Le Livre d'Argent

Je vais le redire là, parce que je pense que c'est important :

Personne, ou presque, n'a envie d'être le méchant de l'histoire. C'est pas agréable de se voir comme ça.

Alors quand quelqu'un, même gentiment, vient nous dire que là on a merdé, le réflexe, c'est de se dire que non, c'est forcément cette personne qui est à côté de la plaque. Et donc on refuse ces retours, parce qu'on n'est pas le méchant de l'histoire, voyons. Et donc on persiste, et on fait encore plus de dégâts qu'au départ.

Et c'est comme ça qu'on devient le méchant de l'histoire.

Ça vaut dans plein de cas. Celui de Meurice avec sa « blague ». Celui des wikipédants pour qui le sondage sur le deadnaming était parfaitement dans les règles, voyons. Celui de Wagner-Egger dans sa réponse à @tranxen. Celui des gens de la zet-set qui sont dans le Camp™ de la Science™ et du Vrai™ mais qui continuent de parler d'évopsy ou de la caricature de Dunning-Kruger.

Vous savez quoi ? Ça vaut d'ailleurs probablement aussi pour moi, sur des sujets auxquels je n'ai pas suffisamment prêté attention aux retours négatifs qu'on m'a fait.

Être le méchant de l'histoire, ça ne fait pas envie, mais ça arrive très facilement. Tout ce que ça demande, c'est de refuser l'idée que ça puisse arriver.

@elzen Parfois, il n'y a pas de méchant du tout, mais simplement deux camps refusant de s'écouter car chacun des deux pense être le gentil de l'histoire. Se persuader que l'autre est le méchant, c'est aussi une bonne stratégie pour refuser de l'être soi-même.

@elzen

Dans l’affaire Meurice, j’ai bêtement cru que le méchant de l’histoire, c’était Netanyahou.

@Itello @elzen comme disait Desproges (dont on dirait aujourdhui qu'il fait des blagues antisémites) : "l'ennemi est bète, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui"

@dvd Ça dépend, beaucoup, de quelle histoire on parle. Netanyahu n'est même pas un des personnages de l'histoire qui fait couler de l'encre en ce moment sur le Fédivers, il en est juste le prétexte initial, l'histoire elle se passe exclusivement autour de cette « blague » et des réactions qu'elle a suscité.

Et c'est bien dommage, parce que ce qui se passe dans l'autre histoire, celle où Netanyahu intervient directement, c'est beaucoup plus grave et ça devrait mobiliser beaucoup plus notre attention que ce qui arrive à Meurice.

@FFShukke_reboot @Itello Ça rejoint un peu ce que je disais, oui (et on ne peut nier à Desproges, quoiqu'il y ait ou pas à lui reprocher par ailleurs, qu'il avait un grand sens de la formule).

Mais mon point est un peu différent. C'est pas tant une question de rapport au point de vue de l'autre. C'est surtout qu'accepter l'idée que parfois on puisse avoir merdé, si désagréable que ce soit, est nécessaire si on veut vraiment éviter d'empirer les choses.

@elzen @FFShukke_reboot Je suis totalement d'accord. Pour continuer dans les citations très — voire trop — connues, Nelson Mandela disait : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends. » Ce n'est pas qu'un leitmotiv LinkdIn, mais aussi un enseignement indispensable : se tromper n'est pas un mal. Errare humanum est… perseverare diabolicum, comme disaient les Romains (ils sont fous, ces romains). Pour conclure ce pavé philosophique, notons néanmoins avec nos amis d'Ajaccio que c'est quand il faut reconnaître son erreur que ça se Corse.

@elzen

Ce qui voudrait dire que la direction de Radio France (alias Radio Macron) a réussi son coup : focaliser l’attention sur le petit poisson pour mieux noyer le gros poisson.

@dvd Non, en l'occurrence, ça ne veut pas dire ça, pour une raison assez simple.

Les journalistes et assimilés sont responsables de ce qui se passe dans les médias. Ça a un énorme impact sur la société, mais ça reste ce qui se passe dans les médias. On peut choisir, ou pas, d'y prêter attention, on peut choisir, ou pas, de leur donner davantage d'écho en les relayant.

La direction de Radio France, je ne sais pas si elle a un compte sur le Fédivers, mais en tout cas, perso, je n'ai jamais vu passer un seul de ses pouets s'il y en a. Donc si nous sommes en train de parler de ce qu'ils veulent ou ne veulent pas, ce n'est pas eux qui réussissent quelque coup que ce soit, c'est toi qui insistes pour ramener ça sur le tapis, et moi qui m'embarque à te répondre là-dessus, alors qu'à la base, Meurice n'est qu'un exemple illustratif totalement inintéressant de ce que j'essayais de mettre en avant.

C'est notre responsabilité à nous. Et vu que, perso, ce n'est pas de ça dont je voulais parler, et qu'au contraire j'ai voulu avancer ce point-là parce que lire autant de trucs là-dessus me gonflait un peu, je crois que je vais arrêter de la prendre, la responsabilité, et te laisser penser ce que tu veux de cette affaire sans moi.

Et d'ailleurs, comme tout faire pour aller chercher des responsables ailleurs est aussi une façon de ne pas affronter sa propre responsabilité, j'en reviens à mon point : pour ne pas être le méchant de l'histoire, tâchons de regarder ce qu'on fait, même si c'est désagréable.

