Le Livre d'Argent

Nous y voilà.
C'est le dernier.
C'est le tout dernier livre de la première décade de Tite-Live que je m'en vas vous spoiler.
Mais sera-ce le dernier thread ou échouerai-je à vous condenser en une soirée les 47 chapitres de ce livre ? Les Samnites sauront-ils sauver l'honneur face aux Romains ? Combien de Fabius rencontrerons-nous et combien de fils faisant exactement le même truc que leurs pères ?

Tite-Live, livre X, un THREAD ⬇️

Soldats samnites, d'après une frise décorant un tombeau à Nola en Italie, ive siècle av. J.-C.
On y voit trois combattants tournés vers la gauche et de vêture variée.
Tout à gauche, un type avec un casque jaune à longues cornes grises, une tunique rouge qui lui descend juste assez bas pour cacher les bijoux de famille, un pectoral jaune d'or et des jambières jaune d'or. Il tient un étendard marrant : une bordure bleue, une grande croix bleue au milieu, et dans chacune des quatre cases délimitées par la croix bleue, une forme rectangloïde rouge. En plus le drapeau a des franges. Weiiird.
Au milieu, un type debout de profil dans un fort beau contrapposto. Il a un casque à plumes doré, une tunique blanche à bordure rouge, qui descend pas plus pas que celle du premier, des jambières d'or. Il tient un énooooorme bouclier rond rouge-marron posé contre sa jambe droite, et une lance très haute et fine.
Enfin, tout à droite, un cavalier. Son cheval est un alezan fringant avec une crinière blonde (oui, c'est bizarre). Le cavalier porte un casque doré et une cuirasse soulignant sa plaquette de chocolat, signe que lui c'est le chef. Par-dessous il a une tunique rouge à bordure bleue, et lui aussi ça s'arrête au ras du zigouigoui.  Il tient aussi une sorte d'étendard fin, de couleur orange.

Tous trois ont les jambes musclées et bronzées et l'artiste a pris soin de suggérer leurs postérieurs fermes. Ah ces Samnites.

Or donc, nous sommes en 303 ou 302 avant Jicé, Rome ne se bat actuellement pas contre les Samnites, et donc elle s'ennuie. Certes, on monte bien une expédition contre les Ombriens pour se dérider, mais on la gagne facilement en enfumant toute l'armée ombrienne dans les grottes où elle s'était réfugiée. Une petite rébellion des Aequi ranime un peu l'attention, mais elle se fait moucher illico.
Bref, c'est si calme que Tite-Live préfère nous conter les mésaventures d'un général grec en Italie.

Découvrons donc les tribulations de Cléonymos de Sparte !
Cléonymos de Sparte débarque un beau jour (Tite-Live ne nous dit pas pourquoi) à l'extrême-sud de l'Italie et chipe une cité à un peuple du coin, les Sallentini. Cela vexe Rome, car l'Italie, c'est chez elle nanméoh, du coup elle envoie ses légions chasser le Spartiate à la manière d'un moustique désagréable.
Cléonymos, n'ayant point le cœur à se fader june guerre en règle contre la puissance, lâche les Sallentini, rembarque...

... et se fait entraîner par le vent au milieu de l'Adriatique.
"Mayrde alors, songe le bon Cléonymos, me voilà bien enchcoumouné. Ma flotte est coincée sur cette mer, avec sur la rive ouest la rude côte de l'Italie sans aucun havre pour accueillir mes galères, et sur la rive est, l'Illyrie et l'Istrie, un pays de barbares terribles affreux sanguinaires dont la piraterie est le plus doux des passe-temps*. Pas le choix, je file au nord."

* spéciale dédicace à @nikolavitch

Voguent donc les galères, et Cléonymos arrive sur les côtes des Vénètes.

Oui oui : le gars débarque plus ou moins à Venise.
"Chouette coin, songe-t-il, il semble bien qu'il y ait des champs de blé derrière ces marais (cette lagune) alimentés par le fleuve Mediacus (un bras de la Brenta). L'ennui, c'est que le passage est étroit. Divisons donc ma flotte, laissons les grosses galères surarmées en arrière, et envoyons une partie de mes hommes joyeusement piller les terres des Patavini voisins."

Quelques pillages plus tard, et les Pataves en ont ras la patate.
Ils divisent leur armée en deux, envoient l'une arrêter les razzias, l'autre chasser les vaisseaux légers sur lesquels les Grecs sont arrivés, cependant que les Vénètes investissent le territoire qui sépare les Grecs en goguette des Grecs qui font trempette.
Les Spartiates se font donc :
> bousculer leurs vaisseaux
> attaquer leurs soldats
> barrer la route par des Vénètes venères*

* jeu de mots signé @nikolavitch également

Bref, les Pataves et les Vénètes font un carnage, et apprenant que le reste de la flotte spartiate mouille à trois milles de chez eux, ils descendent sur les grosses galères avec leurs petits bateaux locaux.
Et ravagent tout.
Cléonymos réussit à fuir l'Adriatique piteusement avec 1/5e de sa flotte.

Voilà, ne vous demandez surtout pas pour quelle raison Tite-Live se fend d'une digression à la gloire des "barbares" italiens et si par hasard il est pas originaire de Padoue cité des Pataves ahem.

