Le Livre d'Argent

Elzen | @elzen@fadrienn.irlnc.org

@gee Et on en profite pour faire en live des recherches poussées sur les dinos pour que ça fasse du bon paléoart, précise-le ! :-þ

Genre et comparaison geeke douteuse
Je crois que j'ai trouvé une comparaison qui exprime à peu près bien ce que je ressens sur l'identité de genre. Je suis un mec cis de la même façon que j'utilise un clavier azerty : j'n'ai pas choisi, on m'a mis ça dans les mains, mais maintenant que j'ai grandi avec, j'y suis habitué et je ne ressens aucun besoin de changer. Pour autant, ça ne fait pas non plus spécialement partie de la façon dont je me définis.

Je comprends que pour les gens à qui leur disposition initiale n'allait pas ont fini par changer (pour du qwerty ou pour un truc fait sur mesure, genre bépo ou ergoL), mais que ça a dû leur demander des efforts, et que c'est quelque chose de très important pour elleux, et donc je soutiens et respecte. Moi j'ai juste eu à régler deux ou trois touches pour que ce soit un poil plus pratique au quotidien, et ça me va.

Par contre, que des gens essayent de faire disparaître les dispos claviers moins courantes et veulent que tu n'aies pas le choix, tu utilises soit qwerty, soit azerty selon ce que t'as eu à la naissance, je trouve ça totalement incompréhensible et franchement ça fait peur.

Vous pensez que c'est une façon d'envisager les choses qui tient la route ?

@michaelzemmour Avec plaisir :-)

Si tu passes au planétarium de Bretagne un jour, on fait une séance intitulée « la nuit étoilée » où on apprend à se repérer dans le ciel 😇

@michaelzemmour @helenecollon Si ça scintille, c'est très vraisemblablement une étoile en effet (les objets du système solaire, on en reçoit normalement suffisamment de photons pour que l'atmosphère n'arrive pas à tout disperser d'un coup).

Et si tu regardais vers le sud-ouest, on a notre étoile la plus brillante de ce côté, donc le fait que ça saute aux yeux tient la route ^^

@michaelzemmour Si tu arrives à repérer la grande casserole de la grande ourse, tu prends les deux étoiles qui forment le bord du côté où il n'y a pas le manche, et tu pars vers le haut : en comptant cinq fois leur distance, tu tombes sur l'étoile polaire, et de là, t'as le nord et tu peux déterminer le reste à partir de là.

Sinon, il vaut mieux une boussole.

@helenecollon @michaelzemmour Les satellites, c'est plutôt facile à identifier, la vitesse à laquelle ils vont fait que le déplacement est détectable à l'œil nu.

Par contre, avec l'atmosphère, les planètes et eux ont pour caractéristique de ne pas scintiller, ou quasi-, ça peut aider pas mal pour faire la différence avec les étoiles.

@michaelzemmour Sud-est à cette heure-ci, ça doit être Sirius. C'est la plus brillante de toutes les étoiles de notre ciel, donc probablement difficile à manquer (et effectivement, le reste de la constellation du grand chien est beaucoup moins facile à voir). Par contre un peu plus haut et vers l'est, il y a Jupiter qui doit être encore un peu plus brillante.

@michaelzemmour Ça dépend où tu regardes, mais si c'est vers le sud-ouest avec les Poissons et Pégase au dessus (Pégase est plutôt facilement reconnaissable par quatre étoiles qui forment environ un carré), oui, c'est probablement Saturne.

@Nic En effet, des résonances orbitales, c'est le résultat des interactions gravitationnelles entre des satellites d'un même objet, qui conduisent soit à stabiliser ces orbites (si un des deux objets prend un peu d'avance ou de retard, l'autre le recale comme il faut, c'est le cas ici), soit au contraire à amplifier ces effets jusqu'à éjecter un des objets de son orbite initiale.

Le cas de ces trois lunes est assez particulier, d'une part parce que déjà ce sont des rapports très simples (1/2/4, le plus souvent ça fait des fractions un peu moins propres du genre 2/3 ou 4/5), et d'autre part parce qu'il y a une résonance orbitale entre plus de deux objets, ce qui rend les calculs d'autant plus compliqués.

@Nic Alors, je n'ai pas connaissance de calculs spécifiques la concernant et journée chargée donc j'ai un peu la flemme de refaire des calculs (d'autant que c'est presque l'heure du live de @gee ^^), donc à prendre avec toutes les pincettes qui conviennent.

Mais déjà à vu de nez, ça n'a pas l'air. Les périodes de révolution des trois premières sont approximativement de 1,77, 3,55 et 7,1 jours, à vue de nez les rapports ont l'air de coller entre eux, et il est de 16,7 pour Callisto, donc déjà ça n'est pas le double.

Puis Callisto est pas mal plus éloignée, son orbite est quasi deux fois plus grande que celle de Ganymède, donc vu que la gravité diminue avec la distance, ça paraît normal qu'elle fasse bande à part.

