Ce soir, c'est l'heure d'aller vous spoiler le livre VII de Tite-Live ! Dans le livre précédent, la plèbe avait obtenu que le consulat lui soit ouvert, et en plus qu'un consul sur deux serait forcément plébéien. Comment le patriciat va-t-il réagir, les Gaulois traîneront-ils toujours dans les parages et combien de légendes héroïsant des brutasses issues de grandes familles lirons-nous ce soir ?
Tite-Live, livre VII, un THREAD ⬇️
#MythologieRomaine #EnfinHistoireRomaine #EnfinOnSaitPasTrop
Mais d'abord retrouvez là-dessous les épisodes précédents :
Mais tout d'abord, si vous prenez cette série en cours, retrouvez ici les épisodes précédents :
I-1 : https://mastodon.top/@hist_myth/112792214027813066
I-2 : https://mastodon.top/@hist_myth/112831548405415415
II-1 : https://mastodon.top/@hist_myth/112916453684941402
II-2 : https://mastodon.top/@hist_myth/112944904603090808
III : https://mastodon.top/@hist_myth/113101780632236224
IV : https://mastodon.top/@hist_myth/113228240194306463
V-1 : https://mastodon.top/@hist_myth/113347082216425581
V-2 : https://mastodon.top/@hist_myth/113387166339380166
VI-1 : https://mastodon.top/@hist_myth/113657936333616551
VI-2 : https://mastodon.top/@hist_myth/113670137956457086
DONC ! Au début, l'ouverture du consulat à la plèbe se passe bien, avec deux années à consulat mixte où il ne se passe pas grand-chose ; à la limite, c'est voulu, il y a bien des Gaulois qui traînent dans le quartier mais le sénat a pas envie de se fritter avec eux au cas où le consul plébéien y gagne gloire et honneur.
Il y a surtout une épidémie, dans laquelle meurt, et là le petit coeur de Livounet se brise, dans laquelle meurt Marcus Furius Camillus, le héros des livres précédents.
Tite-Live ne le laisse pas crever sans se fendre, bien sûr, d'un éloge post-mortem d'une modération qui rappellera la vague Michael Jackson de 2009.
– Ouh lou lou comment arrêter l'épidémie qui sévit à Rome pour la 3e année consécutive ? se demandaient les Romains.
– Je sais ! On va...
– ... mettre en place des mesures de distanciation, porter des masques, se laver les mains ?
– ... faire des gros spectacles de théâtre !
Et oui, en plus d'un lectisterne (= banquet aux dieux), les Romains...
... créent des jeux scéniques, ce qui pousse Tite-Live à faire un petit topo de la naissance du théâtre à Rome. Je vous passe les détails car vous n'êtes pas étudiant.e.s en L2 Lettres classiques à Paris IV, mais en gros, le théâtre romain serait une création locale à partir d'une parodie des danseurs étrusques, avec aussi des influences osques, et c'était mieux avant d'ailleurs le théâtre quand c'était trois péquins sur scène alors qu'aujourd'hui c'est luxe décadence scrogneugneu.
Mais il faut croire que les dieux sont pas des amateurs des planches, car non seulement l'épidémie ne stoppe pas mais vlan ! une crue du Tibre se produit en plein milieu des jeux scéniques !
– Oh la la mais qu'est-ce qu'on va faire ? gémissaient les Romains.
– Je sais ! On va...
– ... construire des digues et avoir une politique de santé publique ?
– ... ressusciter une coutume ancienne probablement étrusque où un dictateur plante un clou pour stopper le mal !
On nomme illico un dictateur.
@elzen Ca m'étonne qu'à moitié, j'ai l'impression que beaucoup de livres commencent par boucler des choses commencées dans le livre précédent, c'était peut-être une technique de composition à l'époque.
Et d'ailleurs on nomme Lucius Manlius, surnommé Imperiosus, littéralement "donneur d'ordres".
– Peuple de ROME ! Vous m'avez nommé pour faire la guerre !
– Euh non on t'a nommé pour faire la cérémonie ancienne où on plante un clou !
– La la la j'ai rien entendu allez je recrute à tour de bras pour aller taper sur les Hernici voisins !
– Au secours ! gémit le peuple. on nous recrute de force !
– Not so fast, supervilain Lucius Manlius Imperiosus !
– Oh non ! pas les Super Tribuns de la Plèbe !
– Tu ne recruteras pas le peuple de force ! Car nous utiliserons notre superpouvoir de veto !
– Naoooon c'est affreux je ne peux résister à tant de pression politique je dois planter mon clou et abdiquer de la dictature.
– Aha ! et pour t'achever, toi qui as martyrisé le peuple en livrant à la bastonnade les réfractaires au recrutement, nous te collons un procès devant un tribunal populaire !
– Nooooooooooooooooooooooooooon
Bref, comme vous le résumait avec brio ce dialogue de mon cru, Lucius Manlius Imperiosus fut assigné à un procès populaire.
Qu'il était quasi sûr de perdre.
En effet la popularité d'Imperiosus était à peu près aussi bonne que celle de Macron un soir de motion de censure. La plèbe le détestait pour ses actes, ses paroles, ses intentions, son caractère...