*Pendant ce temps, à Rome*

– Oh oh... On dirait que la ville étrusque d'Arretium rend la totalité des Étrusques un peu nerveux et sur le point de venir nous attaquer...
– Euh... y a le peuple des Marsi qui aime pas trop qu'on lui confisque des terres pour fonder une colonie...
– On les tape ?
– On les tape.
– On nomme un dictateur ? Marcus Valerius Maximus ?
– Et son maître de cavalerie sera... attends, les sources se contredisent... soit Marcus Aemilius Paulus, soit le Fabius du livre VIII.

Contre les Marsi, ils remportent la guerre en une seule bataille.
Contre les Étrusques, ils... perdent ?

Eh oui, ils perdent une bataille, censément parce qu'en l'absence du dictateur, le maître de cavalerie serait sorti faire un petit pillage et serait tombé dans une embuscade.
Ce qui, si le type en question est Fabius Rullianus "Rully" du livre VIII, serait rigolo.
Vous allez voir, on est globalement dans un livre où l'histoire se répète.

On va avoir des peuples qui tentent les mêmes stratégies foireuses qui les ont fait perdre quinze ans plus tôt.
On va avoir des fils qui font les mêmes trucs que leurs papas.
On va avoir 58000 Romains qui ont le même nom.

Ca va être un revival des années 310 dans les années 300-290. Ca va vous donner des flash-backs pire qu'à un.e trentenaire devant le retour des sacs banane.

Mais cessons de digresser métatextuellement, et revenons à Rome déconfite.

Le dictateur s'y trouvait justement, et apprend que son maître de cavalerie a honteusement perdu.

"OH LA LA c'est une TERRIIIIIBLE défaite vite branle-bas de combat cessons TOUT état d'URGENCE !" s'écrie l'élite romaine, et le dictateur repart avec une énorme armée sauver son maître de cavalerie.

Il arrive au camp face à l'armée étrusque et... s'aperçoit que ça va bien en fait ? Le camp a été déplacé dans un coin sûr, l'armée quoique réduite est en bon ordre, et a la niaque.

"Partons donc à Rusellae cité étrusque pour y foutre le boxon", fait le dictateur, et il emporte son armée là-bas. Les Étrusques suivent le mouvement, avec dans l'idée de tendre aux Romains une petite embuscade : ça a marché la première fois.

Le camp romain ayant été dressé près d'un village, les Étrusques filous envoient certains des leurs passer sous le nez des Romains avec de groooos troupeaux, le genre de butin qui mérite de bondir de son poste de sentinelle pour un pillage instantané.

Hélas, ça ne prend pas. Un vrai-faux berger étrusque vient alors se moquer sous le mur du camp :
– *en étrusque* Mazette, les Romains se terrent si bien que nous pourrions mener notre bétail au milieu de leurs tentes, fu fu fu !
– Il nous provoque, là ? grognent les Romains. Il veut qu'on transforme son troupeau en méchoui ?
– Attendez ! fait l'officier Cnaeus Fulvius. Ceux qui parlent étrusque ! Le zig, il parle comme un vrai berger ou comme un bourge ?

– *en étrusque* Eh bien, tout ce galimatias sur la puissance romaine n'était que carabistouilles et poudre de perlimpinpin, mais c'est fini, finito !
– Je suis formel, chef. Un bourge, chef. Entre autres, son bronzage de bureau l'a trahi, chef.
– Hé, les Étrusques ! crie Cnaeus Fulvius, on a compris votre manège, les Romains ne se feront pas plus piéger qu'ils ne sauraient jamais perdre contre vous !

La phrase enrage les Étrusques, qui sortent de leur embuscade et préparent la vraie bataille !

@hist_myth honnêtement, je ne comprends pas pourquoi les récentistes parlent du Moyen âge inventé à la Renaissance mais pas d'une invention de l'histoire en double pour l'histoire romaine.

@jehansanspour "La preuve que c'est un complot c'est que franchement les mecs ils savaient plus quoi dire, Tite-Live passe son temps à raconter les mêmes trucs sans changer les personnages !"

Or l'officier Fulvius n'a alors pas la totalité des troupes avec lui au camp. Il est un peu pris de court. L'Étrusque est nombreux. Le Romain, moins. Il envoie donc un message au dictateur pour demander des renforts.

Ça tombe bien car auprès du dictateur les troupes sont chaud patate, depuis leur défaite ils se sentent humiliés comme un gardien de but milanais un soir de juin par le PSG. Cependant le dictateur Valerius lambine, retient les hommes, laisse de l'espace : Fulvius va s'en sortir.

Et, finalement, lâchant ses cavaliers puis des troupes fraîches sur l'armée étrusque émoussée par le choc avec Fulvius, Valerius met les adversaires en déroute, les fait s'enfuir jusqu'à leur camp où ils se piétinent devant la porte d'entrée.

Grosse défaite pour les Étrusques donc, qui doivent négocier âprement une trêve de deux ans.

Joie, donc, à Rome, et le dictateur n'a plus qu'à rentrer triomphalement puis à se faire élire consul alors qu'on entre dans l'année 300 de notre calendrier.

Et 300, c'est l'année où se joue le dernier acte de la Lutte des Ordres qui a secoué Rome depuis deux cents ans.

Depuis deux cents ans la plèbe se débat pour obtenir des droits économiques et politiques. Elle a gagné les tribuns de la plèbe, les tribuns militaires à pouvoir consulaire, puis enfin le consulat, la censure, la dictature, toutes les charges politiques.

