Le Livre d'Argent

Elzen | @elzen@fadrienn.irlnc.org

Question philo.

Plusieurs critiques des discours pro-IA que j'ai vu passer et avec lesquels je suis par ailleurs plutôt très d'accord contenaient, à un moment ou à un autre, un rejet du fonctionnalisme, c'est-à-dire (si j'ai bien suivi) l'idée qu'il n'y a rien de particulièrement spécifique au cerveau biologique et que donc, si on reproduisait exactement les mêmes fonctions que celles d'un cerveau sur un autre support, on obtiendrait une intelligence/conscience aussi. Mais je n'ai encore jamais lu de développement sur ce point, c'est souvent juste une remarque en passant.

À titre perso, de base, la question me paraît être détachée de celle des « IA » actuelles, dans la mesure où de toute façon, les réseaux de neurones artificiels ont un mode de fonctionnement assez nettement différent de celui d'un cerveau, donc fonctionnalisme ou pas le résultat est le même les concernant. Mais d'un autre côté, la position fonctionnaliste me semble a priori assez évidente, et j'ai un peu de mal à envisager ce qu'il y a d'autre comme positions (à part éventuellement un truc métaphysique bancal à la Descartes, mais ç'pas très convainquant et je doute que ce soit de ça dont il est question).

Comme je n'ai absolument aucune idée d'où aller chercher des infos à ce sujet, si vous avez des ressources (simples d'accès si possible, je suis très loin d'être un spécialiste) pour que je puisse creuser la question, merci d'avance !

Unpopular admin opinion, but I really think that, unless you are a small instance that’s just starting out, you shouldn’t enable open registrations all the time on your server. Either switch to an approval-based registration process or to an invite-based one. Or if you want to have open registrations, only do so during a specific time frame each day, like witches.town did.
Everything else is just an invitation to transform your instance into a spamming machine.

Et donc, tout à l'heure, en allant au travail, je croise un gus qui engage sa grosse bagnole sur la piste cyclable (piste cyclable qui, s'il n'y avait les symboles vélo peints dessus, serait juste un trottoir, hein, ça se fait pas mal par ici), roule une trentaine de mètres dans ma direction, et, arrivé à ma hauteur, considérant sans doute que je ne me suis pas suffisamment écrasé contre le mur à son goût, essaye de me faire la leçon comme quoi le fait qu'il soit en train de rentrer chez lui (il me désigne un portail situé encore une dizaine de mètres plus loin) lui donnerait priorité sur moi. Y en a qui ne doutent de rien…

@charles Perso, je suis team flûte, mais mon frère fait du violon et c'est plutôt chouette aussi :-)

Profite bien, ç'cool de jouer !

@AugierLe42e Tu viens de me faire remonter un souvenir, là. Quand j'étais à la fac, lors d'un voyage en train, je m'installe quelque part et je sors mon ordi. N'ayant pas de casque, je demande aux gens qui se trouvent à côté si ça les gène que je mette un peu de musique. Réactions positives des gens, donc je lance une playlist de musique celtique.

Arrive un gus qui, alors qu'il reste encore des places assises plus loin, à un endroit d'où il n'entendrait rien (et que c'est un TER sans places réservées), décide de s'installer juste en face de moi. Puis dix minutes plus tard, demande si j'ai l'intention de passer ces « bretonneries » pendant tout le trajet. Me disant qu'il n'apprécie pas le style, je passe donc une autre playlist.

Mais visiblement ça ne suffit pas, puisqu'il se plaint de nouveau quelques minutes plus tard, me demandant cette fois explicitement de couper (à l'époque mon ordi est un Apple acheté d'occase, il me fera la remarque que si j'ai cette marque, j'ai forcément un casque avec). Étant donné qu'il est venu de lui-même s'installer pile là et que les autres gens autour semblent continuer d'apprécier, je décide de l'ignorer et laisse la musique.

Il s'en plaint au contrôleur lorsque celui-ci finira par passer et, les places libres situées un peu plus loin ayant été prises entre temps, celui-ci l'autorise à aller s'installer en première pour la fin du voyage (il ne doit plus rester que moins d'une demi-heure à ce stade). Après son départ, de mémoire le contrôleur ne me fait pas spécialement de remarques et les gens autour continuent d'apprécier la musique.