Or Imperiosus avait un fils, Titus Manlius, très bon à la castagne, mais, euh... pas un génie de l'éloquence, on va dire.
Titus était si peu doué, d'ailleurs, que son père tout saisi de honte devant ce grand ballot mollet du ciboulot l'avait envoyé hors les murs garder des troupeaux à la cambrousse. Un fait qui jouait fort peu en sa faveur lors du procès, d'ailleurs, et les TP* se faisaient fort de rappeler à tous qu'ils allaient juger un père indigne.
La nouvelle du procès parvint à Titus Manlius.
– Grrmbl, dit-il.
Et il prit un couteau.
Il va à Rome.
Il arrive chez le TP Marcus Pomponius.
*tribuns de la plèbe
– Grmbll jveux voir Pomponius chuis Titus le fils d'Imperiosus.
Le TP accourt.
– Titus Manlius ! J'imagine que tu viens te plaindre des mauvais traitements infligés par ton père afin que nous citions ton témoignage au procès ?
– Grmbll.
Et Titus colle un couteau sur la gorge de Pomponius et le force à jurer d'abandonner toutes les poursuites contre son père, sinon couic !
Eh oui, Titus furieux qu'on se serve de lui pour attaquer sa famille préférait menacer un TP plutôt que de laisser faire.
Neuneu, on vous dit.
Les charges contre le papa Imperiosus furent abandonnées, et si, en théorie, on aurait dû livrer Titus Manlius à la fureur populaire en punition de son atteinte à un tribun, le peuple romain regardait le fils neuneu en songeant : "Oh mes dieux qu'il est brave qu'il est magnanime quel bon fils obéissant à son papa et confortant notre morale toxique de la soumission filiale !"
Et Titus Manlius est même élu tribun militaire, une fonction notable dans l'armée.
Voilà, vous allez le voir, après le livre VI qui marquait la victoire de la plèbe, le livre VII est celui des légendes moralisantes héroïsant les grandes familles.
Ca va pas être le règne de l'objectivité historique ce soir.
Et d'ailleurs, juste après le récit du fils modèle, Tite-Live enchaîne avec le patriote modèle. Un tremblement de terre, un beau jour, ouvre une faille dans le sol de Rome, et les devins disent d'y consacrer "ce qui fait la principale force du peuple romain".
CW suicide rituel/sacrifice humain
Surgit alors un certain Marcus Curtius, jeune, fort à la guerre, clamant : "Qu'est-ce qui est plus fort que de distribuer à tous des gnons ?" et devant le silence des devins il se voue aux dieux, monte à cheval et se jette dans le gouffre, et les Romains et Romaines jettent après lui des fleurs et des fruits.
Aussi appela-t-on Curtius le lac de cet endroit, à moins qu'il ne vienne d'un autre soldat cité au livre I, relisez le premier thread, merci.
@hist_myth Comme quoi, c'est pas nouveau que le peuple peut être neuneu…
@Xalofar Je ne vois pas pourquoi l'intelligence collective serait *forcément* plus élevée que l'intelligence individuelle :D
re: CW suicide rituel/sacrifice humain
Ça tombe bien que Rome ait la protection des dieux, car une guerre se déclenche avec les Hernici : pour la première fois, un consul plébéien, Lucius Genucius, va se coltiner l'ennemi...
... et évidemment Genucius tombe tout de suite dans une embuscade et meurt.
– Aha we told you so WE TOLD YOU SO ! se rengorgent les patriciens à Rome. Appius Claudius surtout, descendant d'une longue lignée d'autres Appi Claudi tous très de droite, se félicite d'avoir discouru contre l'ouverture du consulat.
re: CW suicide rituel/sacrifice humain
@elzen Oui enfin je suppose que globalement les animaux sacrifiés étaient pas top d'accord
re: CW suicide rituel/sacrifice humain
Le sénat nomme du coup Appius Claudius dictateur, et, comme je dirais 75 % des dictateurs jusqu'ici, Appius Claudius a droit à un traitement assez favorable dans le récit de Tite-Live. Bref, Appius Claudius gagne une longue bataille contre les Hernici, malgré une perte de 25 % (!!!) de l'infanterie romaine et de (je cite) "un certain nombre de cavaliers" (les plus riches) "ce qui n'est pas une moindre perte".
Parce que vous voyez, vie de riche = plusieurs vies de moins riches, hein #Sarcasme
re: CW suicide rituel/sacrifice humain
@elzen C'est pas exactement une mentalité antispéciste l'Antiquité
L'année suivante, alors qu'Appius Claudius est retourné à la vie civile, les consuls (dont un plébéien) prennent la ville hernique de Ferentinum, puis déclarent la guerre à Tibur, mais bizarrement ils ont pas droit à un chapitre circonstancié de leurs hauts faits.
Or un autre ennemi redoutable se balade dans le coin...
Les Gaulois !
– Les Gaulois ! s'écrient les Romains et, soit par peur de l'invasion soit pour des raisons politiques complexes, on renomme un dictateur : Titus Quinctius Poenus.
