Le Livre d'Argent

Cette fois, c'est la bonne, en ce jour anniversaire ou presque du pari qui me jeta dans cette orgie de latin du Ier siècle, achevons Tite-Live livres I à X une bonne fois pour toutes !

Nous avions laissé, en plein livre X, les Romains triompher des Samnites à Sentinum.
Mais les Samnites n'ont pas dit leur dernier mot...

Tite-Livre, livre X, suite et FIN, un THREAD ⬇️

Couverture du classique de fantasy Conan of Aquilonia (de la série Conan le Barbare), sauf que j'ai barré Conan, écrit "Samnites" à la place, et remplacé les noms d'auteurs par Livounet.

Sur l'illustration de couverture où Conan flanqué d'un jeune garçon combat un dragon, j'ai ajouté un vague dessin de casque et de bouclier à Conan. Et j'ai donné au dragon un panonceau avec écrit SPQR. Je sais m'amuser, vous savez.

DONC !

Au milieu du livre X (chapitre 30 si vous voulez tout savoir), le consul Quintus Fabius Rullianus Maximus, affectueusement dénommé Maxy par votre narratrice, venait de triompher d’une coalition Samnites-Gaulois-Étrusques-Samnites à Sentinum.

Et ce grâce au rite super flippant de suicide/sacrifice aux dieux infernaux de son collègue Publius Decius Mus (affectueusement dénommé Decy).

Malgré cette branlée, et le triomphe pré- et post-mortem qui s'ensuivit, les ennemis continuent la lutte.

Maxy doit donc continuer ses opérations en Étrurie, et Pour arrêter des raids samnites, on renvoie l’armée de Decy vers le fleuve Volturnus. Leur commandant étant tout décédé, c’est Appius Claudius,
le préteur turbo-réac, qui prend leur tête.
Il est rejoint par d’autres troupes commandées par Lucius Volumnius le proconsul, et préteur et proconsul gagnent une bataille assez rude contre les Samnites à Caiatia.

Après toutes ces branlées, on s'attendrait à ce que les Samnites fatiguent.

Que nenni !

Tite-Live lui-même s'en ébaubit dans le chapitre 31 : eh non, il n’en a toujours pas fini avec les guerres samnites.

En effet ces valeureux montagnards, même battus, même fessés, même poutrés et repoutrés, même réduits en bouillie sanguinolente, ayant perdu leurs villes leurs terres leurs sujets leurs alliés et leurs chefs, continuent à se battre avec la hargne d’un Alcaraz mené 5-3 0-40 dans le troisième set.

Malgré de probables crampes aux doigts, Livounet est admiratif.

« Qui oserait alors se plaindre du temps passé à écrire ou lire ces guerres, alors qu’elles n’ont pas lassé ceux qui les ont menées ? » s'écrie-t-il.

Le traducteur de l’édition que je lis (à savoir l'édition Loeb) n'est pas de cet avis, et il rétorque en note : « Tite-Live oublie quand même que parfois les combattants se relayaient, eux. »

Drôle.
Parfait exemple de « missing the point » comme on dit en angliche, mais comique, je suppose.

Cependant en 294, les Samnites sont de retour, encore.

Ils ont levé trois armées, et le sénat envoie un de leurs consuls les arrêter dare-dare au Samnium avant qu'ils franchissent la frontière.
(Le 2e consul devait y aller, mais il était malade.)

Là, face au camp du consul Marcus Atilius Regulus, les Samnites osent un truc de guedin :

Ils attaquent le camp romain.
En plein brouillard.
Au tout petit matin.

Agressés par des Samnites armés dès potron-minet, les Romains sont pris au dépourvu et laissent l'ennemi prendre une partie de leur camp.

Un questeur romain se fait même tout trucider !

Les soldats peinent à s'organiser.
– Ben vous foutez quoi ? leur beugle Regulus, vous voulez vous faire jeter de votre propre camp ou quoi ? Battez-vous pour vos tentes Quechua !

Les Romains reforment alors les rangs, repoussent laborieusement les Samnites.
Ceux-ci sortent donc ragaillardis de l'opération. Leur coup d'audace a plutôt marché ! Ils harcèlent alors les Romains, qui ne peuvent plus piller tranquille les environs, zut alors.

On fait donc venir de Rome le consul malade, Postumius, à peine rétabli et de la morve pleine de Covid lui coulant du nez. La venue d'une armée romaine supplémentaire fait reculer les Samnites harceleurs.