Le saviez-tu ? Comme l'a calculé le mathématicien français Pierre-Simon (de) Laplace, Io, Europe et Ganymède, trois des lunes de Jupiter, sont en résonance orbitale, c'est-à-dire que les temps qu'elles mettent à faire un tour de la géante gazeuse sont synchronisés.

En l'occurrence, pendant que Ganymède fait un tour complet sur son orbite, Europe en fait deux, et Io en fait quatre. Cette configuration particulière fait que les trois lunes ne sont jamais alignées du même côté, ce qui explique pourquoi le temps que je viens de passer à changer les dates sur mon plané à la recherche d'un tel alignement a été du temps perdu.

(Je le savais, en plus, j'aurais dû réviser avant.)

Chaque semaine nous amène son lot de nouveautés, et parmi elles, tous les #VendrediVulga, un nouveau #Vulgadredi. J'avais la semaine dernière annoncé que soit on partirait vers l'infiniment petit, soit on parlerait d'abord de l'expansion de l'univers, et on va choisir cette seconde option, pour les habituels seize pouets. Que l'on conclura d'ailleurs en parlant un peu de télescopes spatiaux.

En effet, l'un des plus célèbres d'entre eux est nommé en l'honneur de l'astronome américain Edwin Hubble, qui est la personne qui a mis cette expansion en évidence… et certaines des données collectées bien plus tard par le télescope spatial Hubble ont permis de mieux comprendre le phénomène, alors autant en profiter (James Webb, de son côté, n'était pas un astronome, mais l'administrateur de la NASA au début du programme Apollo, ce qui nous concernera moins ici).
Photographie prise dans l'espace du télescope spatial Hubble, sur fond noir (la luminosité ne permet pas de voir les étoiles), avec une partie de la Terre visible en bas de l'image. L'image avait été utilisée en 2009 pour le calendrier de l'avent de Big Picture, sur le site du Boston Globe, qui présentait une photo astronomique par jour.

@gee Par « surprise », tu entends que tu sais déjà mais que tu ne veux pas spoiler, ou que pour le moment tu n'as pas la moindre idée mais que tu te laisses jusqu'à ce soir pour trouver ? 😇

@Khrys Y a un petit outil en ligne de commande appelé pdftocairo qui fait précisément ça, si j'ai bien compris la question.

@Cambrian_Kid Le fond diffus cosmologique date d'avant la formation des étoiles et se capte avec des radiotélescopes, sans spécialement d'enjeu de distance, c'est un peu différent, un genre de bruit de fond environnant.

Pour les étoiles de population Ⅲ, le principe est qu'elles doivent avoir une longévité très faible, donc pour en voir, il faut regarder suffisamment loin pour que les images nous arrivent d'il y a très longtemps. Or, plus on regarde un objet lointain, plus on perd des détails, même avec de très bons télescopes : si on arrive à se faire une bonne idée de la dynamique galactique, regarder des étoiles individuelles est évidemment pas mal plus compliqué (même si en l'occurrence, la taille énorme que devaient faire celles-ci compense un peu).

Il me semble que le JWST a fait des observations qui pourraient peut-être correspondre. Mais entre le moment où on détecte le truc et celui où on confirme que oui, c'est bien ça, il peut aussi s'écouler pas mal de temps.

@Cambrian_Kid C'est vrai que j'ai parlé de la naissance et de la mort des étoiles, mais pas encore beaucoup de leurs classements :-)

En gros, on divise les étoiles actuelles en deux « populations », celles comme notre Soleil qui contiennent une certaine proportion de métaux (au sens astronomique du terme, c'est-à-dire en gros n'importe quoi d'autre que de l'hydrogène et de l'hélium, ce ne sont pas strictement les métaux au sens physico-chimique du terme, oui c'est le boxon dans les termes -_-), et celles qui en contiennent très peu.

À l'origine, les nuages de gaz où les étoiles se forment contenaient uniquement de l'hydrogène et de l'hélium, et les quelques étoiles de population Ⅱ qu'on connaît datent de cette époque très ancienne, et ont donc une longévité particulièrement élevée. Depuis, les nuages de gaz se sont enrichis en « métaux » et ne forment plus que des étoiles de population Ⅰ, qui sont l'écrasante majorité de celles qu'on connaît.

Sauf que ces « métaux » sont fabriqués par les étoiles au cours de leur vie et libérées dans l'espace à leur mort. Pour expliquer le changement de concentration, il faut donc supposer qu'il a existé des étoiles de première génération, qu'on désigne comme cette « population Ⅲ », qui étaient très pauvres en métaux comme celles de la population Ⅱ, mais avaient une longévité nettement plus courte, probablement parce qu'elles étaient énormément plus massives.