@hist_myth c'était vraiment juste planter un clou où ya une figure de style derrière ?
@Mathou Il y a une longue page qui donne plein de précisions sur la coutume mais je ne suis pas sûre de l'avoir bien comprise. En gros il s'agirait de planter rituellement un clou dans un temple, ce qui par ailleurs était peut-être un geste ancien exécuté par des dirigeants pour compter les années peu de temps après la royauté.
@hist_myth C'est curieux,
– Les Gaulois ! s'écrient les Romains
j'ai en tête comme une image de pirate criant ça au reste de l'équipage depuis la vigie, d'un coup.
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@elzen Astérix nous hante tous.
Cependant, une armée de pillards gaulois a dressé le camp à 4,4 km du territoire romain, sur la rive droite d'un cours d'eau nommé Anio.
L'armée romaine arrive en masse sur la rive gauche.
Entre les armées, un pont.
Un pont pour lequel ça se bagarre fort, ça se castagne et ça s'étripe entre Romains et Gaulois.
Jusqu'à ce qu'un Gaulois s'avance. Et défie l'armée romaine de produire un champion capable de l'affronter en duel !
Et pas n'importe quel Gaulois, hein. Un colosse, un monstre.
Au moins... je sais pas, moi, c'est pas dit dans le texte, mais sûrement au moins 1 m 70 ? Un monstre on vous dit.
(A Rome dans l'Antiquité la taille moyenne était d'1m50) (Jules César insiste souvent sur le fait que les Gaulois sont plus grands que les Romains et les méprisent pour cette raison) (beau pays quand même que la Rome antique)
– Allez ! Baston ! Le gagnant est du peuple le meilleur à la guerre ! Alors les Romains, on fait dans sa toge ?
Là, une voix s'élève :
– Grmbl.
C'est Titus Manlius. Oui, le mec au couteau qui menace le tribun d'il y a quelques postes.
– Dictateur !
– Oui plaît-il ?
– Moi chuis un bon soldat et j'attends les ordres. Mais ma famille elle pousse les Gaulois dans les gouffres. Alors permission d'avoir l'ordre de maraver le Gaulois.
– Permission accordée, massacre-le avec l'aide des dieux !
Titus Manlius vient se colleter avec le Gaulois, tout paré d'or et qui lui tire littéralement la langue pour se foutre de sa gueule.
Bling ! Blang ! Bloung ! Coup du Gaulois ! Parade de Titus Manlius ! Coup d'épée de Titus Manlius dans le gras du bidou juste au-dessus des parties ! Le Gaulois fait argh, euargh et meurt ! Alors Titus Manlius tout content d'avoir tué le monstre attrape sur la dépouille une torque d'or toute dégueulasse d'hémoglobine et se la met au cou en signe de victoire.
Et depuis ce jour-là lui-même et sa gens porteront le nom de Torquatus.
Si ça ça pue pas le mythe, je sais pas ce qu'il vous faut.
Le duel a en tout cas terrorisé les Gaulois qui s'enfuient et se replient sur Tibur, ce qui pousse Rome à attaquer cette ville l'année suivante, sous la conduite d'un consul plébéien... très vite remplacé par un dictateur (patricien). Grosse bataille en deux temps avec les Gaulois et les habitants de Tibur, remportée par le dictateur ET les consuls. Si bien que le consul plébéien Gaius Poetelius Balbus a droit à un triomphe - il est le 1er plébéien à ce faire.
C'est qui ces osques (trop goths pour Tite-Live de ce que je comprends) ?
@lienrag Un autre peuple voisin, habitants de l'arrière-pays du sud de l'Italie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Osques
L'année suivante Rome doit faire face à 3 ennemis : les habitants de Tibur (battus sèchement devant les murs de Rome), les pillards de la ville étrusque de Tarquiniae et une nouvelle ration de pillards gaulois. Pfou. Nommé dictateur par un consul plébéien, Caius Sulpicius marche contre les Gaulois. Maiiis l'armée stationne longtemps face à l'ennemi sans attaquer, ce qui l'énerve : elle est venue bourriner, oui ou merdouille ? Elle envoie alors un certain Sextus Tullius parler au dictateur.
Tiens, ils étaient si nuls en alimentation maternelle et infantile ?
Parce que normalement au moins les riches avaient de quoi se nourrir correctement, donc devraient être plus grands que ça...
@lienrag Hmm il y a peut-être des facteurs génétiques qui jouaient mais si tu vas à Pompéi regarde la taille des moulages des corps, c'est impressionnant.
Je pense que l'accès à une nourriture riche et équilibrée était en général beaucoup plus compliqué. On ne s'en rend pas compte mais l'amélioration de l'agriculture depuis l'Antiquité a rendu l'accès à une nourriture abondante et de qualité beaucoup moins compliquée !
Si si je m'en rends bien compte mais justement cela devrait produire une grande différence de taille entre riches et pauvres normalement (de mémoire sous l'Ancien Régime en France la différence moyenne était de 20 cm), à moins qu'ils aient vraiment tendance à négliger l'alimentation des femmes enceintes et des nourrissons....