Pour pas perdre son voyage, Postumius se lance dans une série de sièges et prises de villes. Il capture la cité de Milionia laborieusement. Il s'empare de celle de Feritrum abandonnée par ses habitants. Il gobe une série de cités désertées par les Samnites débandés.

Alors qu'Atilius Regulus, lui, en chie.
À la frontière du territoire de Luceria, ville assiégée qu'il venait délivrer, il tombe sur une armée samnite, déclenche la bataille... et en chie.

Et, apparemment, à en croire le bilan de l'affrontement quand la nuit sépare les belligérants, PERD.

– Perd ? glapissent les soldats romains, mais ! mais non ! mais nous on perd jamais ! on peut pas perdre sinon c'est la catastrophe l'horreur au secours sauve qui peut !

La panique gagne les Romains.

Sauf que, côté Samnites, la "victoire" n'est pas des plus heureuses non plus.

Vous savez quoi les gars ? On a perdu trop d'hommes, on doit se retirer.
– Mais comment on fait chef ?
– Ben, on prend la route.
– Tu veux dire la route qui passe juste à côté du camp romain ???

Côté Romains :

– Consul ! Les Samnites prennent la route qui passe juste à côté de notre camp !
– Ils vont nous attaquer ? Préparez les hommes à la bataille !
– Les hommes ? Ceux tout paniqués d'avoir perdu hier ???

S'ensuit une situation des plus cocasses :

Les Samnites, qui ne souhaitent pas la bataille, marchent en ordre de bataille en cas d'attaque des Romains, qui souhaitent encore moins la bataille, mais se rangent en ordre de bataille en cas d'attaque des Samnites.

Eh ben, on n'a pas le fondement extirpé des épines.

Le consul engueule ses troupes, les exhorte à se battre ; elles lui répondent en gémissant qu'après l'accrochage de la veille elles sont à plat, vidées, kaputt.

Mais enfin le consul met tellement la honte aux soldats romains qu'ils acceptent de se battre.
Les Samnites, s'écriant "houloulou on va se battre", mettent mollement leurs bagages de côté et tirent mollement leurs armes.
Et chaque camp se bat comme il peut en poussant un cri de guerre pas très convaincant.

Le consul essaie de donner un peu de mouvement à cette bataille mollassonne en balançant une charge de cavalerie dans le tas, c'est un échec, voire cela ajoute à la confusion côté romain.

– Bon, on peut filer se réfugier dans nos précieuses tentes Quechua, maintenant ? soupirent les combattants romains voyant les Samnites reprendre du poil de la bête.
– ET PUIS QUOI ENCORE ? rage le consul, le premier qui rentre dans le camp je le fais abattre comme un ennemi !

Et, profitant de ce que la poursuite samnite est plus poussive que prévu, le consul réorganise les soldats, fait une prière à Jupiter Stator (qui maintien debout/fait tenir bon) et tout s'arrange et il gagne la bataille.

Les Samnites sont soit tués, soit capturés et envoyés sous le joug, comme la génération précédente le faisait aux Fourches Caudines.
Et Atilius Regulus démolit même une petite autre armée samnite sur le chemin du retour à Rome, où il demande à célébrer un triomphe.

Qu'on lui refuse.
Parce que dans l'affaire, il a quand même laissé trucider une grande partie de son armée.
Ah oui, évidemment, si on regarde les petits détails du genre épargner les vies humaines aussi...

L'autre consul, Postumius, a eu une campagne beaucoup plus simple et couronnée de succès... mais le sénat lui refuse aussi le triomphe, sous la pression, suppose Tite-Live, de ses ennemis politiques et/ou des amis de l'autre consul trop jaloux.

– Maieuh ! clame Postumius, j'ai droit à mon triompheuh ! Si c'est comme ça, je fais un triomphe quand même, autorisation du sénat ou pas !
– Oula, font les tribuns de la plèbe, on le laisse triompher ou pas ?
– Non !
– Si !
– Non !

Les tribuns ne pouvant se mettre d'accord, Postumius se pare des exemples glorieux d'Horatius et Valerius les consuls démocrates du livre III et triomphe sans autorisation du sénat.

Tite-Live ne commente pas mais c'est tout juste si on ne l'entend pas grogner "quel culot quelle décadence" à travers les siècles.

Heureusement les élections nous débarrassent de ce zigoto, et Lucius Papirius Cursor est élu consul.

Attention, j'ai bien dit Lucius Papirius Cursor. Pas Lucius Papirius Cursor.