Même si bon, on se doute que c'est plutôt le plébéien Richardus MaxdeTunas qui en profite, plutôt que le plébéien au RSA.

Mais un domaine résiste encore à la montée de l'élite plébéienne :

Les charges religieuses. Être prêtre, pontife, augure, etc.

Eh oui, à Rome, on n'est pas religieux par métier ou par vocation, ce sont des charges auxquelles on peut être nommé ou coopté.
Deux frères tribuns de la plèbe, Quintus et Cnaeus Ogulnius, proposent une loi qui consiste à ajouter 5 augures et 4 pontifes, tous extraits de la plèbe.

– Quoi mais comment mais impossible mais sacrilège, glapissent les patriciens.

En effet, les patriciens vivent encore dans un monde parallèle où leur lignée est symbole de pureté alors que plébéiens = cracra. Même quand le plébéien est Richardus Maxdetunas. Les rites seront souillés ! Colère divine ! Dévastation sur Rome ! Malgré ces hauts cris, les patriciens savent qu'il s'agit d'un combat d'arrière-garde : maintenant qu'ils ont perdu leurs privilèges politiques, le privilège symbolique va céder inévitablement...

Cependant Appius Claudius (comme tous les Appii Claudii de toutes les époques dans tous les livres) s'oppose à la mesure (ce qui est pas trop compatible avec son image de supposé démagogue, je trouve).
Alors Publius Decius Mus, fils de Publius Decius Mus, se lève.
Sa famille est plébéienne. Son nom veut dire "10e" et son surnom "souris" : pas vraiment l'aristocratie.
Son papa a commis l'acte brave et chtarbé de s'offrir aux dieux infernaux pour gagner une bataille, cf. https://mastodon.top/@hist_myth/114021783887286783

Publius Decius Mus se lève donc, habillé comme son papa le jour de son sacrifice , et prononce le morceau de rhétorique rituel du premier tiers de livre.

Il retoque Appius Claudius en lui rappelant que les dieux ont jugé son pôpa digne de l'offrande, tout plébéien qu'il fût, et autant que le patricien Titus Manlius.
Et qu'il est oiseux de radoter que les plébéiens sont impurs aux yeux des dieux alors que depuis le livre VI y a des consuls, des censeurs, des dictateurs plébéiens.

@hist_myth (Soit dit en passant, c'est quand même assez terrible comme, dans toutes les religions du monde, les dieux ont les mêmes préjugés que les gens qui croient en eux.)

Après d'autres arguments rhétoriqués avec maestria, Decius conclut en disant que de toutes les façons, quand la plèbe demande, le patriciat commence par refuser, puis cède ; la plèbe a pour elle le sens du progrès (résumé-je anachroniquement).

La loi est donc proposée au vote, repoussée sur un veto, puis reproposée au vote et promulguée.
Et Publius Decius Mus devient pour le coup l'un des premiers pontifes plébéiens.

Au-delà de ces controverses religioso-politiques, la vie de Rome est calme.

Une petite guerre avec les Aequi est finie en un tournemain, on vote des lois pour consolider d'autres lois, bref tout est peinard. Il n'y a plus qu'à élire de nouveaux consuls pour arriver en 299.
Les élections arrivent.
Et désignent Quintus Fabius Rullianus, connu comme Rully dans notre saga. Et surnommé Maximus depuis qu'il a "corrigé" les listes de citoyens établis par Appius Claudius au livre IX.

Resurnommons-le donc Maxy, si ça vous va.

– Ah mais j'avais pas fait campagne, réplique Maxy.

– Pasque bon, mon truc, c'est la guerre, et là c'est le calme plat, poursuit-il son objection. Non, nommez-moi à autre chose, et je serai consul une année avec plus de baston.

On l'élit donc édile curule, en même temps que Lucius Papirius Cursor, dont je n'arrive pas à savoir s'il s'agit de Cursy (ennemi juré de Rully) ou d'un des fils de Cursy (qui ont le même nom, évidemment).
Sont nommés consuls d'autres zigs : Marcus Fulvius Paetus et Titus Manlius Torquatus si vous voulez tout savoir.

Quand ils arrivent au pouvoir, les consuls précédents leur ont laissé une petite campagne en Ombrie, ce qui semble être le loisir de Rome quand elle n'a pas de guerre plus sérieuse à faire.
Les consuls prennent la ville de Nequinum grâce à des citadins qui la trahissent et y conduisent les Romains par un tunnel, puis ayant maté les Ombriens POUR LE MOMENT fondent une colonie, Narnia.
Elle tire son nom de la rivière Nar et aucune armoire n'y mène, déception.

Cependant les Étrusques préparent leur revanche !
Ils ont très envie de faire mal à Rome très fort, et lui fonceraient gaiement dessus, n'était la horde de Gaulois qu'ils aperçoivent soudain à leurs frontières. Qu'à cela ne tienne, ils approchent les Gaulois, leur proposent de la thune, leur demandent si par hasard ils se laisseraient un peu recruter pour une expédition contre Rome ?

– On a un tarif différent pour la non-agression et pour l'offensive militaire, marchandent les Gaulois.

@hist_myth Il y a une table de pierre, au moins ? 🤔

En effet, pour la seconde prestation, la facture vaut une étendue de terre où installer les familles gauloises.