@lienrag C'est possible que l'échantillon auquel on ait accès soit biaisé...
Je n'ai pas vu mentionnée de différence de taille dans les textes antiques, mais cela ne prouve ni n'infirme rien...
Sextius Tullius, centurion primipile (de la centurie n°1), modèle de discipline et fayot du général, fait au dictateur un discours sur le courage et l'honneur de l'armée pour le pousser à attaquer ; plus tard en aparté il lui glisse que s'il se fait le porte-parole des hommes c'est juste pour éviter une mutinerie.
En plus, une escarmouche hors du camp manque de dégénérer en bataille, et le dictateur se résout à prévoir une bataille rangée pour le lendemain.
Mais enfin il est pas trop rassuré.
Est-ce que les Romains seraient pas en infériorité numérique ? Gloups.
Du coup, finaud, pendant la nuit il imagine un stratagème : il prend des civils chargés de s'occuper des chevaux, les fait monter sur des mulets, et les dispose bien visibles depuis le champ de bataille pour faire croire qu'il a de gros effectifs de cavalerie !
La bataille se déclenche, et l'assaut gaulois est super violent.
@elzen
Ça ? 😅
@hist_myth
CW mention de massacre/sacrifice
Mais le dictateur motive ses soldats en leur foutant la honte ("C'est pas vous qui vouliez vous battre ? c'est pas vous qui disiez être braves ?"), une technique managériale que je ne suis pas sûre de recommander, la ruse des vrais-faux cavaliers déconcerte les Gaulois, et la bataille est une victoire suivie d'un gros massacre. Joie, violence et hémoglobine.
Encore des guerres, et Tarquiniae choque les Romains en massacrant (sacrifiant ?) 307 prisonniers romains.
A Rome, on ne se laisse pas abattre, malgré un petit pillage des habitants de Privernum et de Velitrae. Les TP font même une petite loi pour contrôler les campagnes électorales trop appuyées réalisées par (horreur) des hommes de lignées sans expérience politique (gasp).
– Moins de démocratisation ? Cool, font les patriciens.
Et puis les TP font voter une loi qui plafonne l'intérêt des crédits au 12e du montant (8,3% si j'ai pas mal compté).
– Moins de thunes ? Pas cool, font les patriciens.
On marave un peu Privernum pour lui apprendre à piller, et ce avec des exploits signalés de Sextus Tullius le porte-parole. Cependant le consul patricien Gnaeus Manlius fait voter un nouvel impôt par l'armée (vu que c'est une armée de citoyens, et que dans la mentalité antique service militaire et droits politiques sont liés) ce qui déclenche la fureur des TP, qui répliquent par une loi interdisant toute assemblée du peuple hors des murs de Rome, par l'armée, soumise au consul par serment !
Ben si Jules César (qui bien que Populare, était loin d'être né pauvre) trouve que les Gaulois bien nourris étaient trop grands pour être civilisés, c'est soit qu'il avait un grand complexe sur sa taille personnelle (ce dont aucun texte ne fait mention) soit que les riches romains n'étaient pas particulièrement grands...
Y'a peut-être un autre facteur qui peut expliquer la faible taille, qui serait les maladies ?
Les villes étaient peu salubres il me semble à l'époque.
@lienrag Alors JC commandait aussi une armée, et dans l'armée les fantassins au moins correspondent plutôt à la classe moyenne : des agriculteurs ou fils d'agriculteurs de petites exploitations qui pratiquent l'agriculture de subsistance. Pas le genre à bouffer des steaks tous les mardis...
@lienrag Et César (comme Tite-Live) en rajoute peut-être aussi pour valoriser son adversaire afin de paraître lui-même plus impressionnant !
Oui bien sûr, les gaulois seraient toujours plus grands que les romains, mais je disais que si la taille était un signe de noblesse (comme elle l'est devenue plus tard, ou comme la blancheur l'était pour les femmes au moyen-âge), il ne critiquerait pas les gaulois pour leur grande taille...
Ou bien je comprends pas la mentalité romaine ?
@lienrag Je ne sais pas si la taille était un signe de noblesse. La noblesse à Rome est un concept plus compliqué, fondé bien plus sur l'accès au pouvoir et la gloire personnelle que sur l'hérédité, surtout à la fin de la République où la division patriciat/plèbe est vaguement une réminiscence qui ne correspond plus aux réalités politiques (Pompée par exemple quoique défenseur du Sénat à la fin de sa vie est d'une famille plébéienne).
@lienrag Alors qu'on voit dans certains textes grecs des mentions qui exaltent les grandes lignées nobles comme au-delà des autres humains, j'ai moins perçu ça dans les textes romains que j'ai lus. Tite-Live est peut-être celui qui insiste le plus sur les grandes familles et même lui met surtout en avant les qualités politiques et militaires des ancêtres.
Taux annuel ou total ?
@lienrag Le texte dit littéralement "de unciario fenore" = "de l'intérêt du douzième".
@lienrag Je te laisse conjecturer !
