Vous aurez peut-être remarqué que j'aime bien « mettre les points sur les i ». Pris au sens littéral, cette expression relève de la bonne typographie, et justement de celle-ci que j'ai décidé de vous parler aujourd'hui.
A- Procédé d'imprimerie dans lequel l'impression est réalisée par des caractères en relief assemblés et mis en page.
B- par métonymie :
1- Composition typographique.
2- Manière dont est composé un texte (qualité des caractères, de la mise en page)
La typographie nous vient donc de l'imprimerie, par opposition à la calligraphie de ces fameux moines copistes.
Là où l'écriture et la mise en page totalement manuelles, même soignées, reposent essentiellement sur le talent et la volonté graphique du calligraphe, la typographie a nécessité de mettre en place un certain nombre de règles permettant d'obtenir à coup sûr un rendu esthétique appréciable. Ce sont certaines de ses règles que je voudrais préciser ici.
Je tâcherai ici de décrire les règles de la typographie française, différente sur certains points de ce qui se fait ailleurs dans le monde ; et j'utiliserai pour ça autant que possible du vocabulaire essentiellement francophone. Les notes de fin d'article serviront toutefois à préciser quelques points relatifs aux autres langues (notamment l'anglais) et aux traductions anglaises de certains mots, parfois plus connues que les mots français.
Ces notes serviront également à indiquer comment accéder à certains caractères particuliers, en fonction de la disposition du clavier (sachant que la manière la plus efficace d'obtenir une bonne typographie, en plus d'avoir les lettres courantes du français accessibles sans avoir à trop bouger les doigts, est sans doute de passer au bépo.
Commençons par ce qui va le plus sauter aux yeux : la forme des caractères. En informatique, nous utilisons un certain nombre de « polices »(1), c'est-à-dire de jeux de caractères ayant des aspects plus ou moins différents.
Lorsqu'il va devoir générer un affichage, le logiciel utilisé va charger l'une de ces polices, et suivre la forme qu'elle donne aux caractères. Vous pouvez, si vous le désirez, ouvrir une suite bureautique, taper un texte, et changer de police pour observer les différences. Notez que vous pouvez également changer la police de caractères utilisée sur ce site, sur la page de configuration.
Il existe un très grand nombre de polices différentes ; mais on distingue généralement cinq grandes familles : les polices cursives, avec et sans empattements, à largeur fixe, et « fantazy(2) ».
Ces dernières sont celles où les caractères ont des formes assez extravagantes, qui peuvent être utilisées, par exemple, pour des titres et logos destinés à attirer l'œil ; mais elles ne sont pas toujours faciles à lire et son vivement déconseillées pour le corps du texte.
Les empattements(3) (à ne pas confondre avec des empâtements, qui sont des défauts d'impression) sont des traits servant à lier les lettres les unes aux autres à l'intérieur d'un mot, ou du moins à réduire l'impression que les lettres sont toutes séparées les unes des autres. Généralement, les polices avec empattements donnent un résultat plus agréable à lire à l'impression, tandis que les polices sans empattements sont plus conseillées pour la lecture à l'écran.
Les polices à largeur fixe(4) sont la plupart du temps des polices sans empattements (du moins, je ne crois pas connaître d'exemple inverse) ; elles ont pour particularité, comme leur nom l'indique, de donner la même largeur à tous les caractères(5). Elles sont généralement utilisées dans les terminaux et les éditeurs de code.
Quant aux polices cursives, ce sont celles, généralement empattées, qui sont destinées à imiter une écriture manuelle.
Certaines polices, comme le Comic Sans MS(6) et le Papyrus, sont assez surexploitées, et surtout utilisées hors de leur domaine d'application théorique (comme son nom l'indique, Comic Sans MS est une police destinée aux bulles de bande dessinée (« comic strip » en anglais), et non aux corps de texte).
Toutefois, le libriste que je suis ne peut manquer de souligner que, quelles que soient les qualités et défauts de ces polices ou de celles qu'on suggère pour les remplacer, leurs licences n'autorisent pas nécessairement tous les usages, et qu'il vaut mieux leur préférer des polices sous licence libres.
Continuons sur la forme des caractères, et attaquons également leur rôle : il est nécessaire, en bonne typographie, de distinguer les majuscules des capitales.
La majuscule, en effet, est une fonction spécifique que certaines lettres sont amenées à porter : la première lettre d'une phrase est une majuscule, de même que la première lettre d'un nom propre(7)(8), et les acronymes sont généralement écrits entièrement en majuscules.
Les capitales, en revanche, sont des manières particulières d'écrire les lettres, et la confusion entre les deux vient du fait que le rôle particulier de la majuscule est souvent mis en valeur par le fait qu'on donne à la lettre une forme de capitale(9).