– C'est pas pour vous vexer, mais on ne va pas pouvoir, rétorquent les Étrusques en se retenant très fort de clamer que personne chez eux ne veut de tels barbares comme voisins.

Furieux de cette celtophobie, les Gaulois cassent le projet d'alliance et repartent seulement avec les poches des braies pleines de moulaga. L'alliance contre Rome, c'est pour plus tard .

@elzen Peut-être en cherchant bien...

Cependant les Romains, au courant que l'Étrurie veut les attaquer en violation de leur trêve, envoient le consul Titus Manlius là-bas : las, le sieur décède d'un accident de cheval.

– C'est un signe les dieux sont avec nous on va pourrir Roomme ! réagissent les Étrusques.

Les Romains élisent alors Marcus Valerius comme consul remplaçant.

– C''est terrible il nous fait trop peur cachons-nous devant Roooomme ! réagissent les Étrusques.

Aussi ne sortent-ils pas de leurs forteresses et laissent-ils l'armée romaine ravager leur territoire en toute sécurité.

Curieuse stratégie.

Rome cependant essuie un risque de famine, évité avec brio (selon la source pro-Fabius de Tite-Live je suppose) par l'édile curule Fabius Maxy, et se tend tout à coup, car elle entend parler d'une possible entrée en guerre des SAMNITES.

Oh no.
Eh oui, les Samnites ont tenté d'approcher les peuples du Picenum pour les dresser contre Rome.

Pas de chance, le Picenum venait de signer un traité avec Rome, et ont donc décliné... puis envoyé un messager prévenir le sénat romain.

L'année suivante, voilà-t-y pas qu'une délégation des Lucanii vient se plaindre à Rome : les Samnites font que violer leurs frontières et piller leur territoire ! Tout ça parce que les Lucanii ont refusé de rejoindre les Samnites dans leur projet de revanche contre Rome !

– Leur QUOI, fait le sénat et sur-le-champ on passe une alliance avec les Lucanii.

Et on envoie une ambassade aux Samnites demander réparation.
L'ambassade, sur son chemin, croise une autre ambassade. De messagers samnites.
Qui leur disent, en substance : si vous vous présentez devant les autorités de chez nous vous n'en sortirez pas en un seul morceau.

L'ambassade romaine fait demi-tour, et Rome déclare dans la foulée la guerre aux Samnites.

C'est le début de la troisième guerre samnite, dont les péripéties vont nous occuper jusqu'à la fin du livre X.

Rome a présentement deux guerres sur les bras.
Une avec les Étrusques, contre qui elle envoie l'un des consuls du moment, Scipio.
Une avec les Samnites, à qui elle adresse son consul numéro 2, Fulvius.

– La guerre étrusque, songe Scipio en rejoignant son camp, sera longue, laborieuse, il faudra cravacher pour attirer l'ennemi hors de ses places fortes, et... Tiens. Curieux. Là-bas, près de Volaterra, je jurerais que je vois toute l'armée étrusque rangée pour une bataille.

C'était le cas.

Grosse bataille rangée à Volaterra, qui cause des morts des deux côtés, qui fait morfler les deux camps, et qui s'achève à la tombée de la nuit sans vainqueur ni vaincu.
Sauf que le lendemain... les Romains découvrent que les Étrusques se sont enfuis pendant la nuit. Abandonnant leur camp, avec plein de butin, et la victoire.
Scipio est content.

Côté Samnite, Fulvius aussi est content. Il a gagné une bataille à Bovianum, et a pris la place forte du même nom : il rentre à Rome et triomphe.

C'est se réjouir trop vite.
En effet, alors que les opérations militaires sont en pause et que les élections des consuls approchent, une rumeur arrive à Rome annonçant qu'Étrusques et Samnites, sous la pression de leur population mécontente de ses chefs, lèvent des armées gargantuesques !!

Gros coup de pression dans le peuple romain, qui s'empresse aux urnes avec la ferme intention d'élire son chef de guerre éprouvé, le grand Maxy.

– Mais j'ai toujours pas fait campagne, objecte Maxy.

– Je suis vieux et fatigué, poursuit-il. Laissez-moi dans mon coin faire mes trucs de vieux, comme jouer au bridge et voter Macron. Puis réélire le même consul à moins de dix ans d'intervalle, c'est pas légal.
– Pardon ??? fait la lectrice, car elle aurait juré que les mêmes se faisaient réélire consuls allègrement tous les trois ou quatre ans ; hélas nul ne l'entend à travers le 4e mur.
– C'est pas légal, laissez-moi vous lire la loi qui l'interdit.

Mais la foule est remontée comme les supporters d'avant-hier soir et hurle si fort qu'on n'entend pas Maxy lire la loi !
On le respecte d'autant plus qu'il refuse le poste, quelle modération, quelle sagesse !
Le vote a lieu, donc, et Maxy est élu en dépit de son refus et de la légalité.

– J'accepte, mais c'est bien pour vous faire plaisir, se rend Maxy, et à une condition : je veux pour autre consul Publius Decius Mus. On a été consuls et censeurs ensemble, on s'entend comme larrons en foire.