Nous avons regroupé sur La Couronne de Cuivre les différentes définitions qu’on utilise pour classer les jeux pris en charge par ./play.it en collections de taille raisonnable, plutôt que dans une collection unique impossible à naviguer : https://www.baldursgateworld.fr/viewtopic.php?t=35002

Si vous voulez savoir pourquoi Freelancer est un jeu de rôle, Distance un jeu de plateforme ou FTL: Faster Than Light un jeu de stratégie, allez donc y jeter un œil ;)

16/16 On a encore cinq ou six milliards d'années à attendre avant de pouvoir voir à quoi ressemblera la nébuleuse planétaire que donnera notre Soleil à nous. Je ne garantis pas de continuer ces threads pendant aussi longtemps, mais d'ici-là, comme d'hab, si vous avez des questions ou des sujets à suggérer pour après les étoiles à neutrons, n'hésitez pas !

Sinon, je n'ai pas encore trop eu le temps de m'occuper de ça, mais je me suis dit que je pourrais peut-être tenter de convertir ces threads au format vidéo, histoire d'alimenter un peu ma chaîne @bfeuilles qui est assez déserte depuis un moment, ça pourrait faire des vidéos relativement rapides et faciles à faire. Qu'en dites-vous ? N'hésitez pas à liker ce pouet-ci si ça vous semble une bonne idée.

Et si jamais vous avez manqué le thread précédent, vous pouvez aller faire un tour par là : https://fadrienn.irlnc.org/notice/AxQp1Fw6mSoy7eglf6

15/16 Les autres nébuleuses planétaires que j'ai utilisées pour illustrer ces pouets peuvent être plus ou moins visibles en ce moment en début de nuit (tout début et juste au dessus de l'horizon pour celle du papillon, qui est située près de la « queue » du scorpion), mais il risque de falloir du gros matériel pour arriver à voir quelque chose d'intéressant, et je pense que les gens qui ont ce matériel n'ont pas besoin de moi pour trouver des choses à voir avec, si ?

Par contre, si vous voulez voir un nuage moléculaire, un endroit où des étoiles naissent, la constellation d'Orion devrait être suffisamment haute au dessus l'horizon (et le soleil encore suffisamment bas en dessous de lui pour ne pas parasiter l'observation) aux alentours de cinq heure du matin. Visez les petites étoiles alignées qui, sous la ceinture, forment le fourreau de son épée. Elle est visible à l'œil nu si vous n'avez pas du tout de pollution lumineuse, mais dans nos ciels actuels, il vous faudra probablement au moins une paire de jumelles.
Capture d'écran de Stellarium, montrant cette fois la position du nuage d'Orion dans la nébuleuse du même nom, qui pour le coup apparaît visuellement sur l'image, puisqu'elle peut être visible à l'œil nu dans de bonnes conditions. Elle est tout de même signalée par la présence du petit carré habituel.

14/16 En attendant, je veux quand même préciser que la constellation de la Lyre est une des constellations principales de l'été. Elle est donc plutôt bien visible dans le ciel en ce moment, quasiment toute la nuit (sauf nuages évidemment). Son étoile principale est Véga, mentionnée dans le thread de la semaine dernière, qui est une des étoiles les plus brillantes du ciel. À côté d'elle, quatre étoiles beaucoup moins lumineuses forment un petit parallélogramme.

À l'œil nu, évidemment, vous ne verrez pas la nébuleuse qui s'y trouve. Une paire de jumelles ne vous montrera qu'un petit point lumineux. Mais un petit télescope devrait vous permettre de distinguer la forme de l'anneau. Sans voir la naine blanche au centre, ni même les jolies couleurs, qui demandent du matériel à très fort grossissement, mais ça peut quand même être sympa à voir. Il faut viser entre les deux étoiles du bas du parallélogramme.
Capture d'écran de Stellarium, sur laquelle on peut voir les trois étoiles du triangle d'été, et, à côté de Véga, le petit parallélogramme de la Lyre. La position de la nébuleuse (qui n'apparaît pas elle-même) est indiquée par un petit carré, entre les deux étoiles du bas du parallélogramme.

13/16 Les naines blanches sont des objets particulièrement denses : la plupart de celles qu'on connaît ont une masse de plus de la moitié de celle de notre étoile, mais un diamètre comparable à celui de notre planète (sachant donc que, pour le double de cette masse, notre Soleil a un diamètre cent fois plus grand).