Grosso modo, ça se tend entre patriciens et plébéiens. ENCORE.
D'autant que le propre auteur de la loi d'ouverture du consulat à la plèbe, Gaius Licinius Stolo, est condamné pour avoir violé le volet n°2 de cette loi (ses propriétés dépassent la limite autorisée).
D'autant que, dans une guerre contre Falerii et Tarquiniae, les consuls nomment dictateur pour la 1re fois un plébéien, Caius Marcius Rutulus !
D'autant que le sénat vexé décide de paralyser toutes les décisions du dictateur !
Le dictateur plébéien emporte une victoire quand même. Le sénat toujours vexé comme un pou lui refuse le triomphe, et c'est le peuple qui le lui vote.
Vexance et désagrément.
– Si c'est comme ça, fait le sénat, on va empêcher les élections de se tenir tant que c'est un plébéien qui les gère, na !
Or le 2e consul, le patricien Marcus Fabius Ambustus, guerroie au loin. Impossible de faire des élections.
On recourt à des interrois, comme si les consuls étaient morts, et quand enfin, les élections peuvent avoir lieu (le consul patricien Fabius étant devenu interroi dans l'intervalle), voilà que sortent des urnes, comme nouveaux consuls, deux noms de patriciens.
– Héééé mais la loi de Licinius et Sextius nous impose au moins un consul plébéien !
– Ouiii mais c'est le vote du peuple !
– Dans ce cas, tranche Fabius, c'est le vote qui l'emporte, c'est écrit dans la loi des XII Tables.
Première entorse à la loi.
La plèbe l'a mauvaise.
La plèbe l'a d'autant plus mauvaise que les nouveaux consuls patriciens, profitant du précédent, font campagne pour le reproduire et tordre le cou à la loi de Licinius et Sextius.
D'où, de la part du peuple, discours échauffés, émeutes, perturbations des élections... hélas ! sans meneur à sa tête la plèbe cède. Les nouvelles élections mettent aux commandes de Rome deux nouveaux patriciens.
Dont... Marcus Fabius Ambustus. #CommeParHasard
CW massacre, exécution
[nous y revoilou]
Non contents d'enterrer la loi licinio-sextienne, les nouveaux consuls patriciens font mordre la poussière aux armées de Tibur, et de Tarquiniae, et en représailles pour le massacre de 307 Romains fait exécuter en public 358 prisonniers issus de l'aristocratie tarquinienne. Quels rageux quand même.
Sur ce on réélit des consuls... patriciens ! encore !
Grosso modo, à partir d'ici, le patriciat et la plèbe s'engagent dans un bras de fer à chaque élection.
La plèbe 👩🌾 : on va élire un consul plébéien selon la loi que j'ai votée !
Les patriciens 🤑 : nope nope nope on élit deux patriciens !
👩🌾 Si c'est comme ça nos TP mettront leur veto à toute tentative pour tenir des élections !
🤑 Si c'est comme ça le dictateur issu de nos rangs déclarera qu'il préfère supprimer le consulat que vous laisser y toucher avec vos sales pattes !
👩🌾 Rhoo l'abus !
🤑 Kestuvafaire ?
👩🌾 Foutre la merde !
🤑 Alors je nomme des interrois !
👩🌾 Alors je refous la merde !
etc. etc.
Bref, entre deux manches de ce bras de fer qui rappelle très fort le livre IV, on conclut un traité d'alliance avec un peuple voisin, les SAMNITES, on fait la guerre à Caere, aux Volsci et à Falerii (on gagne), on nomme cinq magistrats pour liquider la dette du peuple histoire d'acheter la paix sociale, on flippe à l'idée d'une alliance étrusque contre Rome qui s'avère imaginaire, on nomme des censeurs dont Gaius Marcius Rutulus, jadis 1er dictateur plébéien, désormais 1er censeur plébéien.
(Alors j'ai mis les Samnites en majuscule car on va trèèèès vite en reparler.)
Certaines années, le bras de fer tourne en faveur des plébéiens, par exemple quand le plébéien Popilius est élu et qu'en plus il met aux Gaulois une pâtée mémorable.
D'autres années, c'est les patriciens qui l'emportent, surtout l'année où ils nomment dictateur le fils de Camillus pour que les élections se passent "bien"... tellement bien que ce Camillus junior est lui-même élu #CommeParHasard
C'est justement lorsque Camillus fils, Lucius Furius Camillus, est consul (et que son collègue Appius Claudius, le gros relou aux relents de Retailleau saveur Gérard Larcher, Appius Claudius donc, décède inopinément), que Rome voit passer dans ses parages une bande de pillards gaulois ET de pirates grecs. Camillus Jr descend doucher l'ardeur des Celtes pendant qu'un sous-fifre protège les côtes.
L'armée gauloise et l'armée romaine se font face. #DéjàVu
Tout à coup un Gaulois s'avance. #DéjàVu
Le Gaulois est grand, fort et agressif et propose de régler la guerre dans un duel d'homme à homme ! #VraimentDéjàVu
Alors s'avance pour relever le défi un jeune patricien, un tribun militaire, Titus Man...