Les capitales sont d'ailleurs l'une des trois grandes formes d'écritures manuscrites, avec l'écriture cursive (ou « en attaché ») et l'écriture scripte (celle qui n'a pas d'empattements).
En informatique, l'écriture en capitale est une variante particulière de la police de caractère utilisée. Cette phrase, par exemple, est écrite en capitales, mais ne comporte qu'une seule majuscule. La majuscule, en revanche, est représentée par un caractère différent(10), et désactiver le style CSS de cette page ne les fera pas disparaître, tandis que cela redonnera à la phrase précédente un aspect habituel.
Notons que les capitales sont parfois utilisées sur certains mots pour des raisons stylistiques (GNU est un acronyme, Unix n'en est pas un). Et rappelons qu'écrire tout un texte en majuscules, en plus d'être une erreur de syntaxe, est assez lourd, donc pensez à désactiver la touche de verrouillage.
Une remarque importante par ailleurs : les majuscules sont des lettres comme les autres et, en tant que telles, doivent être accentuées comme les autres.
L'habitude de ne pas accentuer les majuscules vient vraisemblablement des machines à écrire, dont le clavier ne comportait qu'un certain nombre de touches, lesquelles ne pouvait fournir qu'une, voire éventuellement deux lettres différentes. Ça a perduré sur les premiers ordinateurs, et avec certaines dispositions claviers ne permettant pas d'accéder facilement aux caractères accentués(11).
Néanmoins, les majuscules n'ont aucune raison spécifique (autre que cette contrainte technique archaïque) de ne pas être accentuées, et un texte bien rédigé accentuera celles qui ont besoin de l'être, ce qui facilite d'ailleurs la lecture.
Tant qu'on en est à parler de machines à écrire, notons que celles-ci avaient besoin de deux mécanismes pour continuer la rédaction sur une nouvelle ligne : d'abord un décalage de la feuille, puis un retour du « chariot » à la première position.
Ce mécanisme a curieusement laissé des traces en informatique : il existe deux caractères différents censés symboliser ces deux opérations, que l'on désigne habituellement par leurs échappements usuels : « \n » (changement de ligne) et « \r » (retour chariot).
Il existe plusieurs politiques de traitement de ces deux caractères, faisant que parfois, les retours à la ligne d'un fichier texte simple vont ne pas s'afficher, ou au contraire s'afficher en double.
Globalement, la plupart des outils considèrent qu'un seul de ces deux caractères est suffisant pour provoquer un retour à la ligne (le plus souvent, c'est le « \n » qui est utilisé) ; mais certains demandent les deux. Bizarrement, ceux-ci ont inversé le mécanisme par rapport aux machines à écrire, en utilisant la combinaison « \r\n » plutôt que « \n\r ».
Dans tous les cas, c'est la cuisine interne de l'outil, et l'utilisateur n'a pas besoin de s'en préoccuper.
En revanche, la question des espaces dépend davantage de ce dernier (même si certains outils automatisés gèrent cela par eux-mêmes, et parfois pas très bien).
D'abord, petite note sur le genre : le terme « espace » est masculin s'il désigne la zone « vide » entre deux mots ; mais féminin s'il désigne le caractère (dit « caractère blanc ») servant à obtenir cet espacement(12). On peut donc dire qu'une ou plusieurs espaces servent à obtenir un espace.
La subtilité vient du fait qu'il existe trois sortes d'espaces différentes. La plus courante est l'espace normale, que l'on obtient par la touche du même nom, et qui n'a rien de particulier par rapport à ce que vous pouvez imaginer.
Les deux autres sont des espaces insécables, c'est-à-dire que, bien qu'elles servent à faire de la place entre deux éléments, elles ne forment pas une césure et que, notamment, les deux éléments ainsi espacés ne peuvent pas être séparé s'il y a besoin d'insérer un retour à la ligne.
C'est très utile en typographie française(13), car celle-ci recommande de placer une espace avant chaque signe de ponctuation haut (je reviens sur ce que sont exactement ces signes un peu plus loin). Or, il est particulièrement moche qu'un point d'interrogation, par exemple, se retrouve isolé tout seul après un retour à la ligne automatique. Ce sont donc des espaces insécables que nous utiliserons dans ce cas.
Comme je l'ai dit, il existe deux sortes d'espaces insécables : les espaces insécables de taille ordinaire, faisant la même largeur qu'une espace normale, et les espaces insécables fines, de largeur plus réduite. Il y a, je crois, controverse sur laquelle doit être utilisée dans quel cas. Personnellement, j'utilise systématiquement les espaces fines(14).