Je parle évidemment, non de Lucius Papirius Cursor le père, celui que nous avons gentiment appelé Cursy, mais de Lucius Papirius Cursor le FILS.

Que nous allons appeler... hmm... Cursy junior.

On est en 293, et Cursy Jr. va devoir combattre une armée samnite.
Pour ne pas changer.

Vous vous rappelez la fin du livre IX où Cursy le père, en 308, affrontait des légions de Samnites en armures bling-bling ?
C'était ici : https://mastodon.top/@hist_myth/114474578421268655

Cursy Jr. va avoir la même bataille version 2.0.

Car les Samnites, après leurs innombrables défaites, et après leurs innombrables recrutements miracle, ont levé des troupes d'élite en faisant appel à un rituel ancien terrifiant.

Qu'on n'imagine pas mais alors PAS DU TOUT véhiculé et amplifié par la propagande romaine nooooon

Jugez plutôt.

Tout d'abord les Samnites lèvent une armée en vouant tout récalcitrant à Jupiter, ce qui est une façon (à Rome du moins) d'ostraciser une personne et de permettre son lynchage en public.

CW sacrifice sanglant, meurtre

Ayant ainsi réuni le ban et l'arrière-ban de leur jeunesse, les Samnites la mènent à Aquilonia.
Là, au milieu de leur camp, dans un enclos de palissade au toit de lin, un vieillard dénommé Ovius Paccius convoque un à un les nobles samnites.
Les force à approcher d'autels dégoulinant de sang.
Leur fait jurer d'obéir aveuglément aux chefs et de tuer tout déserteur, sinon malédiction sur eux leur famille et leur sang.

Si les nobles refusent : on leur tranche la gorge.

CW sacrifice sanglant, meurtre

Cela vous choque, lecteurices ?
Vous n'êtes pas les seul.e.s, Livounet en est tout aussi horrifié : sacrilège, on souille les autels des dieux avec des rites qui mélangent sang animal et humain.

On a fâché des dieux pour moins que ça.

De la sorte, en tout cas, les Samnites réunissent une armée de 16 000 soldats assujettis par des serments horribles : la Légion de Lin, à cause du toit de lin de l'enceinte rituelle.

Avec des armures clinquantes, bien sûr.

Et cette Légion de Lin s'accompagne de 20 000+ soldats samnites.

Tout ce beau monde fait face aux Romains à Aquilonia.

Les Romains, eux, ont comme d'habitude deux armées menées par deux consuls.
Après une série de prises de ville, Spurius Carvilius assiège la cité de Cominium, qui lui résiste.

Et c'est à Cursy Jr. d'affronter les Samnites à Aquilonia.

Cursy Jr. temporise quelques jours. Il teste l'armée samnite dans des escarmouches, et correspond avec Carvilius occupé à son siège.

Puis, décidant que l'affrontement, c'est maintenant, Cursy Jr. envoie une lettre à Carvilius en ces termes :

"Cher Carvivi,
Merci de donner l'assaut sur ta ville assiégée le plus fort possible aujourd'hui.
Je vais faire la grosse grosse bataille et j'aimerais pas avoir des Samnites sur le paletot.
Merci 🥰"

Il fait un discours à l'armée :
"Mon papa a pourri les Samnites dorés en 308, à moi de pourrir les Samnites de lin en 293.
Leurs rituels font rien qu'offenser les dieux.
On va les maraver."

– OUAIIIIIIS ! hurlent les Romains, LA BASTON ! LA BASTON !
– C'est pour demain, les amis, les rassure Cursy Jr. D'abord, il faut prendre les auspices.

On s'empresse donc d'observer l'appétit des poulets sacrés, selon le rite.

Sauf que les auspices ne sont pas concluants.

Or le gardien des poulets a envie d'en découdre ; il décide donc d'aller trouver Cursy Jr. son chef, et de le baratiner à mort, lui contant même que le grain de blé que devait picorer le poulet a tressauté sur le sol !

Autrement dit les dieux sont d'accord, super d'accord pour la bataille, on a leur go et leur feu vert !

Cursy Jr. exulte et prépare la grosse baston.

Mais, juste avant l'accrochage, un cavalier entend les gardiens de poulet se disputer : "nan mais tu lui as pas raconté ça" "siii" "c'est trop abuser" "mais je voulais la baston faut me comprendre". La puce à l'oreille, le cavalier avertit Cursy Jr.

– Merci du tuyau, mais moi, on m'a dit que le grain avait dansé la gigue, objecte Cursy Jr.

