Le Livre d'Argent

Elzen | @elzen@fadrienn.irlnc.org

10/24 Nouveau triomphe pour la « loi de Titius-Bode », et Bode lui-même va à partir de ce moment faire un lobbying assez intense pour que Cérès, puisque c'est le nom que l'on donne à ce nouvel objet, soit reconnue comme une planète. Après tout, ce n'est manifestement pas une comète, et à cette époque, un objet du système solaire qui n'est pas une comète, c'est forcément une planète, vu qu'on ne connaît encore que ça.

Sauf que le triomphe ne va pas durer si longtemps que ça, parce que d'autres découvertes un peu plus inattendues vont avoir lieu. Le 28 mars 1802, alors qu'il cherchait à observer Cérès, Heinrich Olbers va tomber sur un autre objet, que l'on baptisera Pallas. L'objet suit une orbite un peu différente de celle de Cérès, mais se situe environ à la même distance du Soleil. Voilà donc une deuxième planète à la place jusque là manquante !
Photographie de Pallas prise par le Very Large Telescope : on voit, sur fond de ciel noir, un caillou de forme vaguement circulaire sur lequel on peut repérer des creux et des bosses, même si le tout est quand même encore assez flou. C'est néanmoins une image très largement plus précise que celle qu'en avait Olbers, pour qui, compte tenu des télescopes de l'époque, Pallas ne devait apparaître que comme un petit point lumineux.

9/24 On y vient parce que vingt ans après la découverte des adelphes Herschel, en 1801, le premier janvier pour être précis, un dénommé Giuseppe Piazzi va lui aussi remarquer quelque chose un peu par hasard dans son télescope. Bon, tout le monde n'a pas la chance de découvrir une planète juste comme ça. Piazzi, pour sa part, va penser sur le coup qu'il a fait une découverte devenue entre temps beaucoup plus commune : c'est sans doute une comète.

C'est en tout cas comme ça qu'elle est d'abord référencée, mais… on l'observe pendant un certain temps, et elle ne semble pas se rapprocher du Soleil comme les autres comètes. Aucune activité cométaire ne se déclenche. On calcule alors son orbite, et on trouve… un rayon d'un peu moins de 2,8 fois celui de l'orbite terrestre. Soit pile ce qui correspond à la planète manquante dans notre suite mathématique.
Nouvelle reprise de l'illustration que j'ai faite pour la vidéo ; mais cette fois, une image de Cérès remplace le point d'interrogation à la position de la planète manquante. Le smiley affiche donc une expression particulièrement satisfaite, puisque la découverte de ce nouveau corps céleste vient confirmer la prédiction qui avait été faite par Bode selon laquelle, puisque sa suite mathématique nous indiquait quelque chose à cet endroit, il devait rester une planète non-encore découverte.

8/24 Or, on l'a vu pour la comète de Halley, pouvoir prédire des choses qui se vérifient par la suite, c'est un plutôt très bon signe pour un travail scientifique. En fait, dans tous les cas où on ne peut pas expérimenter pour tester directement nos hypothèses, prédire qu'on devrait observer quelque chose et voir effectivement cette chose arriver, c'est un des meilleurs niveaux de preuve dont on dispose.

Avec cette septième planète découverte par hasard qui se situe pile là où la « loi de Titius-Bode » voulait qu'elle soit, ça semble donc nous indiquer qu'il y a quelque chose à prendre en compte. Et vous avez remarqué comme j'ai mis « Cérès » dans le titre alors qu'on en est maintenant à un tiers du thread et que je ne l'ai juste pas encore évoquée ? On y vient.
Photo de l'éclipse solaire du 29 mai 1919 (on voit globalement, sur fond noir, un disque noir recouvrant le Soleil, nous laissant admirer les traces lumineuses de la couronne entre les deux), avec la position de plusieurs étoiles indiquées dans le ciel. En effet, cette éclipse en particulier est célèbre pour avoir servi de vérification à une autre prédiction scientifique : la relativité générale, formulée en 1915 par Albert Einstein, prévoyait qu'une masse énorme comme celle du Soleil produisait un effet de « lentille gravitationnelle », et que donc, pendant une éclipse, les étoiles proches devaient apparaître à des positions légèrement différentes de celles qu'elles ont dans le ciel nocturne. Constater ce phénomène a été la première validation expérimentale de la théorie.