Ah ? Non ?
Ah, on me dit qu'il s'agit d'un autre zig ? du nom de Marcus Valerius ?
En tout cas Marcus Valerius relève le défi sûrement pas conscient de revivre le mythe de David et Goliath, et ce avec l'autorisation du consul bien sûr. Mythique, mais dans les règles. Il entame le combat...
... et là pouf, un corbeau vient soudain se poser sur le casque de Marcus Valerius, signe de la protection divine, et lorsqu'il en vient aux mains avec le colosse celtique l'oiseau vient menacer le visage et les yeux du Gaulois !
Vaincu par l'apparition du piaf le Gaulois cède et décède, après quoi le corbeau quitte le casque de Valerius et part vers le soleil levant. Probablement en clamant "My job is done" comme le héros masqué dans Sailor Moon.
Combat général, défaite des Gaulois, victoire des Romains, gros cadeaux du consul à Valerius, et depuis ce jour, Marcus Valerius et ses descendants portent tous le surnom de Corvus ou Corvinus.
Faites pas attention au coup de klaxon derrière moi, c'est mon alerte à mythes qui sonne.
Marcus Valerius Corvus est d'ailleurs élu consul avec un collègue plébéien.
L'année d'après c'est Titus Manlius Torquatus qui est élu avec un collègue plébéien.
Moi je dis que les mythes sont pro-plèbe, pas vous ?
Enfin bref, entre une nouvelle loi sur l'abaissement du taux d'intérêt (désormais au 24e, soit 4,13%), un traité d'alliance avec Carthage, une guerre contre les Volsci pour pas changer et les Arunci pour changer, la nomination d'un dictateur qui #CommeParHasard aboutit à l'élection de deux consuls patriciens, voilà que se produit du nouveau :
Une ambassade arrive à Rome.
Cette ambassade vient de Campanie, la riche, belle, grasse et fertile Campanie, au sud-ouest de l'Italie.
Tite-Live s'arrête et nous fait un petit flash-back.
* dans le passey *
– Nous sommes les Sidicini et, ouh la la ! on se fait pourrir très fort par les Samnites, cette ligue de peuples des montagnes du sud ! Vite, allions-nous aux Campaniens !
– Nous sommes les Campaniens, notre capitale est KAPU ou Capoue, on vit dans le luxe et la mollesse, et oui, Sidicini, nous acceptons votre alliance !
– Nous sommes les Samnites. Et nous, on botte des culs.
– Aïe aïe aïe on a le cul tout botté !
* dans le présent *
– Sénat romain ! Nous sommes les Campaniens, on est riches, on a des terres, on a du blé et c'est pas une métaphore, cependant les Samnites vont venir nous rebotter le fondement ET raser notre ville oskour venez à notre aide et on fera pleuvoir la moula sur vous tous.
Le sénat romain est embêté.
– C'est que... je sais pas si vous avez lu attentivement le thread mais on a passé une alliance avec les Samnites il y a quelques posts.
– Ah mais euh c'est grave ?
– Ben on est les Romains.
– Et ?
– Ben, la fidélité aux pactes et aux traités, la fides, c'est un peu notre truc. Sinon comment on engueulerait la plèbe quand elle nous rembourse pas ses dettes ?
Les Campaniens sont catastrophés.
– Alors eh ben si c'est comme ça, nous, les Campaniens, on vous donne, à vous, les Romains, nos terres nos villes nos biens notre blé, et puisque c'est à vous maintenant vous allez peut-être dire à vos "alliés" les Samnites de se calmer !
Le sénat romain est tout à fait surpris de voir les Campaniens se prosterner ventre contre terre devant eux ; surpris, et touchés. C'est émouvant ces cités trop peu militarisées qui s'écrabouillent devant une puissance impérialiste.
Ils envoient donc des ambassadeurs à des pourparlers avec les Samnites.
Cela se passe à peu près de la sorte :
– Chers Samnites ! Nos amis !
– Chers Romains ! Le seul peuple d'Italie aussi militariste et sanguinaire que nous !
– Vous voyez la Campanie ?
– La région sur laquelle on s'apprête à lancer une campagne de pillages en représailles de son alliance avec nos ennemis en brûlant les champs rasant les villes et exterminant femmes et enfants ?
– Voilà ! Ben elle est à nous maintenant. Alors pas touche.
– Ah ouais ?
– Eh ouais.
– Très bien. Soldats ! Ecoutez ma voix ! Vous allez aussitôt partir piller la Campanie !
Furieux de cette diplomatie que nous qualifierons de proto-trumpiste, les Romains déclarent la guerre.
@elzen Surtout ne pas trop trop regarder à la vérité historique
@elzen Dans l'histoire on va dire moins douteuse de Rome, quand une cité se rend aux Romains ses structures et ses institutions restent en place, ses notables sont plus ou moins intégrés dans l'élite romaine et elle doit surtout fournir des troupes (des impôts aussi peut-être ?) à Rome. Si c'était bien le deal envisagé par les Campaniens ça paraît un bon système.
On est à en croire les calculs de Varron en 343 et c'est la première guerre samnite.