Au niveau plus général, les retours à la ligne et les sauts de lignes servent bien évidemment à aérer le texte, ce qui le rend plus agréable à lire. On suit ainsi plus aisément les différentes idées abordées.
Généralement, insérer un retour à la ligne au bout de quelques phrases est préférable – en essayant de ne pas faire des phrases trop à rallonge, ce qui nuirait à la lisibilité : si chaque phrase a besoin de plusieurs lignes pour tenir, comme celle-ci, la lecture est plus difficile à suivre, n'est-ce pas ?
À chaque début de ligne se trouve ce que l'on nomme un alinéa, un décalage d'une certaine taille visant à aider le regard à se réaccrocher au bon endroit. Ces alinéas n'ont pas nécessairement de taille prédéfinie, mais font généralement la largeur de plusieurs caractères (vous pouvez régler la taille de ceux de ce site sur la page de réglages).
Après plusieurs petits paragraphes, lorsque l'on passe à un point différent du discours, un saut de ligne permet de marquer un espacement plus net(15).
Une chose importante à noter, même si elle paraît évidente une fois qu'on l'a évoquée, est que la taille des paragraphes varie énormément selon la largeur disponible. Pour la lecture d'une page web, par exemple, un paragraphe peut se résumer à une seule ligne si la fenêtre est maximisée sur un écran de haute résolution.
Hors, une série de lignes seules et longues est habituellement moins agréable à lire que des paragraphes de plusieurs lignes sur une plus faible largeur. Il est donc recommandé de fixer une largeur maximale à la zone de texte, afin d'éviter ces effets.
Il convient toutefois de garder à l'esprit que les pages doivent également être lisibles depuis des écrans de taille beaucoup plus réduite, surtout de nos jours où les ordinateurs de poche sont devenus majoritaires par rapport aux ordinateurs de bureau.
Bien sûr, les supports paginés, comme le PDF, ne souffrent pas de soucis à ce niveau, la largeur étant systématiquement fixe, et agrandir la fenêtre ne pouvant que zoomer le contenu.
Un autre point important, concernant les paragraphes, est celui de l'alignement. Nous autres qui écrivons de gauche à droite avons naturellement tendance à aligner le texte à gauche, c'est-à-dire de faire en sorte que la même verticale serve de point de départ à chaque ligne de texte, hors alinéas (encore que, selon le cas, on ait parfois tendance à aligner à droite, c'est-à-dire à utiliser cette verticale unique pour les fins de lignes, ou à centrer, c'est-à-dire à l'utiliser pour les milieux de lignes).
La question se pose cependant de savoir s'il ne faudrait pas aligner début et fin de ligne, c'est-à-dire faire en sorte qu'elles fassent toutes la même largeur. C'est ce que l'on appelle justifier, et cela se fait en adaptant la largeur des espaces et parfois en coupant les mots qui déborderaient.
Une recommandation, à ce niveau, serait de ne justifier que lorsque l'on dispose d'un outil spécialisé (comme LaTeX) qui va disposer d'un certain nombre de règles permettant de couper correctement les mots. En effet, dans certains cas, un affichage incapable de couper les mots va générer des espaces de très grande largeur, ce qui perturbe la lecture et rend assez moche.
Cependant, en ce qui me concerne, la fréquence d'apparition de ce problème me semble trop faible pour priver les articles de ce blog d'une justification, que je trouve largement plus agréable à l'œil que le simple alignement à gauche.
Tous les mots d'un texte n'ont évidemment pas la même importance ; et il existe trois moyens de mettre certains termes en relief : la mise en caractère gras, l'italique(16) et le soulignement(17). Auxquels peuvent éventuellement s'ajouter, dans certains cas, un changement de couleur du texte ou du fond.
À ces différentes formes stylistiques correspondent plusieurs valeurs sémantiques. Ainsi, le gras est généralement utilisé(18) pour représenter le renforcement. Le texte renforcé est en effet celui qui doit attirer l'œil avant même que la lecture ne commence, pour mettre en valeur la structure générale (titres de paragraphes, par exemple).
L'italique, pour sa part, est plus souvent associé à l'emphase, c'est-à-dire le fait d'insister sur un passage en cours de lecture, donc de manière plus discrète.
Mais il sert également à pas mal d'autres choses, comme notamment le fait d'indiquer le titre d'un ouvrage que l'on mentionne dans le texte, ou bien les passages rédigés dans une langue étrangère.
Le soulignement, lui, n'a normalement pas d'autre fonction que celle de remplacer l'italique lorsqu'il n'est pas possible, pour une raison ou pour une autre, d'utiliser ce dernier (notamment, pour l'écriture manuscrite).