@hist_myth « Qui s'achève à la tombée de la nuit sans vainqueur ni vaincu », ça veut dire que les romains allaient gagner quand pas de bol, la nuit est encore tombée sans prévenir et donc ils ont dû arrêter ? O:-)

Publius Decius Mus devient donc consul également.
C'est alors que des messagers viennent annoncer qu'en fait, les cités étrusques sont en train de délibérer de projets de paix. "Un problème de moins", songent les consuls, et ils se déchaînent tous les deux sur les Samnites.

L'histoire se répète, vous disais-je.
C'est bien le projet des Samnites, qui rêvent de répéter le début du livre IX et la bataille des Fourches caudines. Ils tendent donc une embuscade à l'armée de Maxy.

Pas de chance, Ils répètent en fait la fin du livre IX, le passage où toutes leurs astuces tombent à l'eau, et Maxy ne se laisse pas prendre par surprise : il range efficacement ses soldats, ce qui pousse les Samnites à laisser tomber l'effet de surprise et à déclencher une vraie bataille.
Une vraie bataille qui commence mal pour les Romains.
Les Samnites sont nombreux, sont forts, ont la rage, et les Romains galèrent !
Maxy envoie alors ses officiers haranguer la cavalerie.

Les cavaliers sont des troupes d'élite, qu'ils se souviennent de tous les moments où eux, leurs pères, leurs grands-pères, ont sauvé la mise à Rome, et qu'ils répètent l'histoire eux aussi !

Aussi, Fabius envoie en loucedé une petite partie de son infanterie escalader les hauteurs voisines pour se retrouver derrière les lignes samnites.

La cavalerie charge !
Et met le boxon...
... plutôt chez les Romains que chez les Samnites.
– Bordelum, ça a pas marché, retirons-nous, font les cavaliers.

– Ah ah, ils fuient, les lâches, c'est nous qu'on est les plus forts, triomphent les Samnites qui attaquent de plus belle.

Les Romains engagent alors leur deuxième ligne, composée de troupes fraîches, les Samnites ont du mal à tenir bon.
Et tout à coup :
– Des Romains ! Là-bas ! Sur la colline derrière nous !
– Queuouah mais putain mais c'est qui ?
– Le consul romain crie un truc ! Il beugle que c'est son collègue Décius venu l'aider avec une autre légion romaine !
– OH NON OGNON OSKOUR !!

Bien sûr c'était du chiqué, il ne s'agissait que du petit bout d'infanterie envoyé par Fabius Rully Maxy faire un peu de grimpette, mais le spectacle suffit à désorganiser les Samnites qui s'enfuient en tout sens.
Victoire de Maxy le filou.
Pendant ce temps, Publius Decius, dont les exploits sont moins bien décrits faute d'un historien dans ses descendants, battait les Apulii alliés des Samnites ; puis les deux consuls ravagent allègrement le territoire samnite, la routine.

[la suite demain soir car il est tard]

@hist_myth The obvious way to ameliorate the problem of 58000 people having the same name is to give one person several names. 😀

@Virginicus And then all their descendants also have the same three names.

[en fait la suite encore demain soir : désolée, journée rude au boulot]

Nous en étions au moment où Maxy et Publius Decius (appelons-le Decy pour la rime) baguenaudaient dans le Samnium, avec une tactique très mobile, je me pose, je dresse mon camp, je ravage, je repars, je redresse mon camp, etc. Decy dresse ainsi le camp en 45 endroits et Maxy en 86 (!) + il prend une forteresse, comme ça, pour pas perdre sa journée.

Revient cependant le temps des élections pour remplacer les consuls. Maxy file à Rome les organiser.

Sauf que... les premières centuries (groupes de votants) votent toutes Maxy.

– Eh mais j'ai encore et toujours pas fait campagne, va rétorquer Maxy, quand Appius Claudius le réac de service bondit sur l'occasion :
– Mais siii ! Maxy est patricien ! Élisons-le consul... avec un autre patricien, au hasard MOI !
– Dis donc, Appius Claudius, ça va les dents qui rayent le parquet ?
– Réfléchissez, on peut avoir deux consuls patriciens en même temps détricotant ainsi des décennies de consulat mixte !

Saisis d'une ardeur réactionnaire digne d'un Ciotti ou d'un Retailleau, les patriciens s'empressent de faire élire Appius Claudius consul.
Mais une personne s'oppose à leurs projets :
Maxy.
– Maiiis Maxy, geignent les patriciens, laisse-nous arracher le consulat à la bourbe plébéienne et populo cracra.
– Chers amis, je ne puis, car la loi interdit que je sois élu deux ans de suite, ce serait mal, et pas bien. J'accepte cependant dans ma grandeur d'âme de me faire proroger comme proconsul.

La mort dans l'âme, les patriciens se résolvent à laisser un plébéien, Lucius Volumnius, déjà consul avec Appius Claudius quelques années plus tôt, retrouver son poste.
Pendant que je suppose qu'Appius Claudius se frottait les mains avec un rire machiavélique.

Maxy et Decy, proconsuls, continuent donc à ravager le Samnium bien proprement pendant six mois, si bien que l'armée samnite elle-même est obligée de quitter son pays.

Mais les Samnites ont perdu une bataille, pas la guerre.

Leur armée se replie sur l'Étrurie.
Force les chefs étrusques à se réunir.
Leur fait une proposition qu'ils ne peuvent pas refuser.

Des années durant, les Samnites, avec leur endurance, leur bravoure et leur étonnante capacité de respawn, ils ont affronté Rome.
Les Étrusques, eux, ont des armes, de l'or, des hommes en veux-tu en voilà.
Il faut conclure une COALITION.
Une grande alliance de la dernière chance pour défendre la liberté de l'Italie contre Rome !!!