"Autrement dit, poursuit-il, j'ai reçu de bons auspices, j'agis selon ces bons auspices. Je suis en règle avec les dieux tout là-haut. Et si quelqu'un a triché et doit être puni par le ciel, c'est pas moi et pas mon armée !"

Il fait ranger les gardiens de poulet en première ligne de l'armée.
Et quand, au tout début de la bataille, une javeline abat l'officiant menteur, Cursy Jr. fait : "Tiptop, les dieux se sont vengés ! En plus j'entends un corbeau criailler, super auspice : à l'attaaque !"

Et le combat commence !

Les Romains ont la niaque, ils veulent bouffer du Samnite, ils sont, et je n'exagère pas c'est dit dans le texte, "avides du sang de l'ennemi".

En face les Samnites de l'époque sont torturés par un conflit intérieur (nous dit Tite-Live qui à ma connaissance n'a pas de don de télépathie extratemporelle) entre le dégoût de leur serment forcé et la terreur de la malédiction.
Seule cette peur les fait tenir.

Ils résistent, pourtant. Autant qu'ils peuvent.
Jusqu'à ce que...

... Jusqu'à ce qu'ils voient, sur une colline en face, des cavaliers romains soulevant d'immenses nuages de poussière.

– ARGH ! Les Romains reçoivent des renforts !
– AHAH ! beugle Cursy Jr., voici l'armée de Carvivi qui a pris la ville qu'il assiégeait et qui vient nous aider !

C'était bien sûr du chiqué.
Il ne s'agissait que d'un détachement romain de cavaliers et de mulets, pour faire du bruit et de la poussière.

Ruse éculée que nous avons déjà lue 8000 fois : l'histoire se répète...

Les rangs romains s'entrouvrent pour laisser passer la cavalerie alliée... et les rangs samnites se dissolvent dans une fuite incontrôlée.

Oubliés, les serments terrorisants et les malédictions à des abominations lovecraftiennes. L'armée maudite se fait la malle. La Légion de Lin file.

L'infanterie samnite, les troufions de base, se réfugie dans le camp ou dans la cité d'Aquilonium. La haute et la cavalerie dans une autre cité, Bovianum.

Que les Romains parviennent à prendre l'un et l'autre.

Victoire complète de Cursy Jr. !
Triomphe et exultation !

Le chef de guerre est si glorieux que Livounet en brosse rapidement le portrait (chose assez rare...), comme d'un type bon vivant et à l'estime de soi en béton armé, et qui promet aux dieux avant une bataille , au lieu d'un temple ou une statue, jure de leur dédier une coupe du bon vin dont il s'enfilera un tonnelet.

L'autre consul, Carvilius, a aussi sa petite bataille et son moment de gloire, car il prend la cité de Cominium.

CW pillage, destruction

Une armée samnite errant entre les deux champs de bataille est également repérée et mise en déroute, pour compléter le tableau.

Et histoire de ne pas perdre leur temps au Samnium, les consuls décident d'un commun accord d'y piller les villes d'Aquilonium et de Cominium, et de les détruire par le feu dans la foulée ; puis de rester dans les parages, ravager au maximum le pays et prendre plein d'autres villes.

Le sénat cependant a toujours des soucis avec les Étrusques au Nord, à qui la cité de Falerii s'est alliée. Ils font rien que ravager les terres des alliés de Rome !

– Ah ça, piller les terres d'autrui, ça se fait pas, rage le sénat, et ni une ni deux il déclare la guerre à Falerii.

Carvilius est donc rappelé des montagnes samnites et envoyé en Étrurie. Ça tombait bien, ses hommes se les gelaient au Samnium, fichu pays de montagnes. Il laisse son collègue Cursy Jr. prendre la cité de Saepinum.

Mais il s'avère que les soldats de Cursy Jr. ne supportent pas bien plus le froid que ceux de Carvilius : Cursy rentre à Rome, car son truc c'est la guerre, pas les sports d'hiver.
On célèbre pour lui un triomphe grandiose, unanime, avec tout l'apparat du triomphateur : équipements rutilants arrachés à l'ennemi, couronnes en veux-tu en voilà pour les soldats méritants, défilé de captifs en larmes ayant perdu toute leur famille, butin en poids de bronze et d'argent, cherchez l'intrus.

Mais Cursy Jr. ne fait pas l'unanimité.