Et autant vous dire que le rythme du récit en prend un coup. Avant on se traitait une année en un ou deux chapitres, trois ou quatre si ça se bagarrait ou si un péquin faisait un discours, mais là, toute la fin du livre est occupée par la guerre samnite.
Les deux consuls de l'année sont Valerius Corvus et Aulus Cornelius Cossus, tous deux patriciens. Chacun prend une armée et va sur un point du front.
D'abord, c'est l'armée de Valerius Corvus qui se heurte aux Samnites en Campanie.
Après quelques escarmouches, Valerius prépare une vraie bataille et exhorte ses hommes en leur disant que Rome a cassé la gueule de tous ses voisins depuis 753 et qu'elle va pas se laisser arrêter par des montagnards qui ont battu les mollassons de Capoue. En plus, lui, il est comme son lointain ancêtre Valerius Publicola : un vrai ami du peuple et de la plèbe, et il aimerait bien un triomphe sivouplé.
Valerius Corvus est très populaire dans l'armée, parce que [insérer ici description type du trope du "gradé proche de ses hommes"], aussi l'armée est prête à voler vers la victoire ! ...
... et manque de se prendre une branlée.
Plus exactement, le combat est dur, très dur, les Samnites sont tenaces. Peu avant la nuit ils reculent enfin, parce que, je cite, les Romains avaient des vesanos voltus et furentia ora, des têtes de tarés et un regard de dingues.
(Traduction libre)
Sur un autre point du front, le consul Aulus Cornelius Cossus cheminait vers le Samnium, la région des Samnites.
– Tiens, s'avise-t-il, un défilé étroit dont je n'ai pas fait explorer les hauteurs ! Et si j'y engageais mon armée tout entière ?
Quelques heures plus tard:
– Oh non ! Les Samnites occupent les hauteurs du défilé et risquent de fondre sur mon armée en mauvaise posture, qui aurait pu prédire ! Mais que faire ?
– N'aie crainte, consul Cornelius.
– Quoi donc, tribun militaire Decius ?
– Vois-tu consul, moi, Publius Decius, je suis un héros livien(TM). Et en bon parangon d'intelligence et de vertu militaire antique, j'ai repéré une hauteur encore plus haute que les hauteurs des Samnites et qu'ils n'ont pas pensé à occuper. Donne-moi entre 1000 et 2000 gars, je prends la place, et ils n'oseront plus bouger.
Le consul laisse faire Decius, qui prend ses troupes, les fait avancer planquées derrière des broussailles, se jette sur l'ennemi qui s'enfuit de peur et prend la hauteur.
C'est assez gagné de temps pour que toute l'armée romaine se mette bien à l'abri hors du défilé !
– Hé mais c'est trop pas juste, font les Samnites, et furibonds ils décident d'encercler les quelques troupes de Decius et, comme la nuit tombe, de les désentripailler le lendemain.
– Tiens ? Ils nous attaquent pas ? s'étonne Decius, qui avait déjà prévu une bataille héroïque. Les noobs, ils essaient même pas de creuser des fossés ! de dresser une palissade ! de construire des trucs !
Affligé par tant d'amateurisme dans l'art de la guerre (ne pas construire des trucs !!), Decius propose à ses hommes de filer en douce pendant la nuit à l'heure où le camp ennemi sera plongé dans le sommeil : il fait une belle harangue de 2 pages, puis guide ses troupes dans l'obscurité, déclenche une escarmouche, pousse des cris pour terrifier les Samnites perturbés et rentre sain et sauf dans le camp du consul.
Quel héros livien(TM).
Le consul impressionné et reconnaissant convoque l'assemblée des soldats et commence à discourir :
– Alors on est tous réunis ici ce jour pour applaudir bien fort Decius...
– Ahem consul pardonne-moi de te couper la parole mais je suis toujours un vrai héros livien(TM) alors au lieu de me laisser couvrir d'éloges je propose qu'on aille tous tanner le cuir des Samnites tant qu'ils sont tous perturbés. À l'attaque !
Et sur cette suggestion, une bataille se déclenche, que les Romains gagnent, et Decius est acclamé.
Les Romains remportent d'ailleurs une troisième victoire sur les Samnites à Suessula, victoire qui dissuada les Latins de les attaquer ("c'est peut-être pas le bon timing"), leur attira des félicitations de Carthage ("respect vraiment les gars") et poussa la ville de Falerii l'une de leurs vieux ennemis à se soumettre ("euhah pitié nous tapez pas comme eux").
Cependant, pour les besoins de la guerre, une partie de l'armée romaine séjournait à KAPU, cité campanienne, Capoue en bon latin francisé ; Capoue lieu de délices et de corruption, où tu pouvais faire plus de deux repas par jour et boire autre chose que de la piquette goût vitriol. L'armée stationnée là se mit à songer que, puisqu'elle défendait la place, et si, finalement, ça lui appartenait ? hum ? si elle confisquait les terres des locaux bien plus fertiles qu'à Rome ?
@elzen Oui, voilà, chaque fois que je vois Carthage je pouffe de tant d'ironie.