– Deal, font les Étrusques.

Sous la conduite du chef samnite Gellius Egnatius, les Samnites, les Étrusques, les guerriers ombriens à qui les Romains commencent à courir sur le popotin, les mercenaires gaulois qui sont là pour les moula, s'allient pour porter à Rome le coup fatal.

* pendant ce temps en direct du Samnium *
– Moi, je suis Decy et j'en ai marre de ravager la campagne, alors je prends la ville de Murgantia, et aussi la ville de Romulea, et puis Ferentinum, tra la la
* c'était le bulletin d'infos du Samnium*

Cependant, à Rome, on avait déjà envoyé le consul plébéien Lucius Volumnius remplacer Decy dans le Samnium, au sud. C'était ballot, car la Grande Coalition antiRome se forme au nord, en Étrurie. Seule solution : y dépêcher le consul réac Appius Claudius avec deux légions.

Appius Claudius poste son camp en face de l'armée coalisée des Italiens antiRome.

Là, Livounet nous décrit en détail comment Appius Claudius est juste trop nul à la guerre.

Il déclenche des batailles n'importe comment, il met l'ennemi en confiance, il démoralise ses soldats...

... jusqu'au jour où le consul plébéien Volumnius, tout à coup, débarque dans son camp. Il dit avoir reçu une lettre d'Appius Claudius l'appelant en renfort, et il a quitté le Samnium en urgence pour ça.

Un tonnerre d'acclamations des soldats l'accueille à son arrivée. Enfin un type qui sait un peu commander !
Appius Claudius entend les hourras, et se sent vexé comme un pou.

Par la suite, Appius Claudius niera avoir envoyé la lettre qui convoquait son collègue : Volumnius aurait déboulé au Nord de sa propre initiative (ce qui est touchy niveau respect de l'autorité).

– Bonjour Appius Claudius 😀 fait Volumnius.
– 🥶 Bonjour. Volumnius.🥶
– Alors, gros ? Pas trop la pêche, askip ?😆
– 🧊 Je croyais que tu devais faire la guerre, loin, au sud, quelque part, genre, ailleurs.🧊
– Oh ben si on m'accueille comme ça je rentre hein. 🤨
– ❄️Personne te retient.❄️
L'armée hurle.

– Mais non mais non mais non consul Volumnius mais restez attendez on vous bloque le passage pensez à l'État à l'armée à nouuuus !

Les soldats traînent les consuls jusqu'à l'assemblée militaire, où ils règlent leur différend dans une joute oratoire : Volumnius s'exprime pas trop mal, Appius raille : "Eh ben il sait causer, le gueux, c'est moi dans notre dernier consulat qui t'ai appris à parler bien", et Volumnius rétorque "Si seulement moi j'avais pu t'apprendre à AGIR bien."

popopopo

Enfin l'armée finit par voter, par acclamation, pour que les deux consuls restent sur place en Étrurie, affronter la Grande Coalition de la Mort qui Tue.

Ils acclament si fort que dans le camp ennemi, on croit que Rome attaque, et on se range en ordre de bataille.

Volumnius ce voyant donne aussitôt l'ordre de se préparer au combat.
– Héééé, mais s'il y va tout seul, toute la gloire sera pour lui, s'avise Appius Claudius, aussi décide-t-il de lancer aussi ses troupes dans la bataille.

S'ensuit un affrontement un peu confus, les Samnites n'étant pas guidés par leur général Gellius Egnatius, et les Romains ayant les commandants que l'on a vus, mais enfin à un moment Appius Claudius prie Bellona déesse de la guerre, et les Romains gagnent, mettent les Samnites en fuite et prennent et pillent leur camp.

Mais on a établi que les Samnites ont une capacité infinie de respawn : il en repope au Samnium, et ils vont piller la Campanie, ce qui force Volumnius à filer au sud.

Grâce à des espions Volumnius débusque une grosse colonne de Samnites chargée d'une encore plus grosse masse de butin, les attaque, les bat et fait prisonnier leur chef Staius Minatius.
De retour à Rome il rassure tout le monde et on le félicite chaudement.

Cependant la Grande Coalition de la Mort qui Tue a repris du poil de la bête. En plus Appius Claudius entretient la panique avec des rapports alarmistes : il fait face à 4 armées et 2 camps débordant d'ennemis !

C'est justement la saison des élections. Volumnius, qui les organise, discourt sur l'état d'urgence, le réarmement, le péril à nos portes, ce qui pousse tout le monde à voter... ... ...

– Vous allez arrêter de m'élire quand j'ai pas fait campagne ? soupire Maxy.

– Mais on te veut pour consul ! gémit le peuple. Toi et Volumnius !
– Bon, d'accord, mais alors j'ai pour collègue mon bon vieux Decy. On s'apprécie, moi et Decy. Et on a pu voir comment c'était important, des consuls qui s'apprécient.

Le peuple est d'accord, et sont alors élus Maxy et Decy, les consuls amis pour la vie*.

Ou pas.

Car aussitôt nos meilleurs compagnons entrés en fonction, et voilà qu'ils se disputent pour savoir qui va affronter la Coalition.
Normalement, les missions respectives des consuls (ou "provinces") sont tirées au sort. Là, le sénat veut désigner d'office Maxy pour aller en Étrurie. Decy n'est pas content.