Ne serait-ce que parce qu'il place ce butin opulent dans le trésor public et distribue une partie aux peuples alliés pour qu'ils décorent leurs places publiques avec, au lieu de laisser ses soldats se servir, et s'enrichir.

Pile au moment où on lève un nouvel impôt pour payer la solde des armées romaines !

Carvilius, lui, ne commet pas cette erreur. Après une campagne victorieuse en Étrurie et contre Falerii, il partage son butin.

Une partie va au trésor public, une autre à construire un temple à Fortuna la déesse de la Chance, une autre est partagée entre les soldats : geste qui le rend populaire et lui permet de soustraire ses amis à des poursuites judiciaires.

Euuuuh... c'est... pas très bien en fait ?

Enfin, le livre se clôt sur un bref tableau de l'année 292, où les Romains, ravis de leurs victoires, laissent les soldats couronnés pour leurs exploits assister aux Jeux Romains avec leurs emblèmes sur la tête.

On nous annonce juste à la toute fin du livre X l'arrivée d'une épidémie, qui va peut-être demander l'installation à Rome du culte d'Esculape, dieu grec de la médecine en provenance d'Épidaure.

Et c'est sur cette remarque anticlimactique et qui comme d'habitude devrait se résoudre dans le livre suivant que se finit le livre X, et cette série de threads.

Merci à toutes et tous pour la lecture fidèle au cours de toutes ces trop nombreuses batailles samnites.

À demain soir, peut-être, pour un post-scriptum sur les livres perdus de Tite-Live...

@hist_myth En fait, toute ce tintouin autour de l'histoire qui se répète, ça vient juste de gens qui ont trop lu Tite-Live ? 🤔
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@elzen Plus j'avançais dans mon thread et plus je me posais la question.

Il y a beaucoup de doublons dans ces premiers livres de Tite-Live (Lucrèce et Verginia, Decius senior et Decius junior, Cursor et Cursor junior, et les mêmes récits de bataille avec les mêmes épisodes racontés légèrement différemment...)

@hist_myth

Vu que c'est pas la première fois que le rite de Décy est mis en oeuvre et qu'à chaque fois il fait d'après Tite-Live très mal à l'ennemi, cela en devient une méthode établie : c'est ça l'origine du système Décy-mal ?

@lienrag J'ai repouété, le monde doit voir cette blague (et la juger comme il se doit)

@hist_myth @elzen Il y a un Scipio sur la deuxième et la troisième guerre punique aussi, non ?

Et évidemment on a Bush et W Bush en Irak, les répétitions ce n’est pas que Tite Live, j’ai l’impression.

@Sobex @elzen Il y a aussi un Scipio (et même deux) dans les guerres puniques, après cela n'est pas très étonnant vu que c'est le surnom (= nom de famille bis) d'une partie du clan des Cornelii.

C'est un peu comme si on comptait le nombre d'Antoine Dupont aujourd'hui et il y a cent ans : ben, y en a plein...

@Sobex @elzen Après à Rome y a vraiment un rapport particulier aux ancêtres et à la tradition (réelle ou réinventée).
Les membres des grandes familles avaient chez eux des masques et statues réalisés à partir des visages de leurs ancêtres décédés, qu'on faisait défiler pendant les funérailles.

Plusieurs textes romains parlent de l'ardeur que ressent un jeune homme de bonne famille devant les masques de ses ancêtres, pour essayer de faire aussi bien qu'eux.

CW sacrifice sanglant, meurtre

@hist_myth C'est interdit, les sacrifices humains, chez les romains ?
Depuis quand ?

CW sacrifice sanglant, meurtre

@lienrag Alors ce qui choque Tite-Live, c'est le *mélange* des sangs humains et animaux :)
Aussi, là, les Samnites ne tuent pas n'importe qui, mais leurs propres citoyens, et même des gens nobles/riches/importants chez eux.

A Rome il n'y a pas de pratique régulière et documentée de sacrifices humains, mais on peut en apercevoir des traces : j'ai lu que pour consacrer tel bâtiment les Romains avaient tué un Grec et un Gaulois (des non-citoyens donc). 1/n

CW sacrifice sanglant, meurtre

@lienrag Après, on voit des pratiques qui font penser au sacrifice humain :
> le suicide rituel pour vouer l'ennemi aux dieux infernaux, la devotio
> la condamnation à mort de Vestales qui auraient offensé les dieux
> les condamnations du genre rendre "sacer" (voué aux dieux) un criminel, ce qui l'exclut de la communauté humaine et permet à tout un chacun de l'abattre