La densité va varier en fonction de la masse qu'avait l'étoile au cours de sa vie : les étoiles dépassant cette limite sus-mentionnée de huit masses solaires vont laisser derrière elles, en disparaissant, des objets encore plus bizarres, ces fameuses étoiles à neutrons dont nous parlerons la semaine prochaine.
Photographie (encore et toujours par Hubble) de Sirius, l'étoile principale de la constellation du Grand Chien… qui est en fait une étoile double. Au centre de l'image, Sirius A, montrée sur la comparaison de tailles un peu plus haut, fait presque le double de la taille de notre Soleil (ce qui, avec sa distance de « seulement » huit années-lumière et demie de nous, en fait l'étoile la plus brillante de notre ciel, comme je l'avais mentionné dans un thread précédent). Mais on peut distinguer, en bas à gauche, un petit point lumineux : il s'agit de Sirius B, une naine blanche légèrement plus petite que notre Terre.

12/16 Mais surtout, on peut voir dans la partie centrale un certain nombre de points brillants. La plupart d'entre eux sont des étoiles beaucoup plus lointaines, que l'on voit par transparence à travers le gaz. Pas tous, cependant, car on a pu mesurer que le point central est à la même distance que le reste de la nébuleuse : il s'agit de ce qui reste du cœur de l'étoile, demeuré sur place après que les couches extérieures aient été soufflées.

À ce stade, plus aucune réaction de fusion nucléaire n'a lieu au sein de cet objet. Néanmoins, il a été porté au cours de la vie de l'étoile à plusieurs millions de degrés : ça ne refroidit pas d'un claquement de doigt. Un objet de ce type, qu'on appelle une naine blanche, va donc continuer de briller pendant quelques milliards d'années, se refroidissant progressivement.
Photographie, toujours prise par Hubble, de la nébuleuse de l'Œil de Chat, située dans la constellation du Dragon. Ce nuage-ci est visuellement beaucoup plus tourmenté que les précédents, donnant l'impression de plusieurs bulles enchevêtrées, mais on distingue assez bien la naine blanche située au milieu.

11/16 L'une des plus célèbres nébuleuses planétaires a d'ailleurs les deux sortes de noms : on l'appelle la nébuleuse de la Lyre, car elle se trouve dans cette constellation ; mais on l'appelle également la nébuleuse de l'Anneau, en raison de sa forme. On la numérote aussi différemment selon la liste d'objet du ciel qu'on regarde : elle est le cinquante-septième objet du catalogue de Messier, et porte le numéro 6720 dans le New General Catalogue. Comme ça vous avez l'embarras du choix.

Cette nébuleuse particulière est plutôt pratique pour se faire une idée de ce à quoi ressemblent ces objets : on voit ainsi à l'extérieur les couches de gaz soufflées par l'étoile, dont on a pu mesurer qu'elles continuent de s'éloigner du centre où se trouvait autrefois l'étoile. On ne la voit pas tellement grossir à vue d'œil, pour autant, et pour cause : son diamètre est déjà de deux années lumières, donc ça prend du temps pour grossir davantage.
Photo (encore prise par le télescope spatial Hubble) de la nébuleuse de la Lyre, montrant des couches de gaz jaune-oranger sur l'extérieur, puis une partie tirant davantage vers le bleu au centre. Sur cette version (ça dépend beaucoup des photos), une seule étoile ressort par transparence à travers la partie centrale, et on repère plutôt bien la naine blanche au centre.

10/16 Ce nom est cependant assez trompeur, car à part une vague similitude de forme, il n'y a aucun lien entre les nébuleuses planétaires et les planètes. D'ailleurs, s'il y avait des planètes autour de l'étoile au cours de la première phase de sa vie, la plupart de celles-ci ont probablement été absorbées ou éjectées lors de la transformation en géante rouge.

Et toutes les nébuleuses planétaires ne se présentent pas sous une forme ronde. On peut par exemple mentionner NGC 6302, surnommée la « nébuleuse du papillon » en raison de sa forme particulière. Oui, généralement, on appelle les nébuleuses et les galaxies en fonction de la constellation dans laquelle elles se trouvent, mais quand certaines ont une forme caractéristique, c'est quand même plus sympa.
Photo prise par le télescope spatial Hubble de la nébuleuse du Papillon. On peut voir deux grands cônes de matière qui se déploient autour de l'ancienne position de l'étoile, rappelant la forme des deux ailes d'un papillon. La naine blanche n'est pas visite sur cette photo, mais sa présence a bien pu être détectée au centre de la formation.