(* Ne vous inquiétez pas pour la carrière d'Appius Claudius : il devient préteur.)

Il le fait savoir, et livre un torrent de rhétorique, et en fait une question politique d'affrontement entre patriciens et plébéiens, et réclame un vote populaire sur la question.

Maxy répond succinctement :
"Votons, mais d'abord, au lieu que je vous fasse un discours, écoutez ce rapport bien alarmiste d'Appius Claudius sur la situation au nord."

Le peuple écoute le rapport, et vote pour envoyer Maxy au nord.

Et ça, camarades, c'est ce qu'on appelle un usage efficace de la propagande.

Je passe sur d'autres signes de tension entre patriciat et plèbe, par exemple quand les femmes patriciennes excluent la patricienne Verginia d'une cérémonie religieuse parce qu'elle a épousé le consul plébéien Volumnius, et qu'elle prend sa revanche en fondant son temple à elle réservé aux plébéiennes, ambiance ambiance.

Quintus Fabius Maximus, notre Maxy, part affronter la Grande Coalition. Il part volontairement avec une armée réduite. "Ça fera plus de butin pour chacun", se justifie-t-il.

@hist_myth (En même temps, vu comme tu nous le présente, on ne se serait pas inquiétés pour lui même si sa carrière s'était arrêtée :-°)
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Il essaie de mettre en place une tactique très mobile où les Romains n'ont pas de camp fixe mais bougent sans cesse et foutent le boxon. Or à Rome, on n'est pas convaincu. Surtout à force d'écouter Appius Claudius, rentré en ville, décrire la hooooorde de barbaaaares aux portes de la cité. Il vaudrait mieux 2 consuls ou proconsuls avec 2 grosses armées.
Après quelques tractations, Maxy admet que OK, on peut lui envoyer une aide, n'importe qui de dispo.

On lui envoie Decy.

Et c'est peut-être pas inutile, car vers Clusium, en Étrurie, une armée gauloise (ou ombrienne ?) attaque une légion romaine menée par un certain Scipio et... gagne ?
Eh oui, gagne, et même détruit la légion selon certaines sources de Livounet.

Oups.
Mais les Romains ne sont pas en reste, et avec leurs deux consuls, leurs deux armées, leurs alliés latins plus nombreux que leur armée régulière, ils viennent faire face à la Coalition à Sentinum.

Côté romain comme coalisés, on dresse un plan.

– C'est simple. Gaulois et Samnites, vous attaquez les légions du consul Maxy. Ombriens et Étrusques, vous en profitez pour fondre sur le camp commandé par Decy.

Tel est le plan de la coalition... qui fuite chez les Romains grâce à trois espions.

– Hmpff, réagit Maxy, on va demander à des officiers romains d'envahir un autre coin du territoire étrusque pour faire diversion.

Ça marche, une partie des Étrusques abandonne l'armée pour défendre la frontière.
3 jours plus tard, la bataille a lieu.

@hist_myth

Les Dieux ont pas leur mot à dire sur le nombre de pontifes et d'augures ?
Sérieusement, y'a pas de débat théologique pour savoir ce qu'il convient de faire ?
(oui, je sais que la religion romaine est très différente de ce qui existera plus tard avec les monothéismes par exemple, mais j'ai pas compris comment elle fonctionne pour autant)

@lienrag Ben les dieux peuvent s'exprimer par des signes qui doivent être interprétés par les augures :D
Y a pas de textes sacrés par exemple.
Du coup on a une religion qui fonctionne par "tests" : si un rite ne convient pas aux dieux, ils peuvent l'exprimer par des prodiges ou des événements funestes à la cité.
Ils peuvent aussi faire cesser le vote par des signes divers ou de mauvais auspices...

Les armées opposées se rangent l'une en face de l'autre, quand, entre les rangs des Gaulois et des Romains, passe un loup qui poursuit une biche.
La biche s'enfuit chez les Gaulois... qui la tuent aussitôt.
Le loup se détourne vers les Romains, qui le laissent passer entre leurs rangs.

Les Romains s'écrient aussitôt que c'est un prodige favorable, genre le loup animal du dieu Mars est de leur côté, alors que ces cons de Gaulois ont tué la biche de la déesse Diane, les nigauds.

Et c'est le début de la bagaaaarre !

Le duel Samnites-Gaulois contre Romains et alliés !
Maxy, à droite, doit contrer les Samnites. Decy, à gauche, les Gaulois.
(Les Étrusques et Ombriens sont à perpète repousser l'invasion.)

Blam ! les armées s'entrechoquent. Aucune ne repousse l'autre. Les forces sont complètement à égalité.

Or le vieux Maxy, filou comme il est, a une tactique : pour lui, les Samnites sont surtout forts lors du premier choc alors que les Romains brillent par leur endurance.

Il va donc faire durer le combat sans engager toutes ses forces jusqu'à ce que ses adversaires fatiguent, puis les cueillir avec des troupes encore fraîches, et ce jeunot de Decy serait bien inspiré de l'imiter, sur son coin de bat...

– Toutes mes troupes ! Jetez-vous à la tête des Gaulois ! BASTON TOTAAAALE !