7/24 Ça ne durera cependant qu'une décennie, parce qu'en 1781, deux astronomes amateurs, William Herschel et sa sœur Caroline, qui, n'ayant pas les moyens de s'acheter un télescope, ont décidé de s'en construire un eux-mêmes, vont faire une découverte assez surprenante en utilisant l'instrument. Ils vont carrément trouver par hasard une planète jusqu'alors inconnue. C'est d'ailleurs Johann Elert Bode qui se chargera de donner à cette nouvelle planète le nom qu'on lui connaît aujourd'hui : Uranus.

Or, en calculant l'orbite de celle-ci, on découvre que son rayon est d'un peu plus de 19 fois celui de l'orbite terrestre. Et (3×2⁶+4)/10 = 19,6. Non seulement la suite mathématique proposée par Titius et Bode correspondait à peu près à l'orbite des planètes connues à l'époque, mais voilà qu'elle semble pouvoir nous prédire également la position d'une planète qu'on ne connaissait pas encore.
Reprise de l'illustration de la loi de Titius-Bode pour ma vidéo sur Pluton. Les positions prédite par la suite mathématique et observées d'Uranus ont été ajoutées, et on voit que, s'il y a un décalage entre les deux, celui-ci est plus léger que celui qu'il y a entre les positions calculées et observées pour Saturne (dont j'ai déjà indiqué précédemment qu'il est ici maximisé : selon la position de Saturne sur son orbite, les deux peuvent correspondre). Le smiley sur le côté affiche donc maintenant une expression assez surprise, puisque cette découverte était inattendue.

6/24 Titius lui-même ne fera pas forcément beaucoup de bruit autour de sa « découverte ». Mais quelques années plus tard, en 1772, Johann Elert Bode publierai à son tour sur le sujet et se débrouillera pour en faire pas mal la publicité, au point qu'on a souvent oublié l'auteur initial pour lui en accorder la paternité. Cette « loi empirique » est donc de nos jours baptisée « loi de Titius-Bode », mais on se contente souvent (comme je l'ai fait moi-même dans le premier pouet et dans le sondage de la semaine dernière) de dire « loi de Bode ».

Bon, vous qui me lisez du vingt-et-unième siècle ou plus tard (si c'est plus tard : bonjour du passé, j'espère que le Fédivers du futur se porte bien et qu'on ne vous a pas trop pourri la planète à mon époque), vous avez probablement une petite idée de ce qui va suivre. Les gens de la décennie qui a suivi la publication de Bode, en revanche, étaient en droit de se demander « certes, et alors ? », ou quelque chose d'approchant.
Capture d'écran du film « Il était une fois dans l'Ouest », de Sergio Leone, dans laquelle le personnage du Cheyenne, un chef de bande évadé joué par Jason Robards, ici entouré de deux de ses hommes de main, demande « Et alors ? » Ça n'a rien à voir avec notre histoire, mais, dans le film, ça se produit au moment où l'homme à l'harmonica lui raconte une histoire à laquelle il ne croira pas (Les répliques de Charles Bronson, qui joue l'homme à l'harmonica, sont d'abord « J'ai rencontré trois de ces cache-poussière, tout à l'heure, ils attendaient un train. » (faisant référence aux manteaux que les hommes du Cheyenne utilisent comme uniformes, et que portaient également les adversaires qu'il a affronté lors de l'introduction du film), puis « À l'intérieur des cache-poussière, il y avait trois hommes. » Suit alors un silence, la question du Cheyenne, puis l'homme à l'harmonica conclue : « À l'intérieur des hommes, il y avait trois balles. » Je vous laisse découvrir la suite si vous ne connaissez pas encore le film.)