16/16 Si ces deux-là sont les plus connus, il y a évidemment pas mal d'autres télescopes, terrestres ou spatiaux, avec des spécialités différentes, comme par exemple repérer des astéroïdes dans notre système solaire, ou des exoplanètes au delà. Si l'univers s'agrandit, les moyens dont on dispose pour arriver à le comprendre également, et c'est plutôt chouette :-)

Je suis par contre beaucoup moins calé sur les technos (télescopes, fusées…) que sur les données qu'elles ont permis d'obtenir (et la façon dont ça s'est passé), mais si ça vous branche, je tenterai peut-être de parler de quelques trucs liés à ça à l'occasion, comme l'histoire de la course à la Lune. N'hésitez pas à demander si ça vous intéresse. Sinon et comme prévu, je tenterai probablement de partir du côté de l'infiniment petit la semaine prochaine.
Puisqu'il n'y a à ma connaissance pas de photo dans l'espace du télescope James Webb pour faire écho à la photo du télescope Hubble que j'ai mise pour illustrer le premier pouet, je vous montre à la place une photo (en noir et blanc) d'Edwin Hubble, l'astronome, trouvée sur sa page Wikipédia, où il est représenté avec une pipe dans la bouche. Fumer est nuisible pour la santé, mais ça lui donne quand même une bonne tête de quelqu'un qui est sur le point de commencer à raconter une histoire, donc ça va plutôt bien avec le ton de ce dernier pouet, non ? (Un jour j'arrêterai juste d'essayer d'illustrer ces messages, ce sera sans doute mieux pour tout le monde).

15/16 Or, le glissement vers le rouge dû à l'effet Doppler-Fizeau et dont on a parlé plus haut fait que les galaxies les plus lointaines ont souvent une lumière qui descend assez bas dans les infrarouges, et sort donc des limites de ce que Hubble peut capter. C'est pour cette raison que le télescope James Webb, lancé pour sa part en 2022, est spécialisé dans ces longueurs d'ondes-là (spécialisé au point qu'il ne capte pour sa part même pas l'ensemble du spectre visible).

C'est d'ailleurs pour cette spécialisation que son miroir est constitué notamment d'une fine couche d'or, ce métal précieux réfléchissant très bien les infrarouges. Placé sur une orbite assez éloignée de la Terre, ce qui permet de le coordonner avec des télescopes terrestres pour obtenir encore plus d'informations, il nous permet donc de visualiser des objets très lointains, et donc de remonter très loin dans le passé de notre univers.

Voyez ce que ça peut donner comme différences par là, par exemple : https://apod.nasa.gov/apod/ap240206.html

14/16 On parlera de Max Planck, à qui ce télescope doit son nom, quand on commencera à se pencher sur l'infiniment petit. En attendant, et puisqu'on en est à parler de télescopes spatiaux, abordons donc comme promis les deux plus célèbres d'entre eux. Hubble, collaboration entre la NASA et l'ESA, est dans l'espace depuis maintenant 35 ans. Avec son miroir de deux mètres quarante, il a pu obtenir tout un tas de clichés fascinant de l'univers qui nous entoure, qui ont beaucoup fait progresser notre compréhension de l'univers.

Mais pour étudier les objets très lointains comme ceux sur lesquels ont porté les travaux du scientifique auquel il doit son nom, Hubble se trouve être un peu limité. En effet, il est spécialisé pour observer en lumière visible et dans les rayonnement ultraviolets, mais n'est sensible qu'à une petite partie des infrarouges (voyez ma vidéo sus-mentionnée si vous ne voyez pas trop de quoi je parle ici).

Bon, ça permet quand même des photos magnifiques, mais voyez pour ça par là : https://esahubble.org/images/

13/16 Le fond diffus cosmologique n'est cependant pas complètement homogène : en étudiant les très légères variations de température qu'on y détecte, on peut se faire une idée de la répartition de la matière dans l'espace au moment de son émission. C'est cette répartition initiale qui guidera ensuite l'organisation de la matière au sein de notre univers, conduisant aux structures à grandes échelles dont nous avons parlé la semaine dernière.

Cette première détection du fond diffus cosmologique, d'abord attribuée à tort à des pigeons, est donc aussi un bon exemple de cas où une découverte accidentelle a conduit à d'immense progrès de nos connaissances ; même si, évidemment, tout un tas d'autres mesures plus spécifiques ont été effectuées par la suite, notamment par un télescope spatial un peu moins connu baptisé Planck.
Image classique du fond diffus cosmologique tel que cartographié par un autre télescope spatial, « Wilkinson Microwave Anisotropy Probe ». On voit des taches de couleurs allant du bleu au rouge, montrant de micro-variations de température dans le rayonnement capté. Puisque ce rayonnement est capté de toutes les directions et forme donc une sphère autour de nous, l'image ici présentée a déformée pour être affichée à plat, comme on le fait pour les planisphères (il s'agit en l'occurrence d'une projection de Mollweide).

»