§ Posté le 28/09/2013 à 1h 24m 40
Sans prévenir, il vient, lorsque tombe la nuit,
Tout chargé de parfums, de musiques jolies
,
Brise fraîche d'été, quand la journée fut lourde,
Charge d'air notre nez, et de sons nos esgourdes…
L'hiver, il vient aussi, quoique moins amical,
Il souffle sans merci, on le nomme Mistral,
Et il n'est pas de nez si braves ni si grands
Qui ne soient enrhumés, fut-ce ceux de Rostand !
S'il s'en va vers le large, on le dit Tramontane,
Si forte soit sa charge, on en reste morgane :
On écoute l'écho qu'en le golfe du lion
Ce plieur de roseaux apporte à nos passions…
Chaud et secque parfois, surnommé Sirocco,
Il vient du Sahara pour nous prendre de haut,
Déracine le chêne ainsi que l'amandier,
Il emporte, l'Autan, en grande quantité…
N'aie pourtant pas de peine, et admire, en automne,
Le jeu tourbillonnant, et pas si monotone,
Des feuilles qui s'envolent, rouges, brunes, dorées,
Et remercie Éole de les faire danser !
N'oublie pas de chanter, même quand la Bise est là,
Zéphyr, Zef, Alizé emporteront ta voix,
Et par toute la Terre tes mots voyageront,
Emportés dans les airs par Borée Aquilon…
Jusqu'au delà des mers, au pays de Chinook,
Se hasarde l'Auster ; dans l'église ou le souk,
Dans la ville ou la plaine, la montagne ou la côte,
Sire Foehn se promène partout la tête haute !
Il ne craint de sortir même quand le ciel pleut,
Ce Noroît qui soupire où il veut, quand il veut…
Il amène la brume, les pollens au printemps,
Il emporte la plume, il a pour nom : le Vent.