Le Livre d'Argent

Hey twitter ! Question :

Sans chercher sur wiki ou autre, comment est-ce que vous définissez rationalité ? C'est quoi la première définition qui vous vient en tête ?

Questions bonus : et pour rationalisme, c'est quoi qui vous vient en premier en tête ?
Une affiche avec marqué en gro "rationalité, rationalisme" et les ratio sur twitter

@tranxen J'suis pas sur Twitter, je peux répondre quand même ? :-þ

@elzen Oui mais c'est bien parce que c'est toi.

@tranxen Alors de base et sans trop y réfléchir, je dirais grosso-modo que la rationalité, c'est la capacité à produire des raisonnement logiques ; et que le rationalisme, c'est le fait de considérer que le raisonnement logique est ce qui sert de source à la production de connaissances.
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J'ai proposé quelques définitions ici : https://skeptikon.fr/w/aEhLwf8giSbQbd5DZ5EYfy?start=2m7s

Dans un sens général :
être rationnel c'est agir de la façon que *je* considère être la mouilleure façon d'atteindre *mes* propres objectifs.
🔳 Rationalité Instrumentale

Et dans un sens plus restreint :
être rationnel c'est en croire en l'hypothèse pour laquelle il y a les meilleurs raisons de croire *selon moi*. (Sous-entendu : mon objectif est d'aligner mes croyances sur mes preuves)
🔳 Rationalité Epistémique

@elzen Merci pour cette réponse ! Du coup j'imagine que quand tu parle de logique, tu parle de logique formelle (objective), par opposition au paralogisme ?

@tranxen Je ne dirais pas forcément « par opposition », au sens je pense que les paralogismes sont des échecs de la rationalité : t'as essayé de mobiliser cette capacité à produire des raisonnements logiques, mais ça n'a pas marché comme il aurait fallu.

J'utiliserais plutôt « par opposition » pour parler des cas où tu es juste incapable d'utiliser le raisonnement logique, indépendament de si c'est avec succès ou pas, notamment parce qu'on est hors de ses champs d'application (domaines de l'esthétique, par exemple).

Mais sinon, oui, si on se concentre les cas où le raisonnement logique s'applique, la rationalité est alors la capacité à utiliser la logique formelle plutôt que les paralogismes. (Je ne sais pas si je suis très clair ^^")

@tranxen Je dirais que c'est le fait de chercher à fonder ses actes, pensées, propos, sur des raisonnements qui respectent des règles logiques, idéalement quel que soit le gap avec ce que ça aurait donné à l'intuition. Donc aussi de chercher à identifier ses propres enjeux, affinités, paresses, blessures et représentations afin de faire l'hypothèse de ses propres biais (pour tenter de neutraliser ces biais sans concessions ni sur-réaction).

@tranxen (et dans les générateurs de biais, j'ai oublié les angles morts). J'ai essayé de ne pas me reposer que sur le terme "logique" pour ne pas déplacer le problème et jouer le jeu de la définition spontanée et explicite.

@tranxen Rationalité: aboutissement d'un raisonnement qui n'est pas vicié par des failles logiques et repose en premier lieu sur des prémices démontrables, ou, à défaut, envisagées comme étant des hypothèses faillibles.
C'est une définition qui rend (par exemple) rationnel les réflexion théologiques, à partir du moment ou la personne garde en tête que cela repose sur l'hypothèse non démontrée de l'existence de Dieu.

@tranxen Cette vision me semble importante parce que le recul sur les connaissances scientifiques et plein de revirements, où une pensée rationnelle à une époque donnée ne l'est plus à une autre. Cela parce que des prémices qui étaient acceptées ne le sont plus (généralement parce que démontrés comme incomplets ou faux). Et je pense qu'on ne peut pas imaginer être nous, dans notre siècle, les vrais rationnels: il va nous arriver la même chose.

@tranxen Comme dit dans le premier toot, cette façon de poser les choses fait entrer dans le cadre de la "rationalité" des raisonnements dont la conclusion semble à première vue complètement éclatée au sol. (Par exemple, la terre plate)
Mais le fait est que, dans certains cas, ce n'est pas le raisonnement qui pose problème mais la méthode (dans un sens plus large). C'est à dire: un problème de même nature qu'avait, mettons, Aristote.

@tranxen Je ne vois pas de pertinence à classer Aristote comme savant rationnel (ce qu'il est, dans le cadre de son époque) si on refuse complètement d'envisager la rationalité de certains raisonnements logiques (comme la terre plate) pour autant qu'il n'y ait pas de faille logique dans leur exposé (les platistes aguerris ont un problème de méthode, pas tant de faille logique - bon, OK, je résume beaucoup)

@tranxen Et je pense qu'il est extrêmement important de garder à l'esprit que, par le passé, des tas de gens se sont plantés alors qu'ils étaient rationnels. Et, aujourd'hui, des tas de gens se plantent alors qu'ils sont rationnels. Se croire rationnel et avoir de bonnes raisons (des raisons rationnelles) de se croire rationnel n'est pas un totem d'immunité à l'erreur.