§ Posté le 25/10/2014 à 18h 09m 33
Et s'il était à refaire,
Je referais ce chemin,
Une voix monte des fers,
Et parle des lendemains…
On dit que, dans sa cellule,
Deux hommes, cette nuit-là,
Lui murmuraient « Capitule,
De cette vie, es-tu las…
Tu peux vivre, tu peux vivre,
Tu peux vivre comme nous,
Dis le mot qui te délivre,
Et tu peux vivre à genoux ! »
Et s'il était à refaire,
Je referais ce chemin,
La voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains…
« Rien qu'un mot, la porte cède,
S'ouvre et tu sors, rien qu'un mot :
Le bourreau se dépossède,
Sésame, fini tes maux…
Rien qu'un mot, rien qu'un mensonge,
Pour transformer ton destin,
Songe, songe, songe, songe
À la douceur des matins… »
Et si c'était à refaire,
Je referais ce chemin,
La voix qui monte des fers
Parle aux hommes de demain…
« J'ai dit tout ce qu'on peut dire,
L'exemple du Roi Henri :
Un cheval pour mon empire,
Une messe pour Paris ! »
Rien à faire, alors ils partent,
Sur lui retombe son sang,
C'était son unique carte,
Périsse cet innocent…
Et si c'était à refaire,
Referait-il ce chemin ?
La voix qui monte des fers
Dit « je le ferai demain.
Je meurs et France demeure,
Mon amour et mon refus,
Ô, mes amis, si je meurs,
Vous saurez pourquoi ce fut ! »
Ils sont venus pour le prendre,
Ils parlent en allemand,
L'un traduit « Veux-tu te rendre ? »
Il répète calmement :
Et si c'était à refaire,
Je referais ce chemin,
Sous vos coups chargés de fer,
Que chantent les lendemains !
Il chantait, lui, sous les balles,
Des mots « Sanglant est levé »,
D'une seconde rafale,
Il a fallu l'achever…
Une autre chanson française
À ses lèvres est montée,
Finissant la Marseillaise
Pour toute l'humanité…