5/24 Bon, ça reste un peu bancal, notamment parce que Vénus n'est pas la première planète du système. Mercure est située à 0,4 unités astronomiques, et pour obtenir ce nombre, il ne faut même pas mettre 2 à la puissance -1, mais carrément à la puissance -∞. On compte peut-être à partir de zéro en informatique, mais il y a quand même peu de cas où on commence à compter à partir de moins l'infini.

Et puis il y a un autre souci : (3×2³+4)/10, ça fait 2,8… ce qui ne correspond pas au rayon de l'orbite de Jupiter. Par contre, (3×2⁴+4)/10, ça fait 5,2, ce qui qui pour le coup correspond parfaitement pour Jupiter. Et (3×2⁵+4)/10 nous donne 10, quand Saturne, dernière des planètes connues à l'époque, est à un peu plus de 9,5 unités astronomique, ce qui a environ l'air de coller aussi. Il faut donc décaler les deux dernières d'un cran. Est-ce qu'il nous manquerait une planète entre Mars et Jupiter ?
Image de la « loi de Titius-Bode » que j'avais réalisée pour ma vidéo sur Pluton. On y voit les positions observées des planètes, comparées à ce que donne la suite mathématique, avec donc un point d'interrogation à l'endroit où une planète manquerait. Un smiley sur le côté fait la grimace, parce que bon, ça ne colle pas si bien que ça (même si je pense que j'avais dû prendre des valeurs un peu exagérées pour Saturne, on voit un net décalage dans son cas alors qu'en vrai, comme son éloignement au Soleil varie un peu, il lui arrive d'être à la « bonne » position). On notera que j'avais fait l'image en vitesse sans revérifier, parce que j'ai mis Mercure à la position zéro et pas à la position moins l'infini, je ne me rappelais plus de ce détail.

4/24 C'est en effet cette année-là qu'un certain Johann Daniel Titius va publier sur quelque chose d'étrange qu'il a remarqué : il semble y avoir une relation entre les distances au soleil des différentes planètes du système. Il prend pour cela comme unité de base le rayon de l'orbite terrestre, donc la distance entre la Terre et le Soleil. Ce qu'on fait d'ailleurs toujours de nos jours, depuis 1958 on appelle ça une « unité astronomique ».

Le terme n'existait pas encore à l'époque, mais Titius a donc remarqué que 1, soit la distance Terre-Soleil, est égal à (3×2¹+4)/10. Bon, ça nous fait une belle jambe. Sauf que Mars est située un peu plus d'une fois et demie plus loin du Soleil que la Terre, donc à une distance d'entre 1,5 et 1,6. Or, 1,6 = (3×2²+4)/10. Et Vénus est pour sa part située à 0,7 unités astronomiques, ce qui est égal à (3×2⁰+4)/10. Il y a quand même une petite ressemblance.
Distances au Soleil, en unités astronomiques, des quatre planètes telluriques. On voit, sur fond noir, le Soleil et les quatre planètes les plus proches (les distances sont à l'échelle, les tailles pas du tout) et leurs orbites. Pour chacune des planètes, un trait est tracé entre elle et le Soleil pour indiquer la distance : 0,4ua pour Mercure, 0,7ua pour Vénus, 1ua pour la Terre, et 1,5ua pour Mars. Notons que si les orbites sont ici montrées comme des cercles, dans la réalité elles sont légèrement elliptiques, et donc la distance réelle au Soleil va varier en fonction du moment.

3/24 En 1758, tout le monde guette donc le retour de cette comète (notamment un certain Charles Messier, mais voyez l'aparté dans l'autre thread). C'est la première fois qu'on s'attend à voir une comète arriver. Mais ce n'est qu'un des exemples assez nombreux en astronomie de cas où on a déterminé un truc sur le papier, et où, ensuite, on attend de voir si on trouve bien ça dans le ciel ou pas.