Voilà ce que hurlait Decy, en lançant assaut de cavalerie sur assaut de cavalerie.
Mais les Gaulois résistent au choc, et leurs chars terrifient les chevaux romains.

@hist_myth En même temps, quand t'as une capacité de respawn infinie, ça paraît effectivement peu utile de tenir sur la durée. Et réciproquement, quand t'as les ennemis qui repoppent en boucle, c'est bien d'être endurant. Ça va, le charadesign est plutôt cohérent.

@hist_myth

C'était fréquent les batailles rangées qui causaient pas des morts des deux côtés, à l'époque ?

@lienrag Qui cause assez de morts des deux côtés pour que l'historien ne puisse pas prétendre que son camp a gagné :)

La cavalerie romaine en déroute sème la confusion dans les rangs, risquant de piétiner son camp. Les soldats romains se désorganisent. Les Gaulois s'en rendent compte, et chargent. Les légionnaires de Decy commencent alors à fuir pour de bon.

Decy, furibond, les alpague, les engueule, mais rien n'y fait ; alors, levant la tête, et dans un gros flachebaque du livre VII, il crie :
– Publius Decius Mus ! PAPA !

Mais ce n'est pas l'appel d'un fiston désemparé...

CW suicide, sacrifice humain

... plutôt le cri farouche du Brave Romain Stoïque(TM) qui comprend son destin et se sait condamné.

Car oui, comme son papa, Publius Decius Mus voit venir la défaite, et oui, comme son papa, il va accomplir un rituel flippant pour la détourner ; car tel est le Destin de Sa Lignée.

Prononçant la formule rituelle, il se voue, lui et l'armée gauloise, aux dieux infernaux et se jette au cœur de l'armée ennemie où plus d'une lame et d'un dard s'empresse de l'étriper.

@hist_myth

C'est qui cette Bellona ?
Elle sort de quel panthéon ?
(après, le nom est un indicateur de ses centres d'intérêt, je veux bien reconnaître)

@lienrag C'est une déesse romaine assez ancienne, sorte de double féminin de Mars, probablement préexistante à l'hellénisation du panthéon romain.

Et là pif paf alakazam : les Romains reprennent courage, les Gaulois ne savent plus viser, toutes leurs javelines tombent à côté, des réserves romaines arrivent en renfort et défoncent les Gaulois bien qu'ils se planquent derrière leurs boucliers ; bref par un petit sacrifice humain ce pan de la bataille est gagné.

Franchement je me demande pourquoi Poutine résout pas par ce moyen son conflit en Ukraine.

Et Maxy, de son côté, voit faiblir le flanc samnite.

Il sort du pli de sa toge ses troupes de réserve et sa cavalerie. Ça marche si bien que les Samnites sont enfoncés, fuient jusque derrière les Gaulois, qui n'ont plus qu'à résister seuls à la totalité de l'armée romaine. Ça ne se passe pas très bien pour eux.

Bref, c'est gagné, regagné, le camp samnite est capturé, le chef samnite Gellius Egnatius tué en tentant de défendre la position, et Maxy n'a plus qu'à rentrer à Rome triompher sur la Grande Coalition qui faisait peur.

Mais les Samnites gardent leur meilleure arme en réserve :

Le bouton respawn.

Quelles batailles nous attendent encore dans le livre X ? Verrons-nous vraiment la fin de cette saga ? Vous le saurez dans le prochain épisode et parce que vraiment j'arrive pas à tout faire tenir en un thread.

Merci pour la lecture !

@hist_myth En même temps, les romains ont tué plein de samnites, mais ils n'ont détruit aucune ville, pour l'instant, sauf si j'ai oublié quelque chose ?

Beh voilà, erreur de débutant, si tu ne détruits pas les bâtiments qui produisent des unités, le joueur d'en face recommence à en produire dès qu'il a réuni les ressources pour. Et si entre temps il a pu progresser d'un âge ou deux, c'est normal que la vague suivante soit plus costaude.

Il aurait peut-être fallu profiter du répit pour construire une merveille.

CW suicide, sacrifice humain

@hist_myth

Ils ont des dards les gaulois ???
C'est des abeilles en fait ?
C'est pour ça les pantalons rayés ?

CW suicide, sacrifice humain

@lienrag Dard est un vieux synonyme de javelots hein (un truc en forme de bâton et qui pique)

@elzen Ils ont pris des villes, mais ça a pas suffi apparemment.

@hist_myth Ils n'avaient sûrement pas encore atteint l'amélioration qui permet aux prêtres de convertir aussi les bâtiments.

@hist_myth Ben merci pour le suspens et j'avoue que j'ai particulièrement apprécié cette partie. (Ca valait le coup de se reposer)

Sinon, Maxy, il était vraiment ingénue niveau élection ?
Mon détecteur d'ironie tourne sur lui même.
Il semblait maneuvrer pour se faire élire, ou "réellement" ça lui tombe comme ça comme un cheval sur la coupe... non, comme un oiseau sur la brèche... non... Enfin je veux dire, que son destin était plus fort que son humil.. humul... que son ambition ?

@dramatease Il faudrait d'autres sources pour se faire une idée et on en a pas des masses !

@hist_myth
Ha voui les sources, c'est vrai...
je crois bien que je vais te compter dans les sources EXTREMEMENT FIABLE.
C'est plus simple.

(Félicitations !)

@dramatease Euuuuuuaaaah je suis flattée mais un peu inquiète quand même ?