusalem. Elle occupe la moitié supérieure de l'image, quand la moitié inférieure montre un ciel étoilé (avec beaucoup plus d'étoiles que dans notre ciel habituel, puisqu'elle est située à l'intérieur d'un amas). On repère assez bien, en raison de leur luminosité, le pulsar et la naine blanche autour desquelles cette planète tourne, même si leur taille est assez petite.

13/18 Mais si pas mal de ces astres semblent isolés ou entourés seulement du nuage de gaz résultant de la supernova, d'autres ont des voisinages un peu plus particuliers. J'avais ainsi mentionné, dans mon thread sur les comètes, le cas de PSR B1257+12, un pulsar autour duquel on a détecté des exoplanètes !

Deux hypothèses existent concernant l'origine de ces planètes : elles pourraient s'être formées à partir de la matière qui constituait autrefois les couches extérieures de l'étoile, puis la nébuleuse qui s'est formée lors de l'explosion. Cela constituerait donc un cortège de planètes « de seconde génération », formées après la mort de leur étoile.

Ah, oui, au fait, si vous n'aviez pas lu mon thread sur les comètes, voici le lien : https://fadrienn.irlnc.org/notice/AwyBqt6c4qOUfKUKjQ

12/18 À l'inverse, certaines étoiles à neutrons sont connues parce qu'on a pu détecter la nébuleuse (aussi appelée « rémanent de supernova ») sans qu'on puisse détecter leur rayonnement. À titre d'exemple, nous avons eu la chance de pouvoir repérer une supernova l'année de ma naissance, en 1987, dont l'activité a pu être enregistrée par plusieurs instruments optiques.

Un observatoire a publié deux ans plus tard avoir détecté le signal d'un pulsar au sein du rémanent, mais cette observation n'a jamais pu être reproduite à ce jour, malgré plusieurs tentatives. On connaît en revanche plusieurs cas où on détecte les deux à la fois. Ainsi, on peut détecter le rayonnement de l'étoile à neutrons située au centre de la nébuleuse du Crabe, et qui est donc surnommée « pulsar du Crabe ».
Rémanent de la supernova de 1987. On voit, sur fond de ciel étoilé (deux de ces étoiles sont plus lumineuses que les autres car elles sont situées plus près de nous que l'objet) un anneau rose constitué par les couches de gaz soufflées lors de l'explosion. Autour de lui, des lignes roses plus sombres indiquent que de la matière avait déjà été expulsée vers l'espace lorsque celle-ci s'est produite.

11/18 Une étoile à neutrons, en effet, tourne particulièrement vite sur elle-même : plusieurs dizaine de tours par seconde, voire davantage. Elle est également dotée d'un champ magnétique assez important, dans l'axe duquel est émis un rayonnement magnétique assez caractéristique. Cette direction d'émission étant affectée par la rotation, on a l'impression, vu de loin, de voir l'objet pulser, d'où le fait que ces objets soient également appelés « pulsars ».

Ce rayonnement étant directionnel, nous ne pouvons pas capter celui de toutes les étoiles à neutrons connues. Ce qui rend les étoiles à neutrons suffisamment âgées pour que le nuage de gaz issu des couches extérieures de l'étoile se soit complètement dissipé autour d'elles particulièrement difficiles à repérer quand elles ne sont pas bien orientées par rapport à nous, faisant que les étoiles à neutrons « isolées » que nous connaissons sont quasi-systématiquement des pulsars.
Image (animée) d'un pulsar : on voit l'étoile à neutron tourner sur elle-même, et le faisceau de rayonnement être envoyé dans une direction précise, mais qui bouge avec cette rotation.

10/18 L'étoile à neutrons située au cœur de la nébuleuse du crabe a donc un âge précisément connu, puisque nos ancêtres ont pu noter le moment de la supernova (notons qu'il faut tenir compte du décalage horaire : la nébuleuse est située à un peu plus de six mille années-lumière de nous, et donc l'explosion s'est en fait produit il y a environ sept mille ans. Mais comme ce décalage ne change pas à notre échelle, ça revient au même pour nos observations actuelles, la lumière qui nous arrive maintenant nous montre bien une nébuleuse âgée d'environ un millénaire).

Pour pas mal d'autres étoiles à neutrons connues, nous n'avons pas cette chance d'avoir une date précise ; mais nous avons néanmoins pu déterminer l'âge de pas mal d'entre elles en se basant sur leur forte régularité et sur les vitesses assez impressionnantes auxquelles elles tournent sur elles-mêmes.
Vue d'artiste d'une étoile à neutrons isolée : on voit, sur fond de ciel étoilé, une boule sombre mais dont la surface a l'air agitée entourée de lignes de champ magnétiques lumineuses.

9/18 À ce moment, les couches extérieures de l'étoile viennent alors compresser très fortement le cœur de celle-ci, sur lequel elles vont rebondir pour être violemment éjectées vers l'espace. C'est ce violent rebond qui nous apparaît comme une explosion, pendant que le cœur de l'étoile se transforme sous la pression intense en étoile à neutrons.

Au passage, donc, les éléments chimiques formés par fusion nucléaire dans les différentes couches de l'étoile sont libérés dans l'espace, où ils finiront par rejoindre des nuages moléculaires et participer à la formation de nouveaux systèmes stellaires. Le journaliste scientifique Simon Singh commentait : « Les romantiques aimeraient peut-être penser qu'ils sont faits de poussières d'étoiles. Les cyniques préféreraient sans doute parler de déchets nucléaires. »
Structure interne d'une étoile à neutrons, montrant plusieurs couches. Bien qu'il soit principalement constitué de neutrons, qui, avec les protons, forment le noyau des atomes, un tel objet n'est pas comparable à un noyau atomique géant. En son cœur, la matière est tellement compressée qu'elle se transforme peut-être en plasma de quarks et de gluons.

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