On est dans une année où les élections respectent la loi, et le consul plébéien nouvellement élu, Gaius Marcius Rutulus (oui toujours lui), a vent de ces projets de l'armée. Et il aime pas trop. C'est pas trop trop légal cette idée. Mais Rutulus est finaud : au lieu d'écraser le complot, il essaie de le saper en démobilisant, congédiant ou mutant les meneurs pour les séparer de l'armée.
Les comploteurs finissent par flairer quelque chose. Et flippent.
Si on essaye de disperser leur sédition naissante, est-ce que la hiérarchie ne va pas bientôt passer aux exécutions sommaires ?
Alors une cohorte de rebelles vient se poster entre Capoue et Rome, dans un défilé, et intercepter les soldats renvoyés à Rome sous divers prétextes pour les rallier à la cause. Leur armée grossit, et il ne leur manque qu'une chose : un chef.
Et ils en recrutent un de manière non conventionnelle.
Dans le coin en effet, créchait Titus Quinctius.
Titus Quinctius est un notable romain de très grande famille (la même gens que Cincinnatus, le laboureur Patricien Pur Jus), mais boiteux après une blessure, donc inapte à la guerre, donc à la vie politique.
Les rebelles se glissent nuitamment chez lui et, le menaçant d'une épée pour le motiver, lui confient la direction de l'armée, selon une méthode de recrutement un peu paradoxale.
(Là aussi, la vérité historique, euh... gros doute)
Et ainsi l'armée rebelle, prête à tout, marche sur Rome !
A Rome, la flippation est totale, et aussi sec on nomme un dictateur : Marcus Valerius Corvus. Oui, le mec au corbeau sur le casque. Oui, le commandant pro-plèbe proche de ses hommes.
La troupe rebelle arrive en vue de Rome. Là, moment d'hésitation. La vision de la ville les fige. Vont-ils vraiment attaquer leur chez-eux ?
Titus Quinctius est pas trop chaud.
Valerius Corvus, de l'autre côté, reconnaît plein de ses hommes dans les rebelles et aimerait éviter de les taper.
Donc, on parlemente.
Valerius Corvus et Titus Quinctius paraissent tous deux devant l'armée rebelle. Valerius prononce un discours de deux pages pour supplier l'armée de ne pas se lancer dans une guerre fratricide. Les soldats sentent se serrer leurs petits cœurs et veulent plus se battre. Titus Quinctius déclare que lui il a jamais été pour et qu'il rend son armée au dictateur.
Le lecteur du temps de Tite-Live écrase une larme en se disant si seulement on avait pu éviter ainsi les guerres civiles de son époque.
Valerius propose aussi sec au peuple de voter une loi d'amnistie pour les rebelles, et cède à plusieurs revendications des révoltés, comme interdire la démobilisation d'un soldat sans son consentement, éviter le cumul des mandats pour les fonctions de l'armée ou réduire les inégalités de salaire entre cavalerie et infanterie.
ENFIN. Ca, c'est ce que dit la tradition que suit Tite-Live.
Car, il nous le révèle dans le paragraphe suivant, si ça se trouve c'était pas ça du tout.
Si ça se trouve la révolte avait pour cause une proposition de loi du TP Genucius :
> permettant la création de deux consuls plébéiens
> instaurant un délai de dix ans entre deux candidatures à une même magistrature
> et interdisant l'usure (le prêt à intérêt à des taux excessifs ? ou juste à intérêt ?)
Et la plèbe aurait remporté tous ces combats, forte de la sédition de l'armée.
Voire, Tite-Live évoque une version où Valerius n'aurait rien fait...
... mais où les soldats de Rome et les révoltés auraient fraternisé juste avant d'en venir aux mains, menant à un règlement du conflit par la base.
Bref, c'est sans trancher et dans l'incertitude historique que Tite-Live achève ce livre VII !
Merci pour la lecture, et à bientôt pour plus de guerres samnites !
Ils ont déjà construit le système tactique basé sur l'attrition dont parle Devereaux, les romains, à cette époque, ou bien c'est encore un système antique de batailles presque rituelles ?
@lienrag On sait franchement pas, on suppose juste que quand Tite-Live raconte une bataille, il a tendance à la mettre en scène comme si c'était une bataille de son époque.
@lienrag (On sait franchement pas = doit y avoir plein de recherches dessus mais j'ai pas de bon bouquin sur le sujet et c'est plutôt une question à poser à un archéologue)
Tiens au fait t'as joué à Res Publica Romana ?
(ou à SPQR d'ailleurs mais c'est pas du tout la même chose)
@lienrag @hist_myth SPQR c'est stratégique non ? Res Publica Romana c'est beaucoup plus ... politique ^^
@gfadrelle @lienrag Je n'ai joué ni à l'un ni à l'autre, c'est pas une bonne idée pour moi de jouer à des jeux vidéo, ça me développe des addictions.
@hist_myth houla c'est pas des jeux vidéos, ce sont des vieux jeux plateau @lienrag
@gfadrelle @lienrag Arf, désolée, trop de jeux de plateau déjà