Et effectivement, la comète se présente bien au rendez-vous, prouvant au passage de façon assez magistrale la théorie de la gravitation de Newton (puisque c'est en se basant sur elle que Halley a calculé l'orbite de la comète). Nous savons donc maintenant que les comètes, comme les planètes, font partie de notre système solaire, qui semble donc compter plusieurs sortes de trucs différents. Et c'est quelques années après cette chouette avancée scientifique, plus précisément en 1766, que commence réellement notre histoire.
Puisqu'on parle en ce moment de la tapisserie de Bayeux aux actualités, notons que la comète de Halley y est représentée : on voit ici, dans le style caractéristique de la broderie, un groupe de gens pointer du doigt le ciel, où se trouve un astre avec ce qui doit représenter une queue lumineuse. L'image suivante présente une personne couronnée sur un trône avec la mention « Harold ». Les comètes étaient en effet considérées au Moyen-Âge comme annonçant la mort des rois, et son passage de 1066 (soit sept cent ans avant ce dont je vais vous parler ensuite) a été associé à la mort de Hardold Ⅱ, et donc à la victoire de Guillaume le Conquérant.

2/24 Et puis, j'en avais parlé dans mon thread sur 3I/ATLAS, par un beau jour de 1705 paraît un livre signé Edmond Halley qui se trouve parler de comètes. Les comètes sont un phénomène céleste connus depuis l'antiquité, mais, jusque là, on pensait qu'elles apparaissaient, restaient quelques nuits au dessus de nos têtes, et puis disparaissaient pour de bon, donc personne ne les considérait comme des objets « du système solaire ».

Edmond Halley change la donne. Il a notamment remarqué, en remontant dans les archives, qu'une de ces comètes semble se manifester tous les 76 ans : un phénomène cyclique, ça laisse donc supposer un objet en orbite, même si celle-ci ne ressemble pas vraiment à celle des planètes. Halley a fait pas mal de calculs pour déterminer cette orbite, et nous prédit donc le retour de cette comète 76 ans après son dernier passage, soit en 1758.

Ah oui, au fait, si vous aviez manqué le thread sur 3I/ATLAS, c'est par là : https://fadrienn.irlnc.org/notice/AwyBqt6c4qOUfKUKjQ

Et donc nous voici de nouveau #Vulgadredi, et il va maintenant être temps de consacrer notre #VendrediVulga de la semaine au sujet que vous avez choisi la dernière fois, à savoir : Cérès et la loi de Bode. Ça fait un peu titre de feuilleton, et vous allez voir qu'il y a un peu de quoi. D'ailleurs, ça va nous prendre vingt-quatre pouets.

Commençons par nous remettre un peu dans le contexte de l'époque, parce que oui, on replonge ici dans l'Histoire des sciences et dans la découverte de notre système solaire. Depuis les travaux de Copernic, puis de Kepler et de Newton, nous avons compris que (et comment) les planètes tournent autour de notre Soleil. Nous savons aussi, depuis les premières observations de Galilée à la lunette astronomique, qu'il peut y avoir des objets qui tournent autour des planètes, mais ça a longtemps été tout ce qu'on connaissait dans les environs.
Le système solaire tel qu'on le connaissait à l'époque, donc avec les orbites de six planètes autour de notre étoile, puisque seules Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne sont visibles à l'œil nu dans notre ciel. L'orbite de la comète de Halley, dont je vais parler au pouet suivant, est ajoutée en rouge. Pour changer un peu des threads précédents, il s'agit d'une capture du logiciel Celestia.

@smorvansmith Il y a des moments, il faut aussi qu'on sache écouter les avis du lectorat du Figaro : cette mobilisation n'étant manifestement pas suffisante pour ces gens-là, soyons encore plus nombreuses et nombreux dans la rue la prochaine fois.

En somme :

Les corrélations établies concernant l'adhésion des sciences étudiées à des normes de transparence et de réplicabilité ne sont “statistiquement significatives” que grâce à, à la fois :

1. Un choix de p-value fumeux,
2. Des mesures de politisation douteuses mais arrangeantes.

Au regard de ces mesures arrangeantes :
• Une est reprise telle quelle de la source, bien que peu adaptée à une telle analyse.
• L'autre, par contre, repose sur un choix qui diffère de celui fait dans la source sur la même question. Et sans ce choix différent, pas de “p < 0.10”.