9/16 Pour une étoile qui n'est pas trop lourde (moins de huit fois celle de notre Soleil, si ma mémoire est bonne), ce stade de géante rouge va durer environ un milliard d'années, au cours duquel l'étoile va progressivement commencer à expulser ses couches les plus externes vers l'espace. Formant ainsi un nouveau nuage de gaz.

Ces nuages-là sont assez différents des nuages moléculaires, mais puisque leurs contours restent flous, on les appelle aussi des nébuleuses. Avec une petite subtilité, cependant : les premiers nuages de ce type qu'on ait découvert avaient une forme ronde, ressemblant plus ou moins à celle d'une planète, et on les a donc nommés « nébuleuses planétaires ».
Photo (prise par le télescope spatial Hubble) de la nébuleuse de l'Hélice, dont la forme globalement sphérique peut évoquer celle d'une planète quand elle est vue de très loin. Cette nébuleuse ressemble beaucoup à celle de la Lyre présentée deux pouets plus loin, avec notamment des couleurs assez proches, même s'il reste possible de différencier visuellement les deux assez facilement.

8/16 On va passer rapidement, pour cette fois, sur ce qui se passe au cours de cette durée de vie. L'étoile reste environ (là encore, il faudrait quand même détailler, mais ce sera pour une autre fois) stable sur la plus grande partie de sa vie, tant qu'il y a assez de réserves dans son cœur pour alimenter la fusion de l'hydrogène en hélium. Une fois ces réserves épuisées, les choses vont évidemment changer.

Le manque d'hydrogène conduit l'étoile à s'effondrer sur elle-même, ne dégageant plus assez d'énergie par la fusion pour compenser la gravité. Cet effondrement va augmenter encore la densité du cœur de l'étoile, ce qui y déclenche une nouvelle phase de fusion, où c'est cette fois l'hélium qui s'assemble en carbone. Le reste de l'étoile se met alors à gonfler, la faisant devenir ce qu'on appelle une géante rouge.
Comparaison de taille entre le Soleil dans son état actuel, mesurant environ 0,01 unités astronomiques de diamètre, et la géante rouge qu'il deviendra d'ici cinq milliards d'années, qui mesure pour sa part environ deux unités astronomiques. Puisque la géante rouge est deux cent fois plus grande que l'étoile actuelle, cette dernière n'est qu'un simple point sur l'image, et une portion zoomée de l'image a donc été ajoutée.

7/16 Ces nébuleuses, ou nuages moléculaires, sont donc les lieux où se forment les étoiles. La densité du nuage et les jeux de la gravité font que la taille et la masse de ces étoiles va varier : environ 10% des étoiles de notre galaxie sont ainsi à peu près semblables à notre Soleil. Un peu plus de 80% sont nettement plus petites. Moins chaudes, elles brillent beaucoup moins, et leur lumière tire alors davantage vers le rouge : c'est ce que l'on appelle des naines rouges.

Les quelques pourcents qui restent sont donc des étoiles plus grosses et plus massives que notre Soleil. Et peuvent même l'être beaucoup plus : les étoiles géantes bleues ont des masses plusieurs dizaines de fois plus grandes que celles de notre étoile à nous. Ce qui signifie, je l'avais déjà dit dans un thread précédent, qu'elles vivront moins longtemps : quelques centaines de millions d'années seulement, contre une dizaine de milliards pour notre Soleil… Et encore pas mal plus que ça pour les naines rouges.
Comparaison de taille entre quatre étoiles de notre ciel, à côté desquelles sont inscrits leurs noms et leurs mensurations. De gauche à droite : Proxima Centauri, une naine rouge lourde de 0,12 masses solaires et grande de 0,15 rayons solaires, puis notre Soleil, puis Sirius A, une étoile blanche deux masses et 1,7 rayons solaires, et enfin Spica, une géante bleue de 11,4 masses et 7,4 rayons solaires.

6/16 Les réactions nucléaires n'ont grosso-modo lieu qu'au cœur des étoiles. Leurs couches externes sont moins chaudes et moins denses, mais elles sont agitées par la gravité et par l'énergie dégagée par la fusion nucléaire, nous donnant l'impression de bouillonner. C'est notamment de là que viennent les éruptions stellaires, ces impressionnants jets de matière que j'ai mentionné dans un thread précédent.