Merci, bonne soirée.

@elzen Roussel vibes.

@elzen
Tous ceux qui ne veulent pas participer à réduire la blague de Meurice à une mauvaise blague bête et méchante qui choque notre bon vieux pays absolument pas parce qu'il a osé pointer un des vrais "méchants" de l'histoire devraient ne pas hésiter à choisir de meilleurs exemples pour leurs sermons.

@dvd

@tala @dvd Désolé, je ne comprends pas le sens de ce message.

@elzen
Si moi je vous comprends : vous déplorez que la blague de Meurice fasse couler ici des tombereaux de commentaires, que finalement le sujet plus grave de Netanyahou lui-même ait disparu... tout en en rajoutant une couche.

Peut-être y'a-t-il eu assez de messages dénonçant ici au choix : la maladresse, l'égo surdimensionné, l'antisémitisme (malgré la décision de justice) de cette blague ? Quitte à en reparler, parlons aussi des "méchantes" raisons d'avoir été choqué...

@dvd

@elzen
Mais moi, ce ne sera pas ce soir.
@dvd

(Longue réponse pour ne pas surcharger de notifs)
@tala Merci, et je pense donc que j'ai dû mal exprimer quelque chose ^^" Je pense qu'il y a (et c'est probablement en grande partie ma faute, hein, ce n'est pas pour accuser qui que ce soit) une confusion entre trois sujets qui, je pense, ne devraient pas être mélangés.

D'abord, on a ce qui se passe en ce moment dans la région israélo-palestinienne. Je pense que c'est très grave, et qu'il faudrait davantage d'information à ce sujet. Mais c'est mon avis de personne qui suit vaguement ça de très loin, sans rien connaître à la situation géopolitique locale, et donc, n'étant pas compétent, je préfère ne pas trop m'exprimer sur la question, je n'aurais pas grand chose de spécialement pertinent à dire.

Ensuite, il y a la remarque de Meurice, la question de si on peut la qualifier ou pas d'antisémite, les conséquences que ça a sur la carrière de son auteur, et peut-être d'autres aspects qui m'échappent. Là-dessus, je crois que j'ai exprimé tout ce que j'avais à dire (à savoir que n'étant pas juif moi-même, je ne suis probablement pas suffisamment équipé pour détecter l'antisémitisme, donc je préfère faire confiance au ressenti des personnes concernées, comme pour le reste des propos discriminatoires), et à titre perso, je préférerais que ce sujet-là ne prenne pas autant de place.

Enfin, il y a le sujet que j'essayais de mettre en avant dans mon message initial : celui de la façon dont on réagit à la critique. Il n'y a pas de rapport avec le premier sujet, mais il me semble que la réaction de Meurice vis-à-vis des critiques qu'il a reçu concernant sa remarque est une assez flagrante illustration de ce sur quoi j'aimerais attirer l'attention, donc tant qu'à voir ça rabâché à longueur de conversations ici, autant que ça serve à alimenter autre chose, si possible.

C'est à ce titre que je l'ai mentionné (et j'aimerais insister sur le fait que c'est parmi d'autres exemples), parce qu'il me semble qu'il est plus facile d'embrayer sur un nouveau sujet avec une transition qu'en le parachutant de nulle part. C'était peut-être maladroit de ma part, mais je ne pense pas que ça le soit spécialement plus que pour les autres exemples que j'ai pris ? En tout cas, dans leur grande majorité, les retours que j'ai reçu à ce sujet ont bien fonctionné comme je l'espérais : prendre ce cas comme simple exemple parmi d'autres pour surtout réfléchir à la problématique plus globale de l'ouverture à la critique.

Il n'y a jusque là que le message de @dvd (que je propose d'ailleurs de retirer des mentions si la conversation doit en venir à se prolonger, sauf mention contraire explicite de sa part) qui se soit focalisé sur les deux premiers sujets, et c'est parce qu'ils ne sont pas ce dont je veux/peux parler que j'ai coupé court dans le message auquel vous répondiez.

Donc, si votre point est que j'aurais dû soit ne pas mentionner Meurice du tout, soit parler moi-même de la situation israélo-palestinienne, je ne suis pas d'accord. D'une part parce que je tente dans la mesure du possible de parler de sujets sur lesquels je suis un minimum compétent, ce qui exclut de fait la seconde alternative, d'autre part parce qu'il me semble que réfléchir collectivement à la façon dont on reçoit la critique est une des rares choses utiles qui peut sortir de l'histoire avec Meurice, donc manquer l'occasion (et donc ne laisser que la partie négative s'étaler) en choisissant la première alternative m'aurait semblé dommage.

Ceci dit, il est bien sûr tout à fait possible que je me trompe sur ce point, je n'ai jamais prétendu à une adresse particulière en matière de discussions publiques ^^" Mais j'espère au moins avoir pu clarifier un peu les choses de mon côté. J'ai vu le message suivant, il n'y a de toute façon aucune urgence à répondre, mais si vous avez envie de prolonger la discussion, ce sera avec plaisir une prochaine fois.

Bonne nuit ! :-)
replies
0
announces
0
likes
1

@elzen
Ça marche en géopolitique ?
Vladimir a expliqué gentiment aux ukrainiens que ce qu'ils faisaient ce n'était pas bien. Ils ont refusé de l'entendre et sont devenus de méchants nazis. 😬