"Voter ça légitime le système"
Vu les taux d'abstention records en France ces dernières années, ça se saurait si ignorer les urnes suffisait pour délégitimer nos institution politiques et soulever les masses.
Notre république a été mise en place sur un modèle bonapartiste, dans lequel la légitimité du pouvoir repose effectivement sur le soutien populaire. D'où l'élection directe d'un président et le fait que De Gaulle ait fait un certain nombre de fois appel au référendum, par exemple. Une abstention record à cette époque aurait effectivement été assez gênante pour les gens qui ont mis en place ce système.
Sauf que ça fait quand même un moment maintenant que, tout en s'accommodant très bien du pouvoir personnel fort voulu par les bonapartistes, les gens qui accèdent à ce pouvoir sont bien davantage dans une mouvance libérale, qui repose sur un mode de légitimation complètement différente. Historiquement, les libéraux ont défendu par exemple le suffrage censitaire plutôt qu'universel.
Donc à moins que je ne me plante quelque part, d'un côté c'est logique que des taux d'abstention records ne leur fassent ni chaud, ni froid, vu que de toute façon les gens qui ne votent pas sont des gens dont l'avis ne les intéresse pas à la base ; et de l'autre, on peut comprendre que cette idée de « ne pas voter pour ébranler le système » reste dans les têtes même si elle n'est manifestement plus du tout d'actualité, vu qu'on utilise toujours des institutions qui ont été mises en place dans cette logique à la base, c'est juste l'idéologie politique dominante qui a changé.
Enfin, je crois ?
@elzen @raphitherockett Je serais plus convaincue par cet argument si je ne voyais pas les mouvances extrémistes, néofascistes et populistes retourner l'arme du vote contre la bourgeoisie libérale qui a, en effet, institué le système ; autrement dit, on peut voter pour ébranler le système, l'extrême-droite l'a bien compris, et s'y emploie, sauf que le système qu'elle prétend ébranler est la démocratie.
Ce n’est pas parce qu’on peut passer de libéralisme à fascisme par le vote qu’un même passage de libéralisme à socialisme est possible. Et crois bien que ça ne me fait absolument pas plaisir…
Pour moi le vote à ces élections reste important, mais ce n’est pas de lui que viendront les changements radicaux dont on a besoin. En particulier, le capitalisme ne pourra à mon avis jamais être menacé par ce biais, même si on peut un peu agir sur certains curseurs.
CC: @elzen@fadrienn.irlnc.org @raphitherockett@eldritch.cafe
@vv221 @elzen @raphitherockett Pour ma part j'ai tendance à penser que rêver d'abattre le capitalisme dans le futur c'est perdre un temps précieux pendant lequel on pourrait améliorer/ empêcher d'empirer les choses dans le présent, mais j'admets qu'on puisse ne pas être d'accord avec moi.
En tout cas, des avancées ont été acquises et pour les droits et libertés individuels et pour la solidarité collective grâce (entre autres) au vote et à la pression de l'opinion publique.
https://edgard.fdn.fr/blog/index.php?post/2016/01/26/Faire
On vote pour les empêcher de faire trop de dégâts, et pendant ce temps, on construit le monde dont il y a vraiment besoin.
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Pour ma part j'ai tendance à penser que rêver d'abattre le capitalisme dans le futur c'est perdre un temps précieux pendant lequel on pourrait améliorer/ empêcher d'empirer les choses dans le présentC’est là qu’on diverge, mais je pense que c’est une bonne chose que nos deux pensées co-existent. Il faut à la fois empêcher notre monde actuel d’empirer trop vite, et penser un futur radicalement différent.
CC: @elzen@fadrienn.irlnc.org @raphitherockett@eldritch.cafe