D'après estimation sur place, plus de 2000 personnes à Lannion, soit un peu moins que le 10 septembre mais quand même pas mal.

Un des moments cools : vers la fin du parcours, arrivés devant le siège de la communauté de communes, un groupe de jeunes commencent à déployer un drapeau de la Palestine, et les gens autour se mettent spontanément à applaudir.

@gee Tiens, au passage : je remarque que sur la nouvelle version du blog, il manque la parenthèse fermante dans l'infobulle du bouton « article précédent ». Aussi bien en français qu'en anglais, visiblement.

(Aussi, c'est peut-être parce que mon écran n'est pas assez large, mais le fait qu'il y ait besoin d'ouvrir le menu de navigation à gauche puis cliquer sur le bouton dédié pour voir quelles langues sont dispo n'est pas forcément hyper-pratique, en tout cas ça ne saute pas aux yeux que c'est partiellement traduit quand tu navigues sans savoir.)

17/16 Merci aux quinze personnes qui ont voté !

Pour les gens chez qui le sondage ne s'affiche pas (ou si ses résultats ne sont pas synchronisés), 67% des gens ont voté pour Cérès et la loi de Bode, qui sera donc le thème du prochain thread.

20% ont voté pour les orchidées de Darwin et 13% pour l'héliocentrisme, donc je me garde ces deux sujets pour en parler une de ces prochaines semaines.

Enfin, personne n'a voté pour la tectonique des plaques, donc je me note de penser à activer les choix multiples sur le prochain sondage, parce que le vote uninominal, quand même, ç'pas terrible.

Ce matin, je siégeais dans un jury RNCP, et pour un des projet, un gars a choisi d'implémenter un LLM localement, pour la souveraineté numérique etc.
Fort bien.
Sa machine n'était pas assez puissante, et il n'a jamais réussi à mettre en prod son site.
C'est tout ce que j'ai à dire.

@gee Et comme prévu je serai en séance :-( Je tâcherai de passer vous dire bonjour sur la fin.

Revenir au taff. Rallumer un ordi sous Windows XP.

(Ça va, il n'est jamais connecté à Internet de toute façon, le logiciel qui est dedans se vautre dès qu'on n'est plus sur un réseau local.)

(Si vous voulez tout savoir, c'est un ordi de l'ancien système de projection qu'on a récupéré et adapté pour pouvoir le déplacer sur des événements.)

(Et il fait plus de bruit de ventilo que le vidéoproj' qui est à côté.)

@Gouximan Je suis allé visité Prague avec ma famille il y a quelques années, à un moment je me suis retrouvé à lire un bouquin pas très loin d'une synagogue en les attendant ; et des touristes qui passaient par là m'ont demandé s'ils pouvaient me prendre en photo en ayant visiblement cru que j'étais du coin.

Visiblement, l'habit ne fait pas le moine, mais il fait passer pour le rabbin.

@lienrag Je m'aventure au delà de mes compétences, donc à prendre avec de grosses pincettes, mais :

– Mars est sur le bord de la zone habitable, et la ceinture d'astéroïde commence juste après, donc la partie intérieure de la ceinture est vraiment à la limite. D'autant qu'à cette distance, les vents solaires peuvent avoir une influence aussi,

– Une partie des astéroïdes de la ceinture sont des résidus (éventuellement recombinés) d'objets plus lourds qui ont été pulvérisés par des impacts, or les éléments les plus légers sont éjectés plus facilement,

– Les planètes géantes se sont vraisemblablement formées les premières, récupérant une bonne partie de la matière, et les planètes intérieures ont ensuite pris ce qui restait.

Il est fort probable que ces trois points jouent un rôle. Et probablement plusieurs autres auxquels je n'ai pas pensé :-)

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