Autour de l'étoile naissante, la matière provenant de la nébuleuse, tenue elle aussi par la gravité, peut alors s'organiser en une sorte de disque de gaz et de poussières, et au sein de ce disque, ces poussières peuvent ensuite s'agglomérer pour former des planètes. C'est ce phénomène qui a notamment donné naissance à notre système solaire, il y a un peu moins de cinq milliards d'année. Mais on reparlera sans doute de la formation des planètes une autre fois.
Photo, prise par le télescope spatial Hubble, de plusieurs jeunes étoiles situées dans la nébuleuse d'Orion. Certaines d'entre elles sont entourées d'un disque de gaz et de poussière, arraché à la matière environnante par la gravité de l'étoile, et dans laquelle des planètes pourraient se former.

5/16 Au sein de ces nuages, la matière n'est généralement pas répartie de façon homogène : on pourrait dire qu'il y a des grumeaux. Et les effets de la gravité font que ces grumeaux vont attirer d'autant plus de matière autour d'eux, matière qui va alors se contracter et gagner en densité.

Je simplifie ici évidemment beaucoup trop, mais au bout d'une certaine limite, la densité de matière devient suffisante pour que des réactions de fusion nucléaire commencent à avoir lieu, ce qui chauffe la matière environnante suffisamment pour qu'elle se mette à briller : une nouvelle étoile vient alors de s'allumer.
Photographie prise depuis l'observatoire européen austral (à La Silla, au Chili) de la nébuleuse de l'Aigle, contenant notamment un amas de jeunes étoiles, formées depuis à peine plus de cinq millions d'années. Vers le centre de l'image, on reconnaît les célèbres « piliers de la création », une des formations de gaz qui composent ce gigantesque nuage.

4/16 C'est Edwin Hubble, celui en l'honneur de qui on baptisera par la suite le télescope, qui a tranché ce débat en 1924 en trouvant comment déterminer ces distances. On distingue donc à partir de là les galaxies, ensemble très lointains d'étoiles et de nuages de gaz, et les nébuleuses, « simples » nuages de gaz situés à l'intérieur de la galaxie dont nous faisons partie.

Ce sont les secondes qui vont nous intéresser ici. En particulier, certaines de ces nébuleuses sont suffisamment grandes et denses pour que les atomes qui composent le nuage se regroupent en molécules. On les appelle donc des « nuages moléculaires ». Ces nuages représentent environ la moitié de la masse de gaz au sein de notre galaxie.
Photographie, prise par le VLT, de la très chouette nébuleuse de la Carène, un nuage de gaz situé dans le ciel de l'hémisphère sud. On la voit ici dans son ensemble, un grand nuage de gaz aux tons principalement roses sur fond de ciel étoilé, mais il existe pas mal de photos montrant des détails de cette nébuleuses, avec des formes parfois amusantes (le « doigt de dieu », par exemple, rappelant la forme d'une main faisant un doigt d'honneur).

3/16 D'ailleurs, tant que j'y suis, c'est la même chose pour l'atmosphère des planètes : pas de frontière nette. Pour la nôtre, on a fixé arbitrairement la limite de l'espace à cent kilomètres au dessus de nos têtes, mais il reste quand même suffisamment d'atmosphère quatre fois plus haut pour freiner l'ISS sur son orbite, nécessitant de la remorquer périodiquement. Bref.

Avant les années 1920, le mot « nébuleuse » désignait également les autres galaxies, que nos télescopes de l'époque, encore trop peu puissants, nous montraient floues aussi. Il y avait alors débat (et même « Grand Débat », je vous laisse voir la page Wikipédia portant ce nom) sur la nature et surtout la distance de ces différents objets : faisaient-ils partie de notre galaxie à nous, ou étaient-ils situés beaucoup plus loin ?
Photo, prise par le télescope spatial Hubble, de la galaxie du Triangle, dans laquelle l'astronome Hubble a identifié des étoiles dont la distance est mesurable, permettant de déterminer que cet objet est situé loin à l'extérieur de notre Voie lactée. Les progrès techniques réalisés depuis font qu'on distingue plutôt bien visuellement cette galaxie d'une des nébuleuses présentées les photos qui suivent ; mais ça devait être beaucoup plus délicat avec les instruments dont on disposait il y a un siècle.

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