Personnellement, préférant ne pas tout faire reposer sur le seul italique, j'ai tendance à utiliser le soulignement pour les titres d'ouvrages, ce à quoi j'ai été habitué de longue date (concernant ce site, les puristes pourront cependant, si ce point les ennuie, régler cela sur la page déjà plusieurs fois mentionnée).
Quant à la coloration du fond, donnant un effet qui ressemble à celui que l'on obtient en passant un surligneur sur du texte imprimé(19), elle est parfois utilisée pour mettre en valeur certaines parties particulières d'une longue citation, par exemples celles à qui on répond plus spécifiquement.
D'une manière générale, il convient de noter que le style et la sémantique sont deux aspects différents, le premier dépendant grandement du contexte (changer de couleur ne se verra que peu si l'on imprime en noir sur blanc, par exemple).
Pour une page web, attention à bien utiliser les balises sémantiques pour indiquer les différentes propriétés, et laissez aux feuilles de styles le soin de définir l'apparence que ça va donner au final (c'est notamment important en ce qui concerne l'accessibilité, car certaines personnes accéderont à l'information autrement que par son aspect visuel).
Parlons également de ponctuation : elle aussi est importante pour la lisibilité du texte. Nous disposons d'un certain nombre de signes autres que le classique point terminant la plupart des phrases. En particulier, la virgule, souvent trop ou trop peu présente, sert principalement à séparer les différentes propositions et les éléments d'une liste (voir notamment cette image en anglais, mais qui s'applique aussi au français).
Le point-virgule, comme son nom et sa forme l'indiquent plus ou moins, est une sorte de position intermédiaire entre le point et la virgule, marquant une séparation nette, mais sans toutefois terminer la phrase en cours. Puisqu'il ne la termine pas, il n'est pas suivi d'une majuscule, pas plus d'ailleurs que les deux-points. Tous deux sont néanmoins parmi ces signes de ponctuation hauts devant lesquels nous plaçons une espace insécable.
Les autres de ces signes de ponctuation haut sont ceux qui servent à clore une phrase en indiquant un ton particulier, variant par là du point « neutre ».
Les principaux d'entre eux sont le point d'interrogation, servant à marquer les questions, et le point d'exclamation, servant à représenter une montée de ton finale.
Certaines personnes ont appris à utiliser le point d'exclamation assez fréquemment, et parfois même à en placer plusieurs les uns à la suite des autres. Cependant, comme pour d'autres des éléments sus-mentionnés (notamment les marqueurs de relief), un usage trop fréquent a tendance à grandement alourdir le texte et à le rendre moins agréable à lire.
Notons qu'il existe d'autres signes de ponctuations hauts(20), moins fréquents et dont le statut est parfois sujet à caution. On peut citer, notamment, le point exclarrogatif (« ‽ »), combinant les deux précédents, et le point d'ironie (« ؟ ») servant à indiquer explicitement que la phrase n'est pas à prendre au premier degré.
Notez, au passage, que le point d'exclamation ne termine pas toujours une phrase (et, donc, n'est pas toujours suivi d'une majuscule). On peut parfois l'utiliser entre deux virgules, pour indiquer une interjection (« Eh, tiens !, quelle surprise… »). Cette forme est cependant assez rare.
Sur un support informatique comme un blog ou un forum, certaines personnes, dont je fais partie, ont parfois tendance à utiliser les « émoticônes » comme une sorte de signe de ponctuation terminant les phrases en indiquant plus explicitement le ton qui serait utilisé à l'oral.
Ah, et j'ai failli oublier le cas des points de suspension. Il s'agit d'un signe de ponctuation bas, pouvant soit terminer une phrase, soit marquer, à l'intérieur d'une phrase, une pause (pour une hésitation, par exemple) ou le fait qu'une liste soit appelée à continuer.
Visuellement, on les représente par trois points successifs, aussi certaines personnes ont-elles tendance, pour les utiliser, à insérer trois fois le caractère point. Cependant, il existe bien sûr un caractère unicode pour les représenter(21).
Il existe, en typographie, plusieurs sortes de tirets(22). Le plus connu est sans doute le tiret court, ou trait d'union, servant à joindre certains mots (comme « grand-père », qui d'ailleurs s'écrivait autrefois plutôt avec une apostrophe).
Les deux autres sont le tiret cadratin, ou long, et le tiret demi-cadratin, ou moyen(23). Comme pour les deux tailles d'espaces insécables, il n'y a pas vraiment consensus sur lequel est censé être utilisé dans quel usage précis, et ils peuvent plus ou moins interchangés. On choisit généralement d'après l'aspect esthétiques, certaines polices ayant un tiret demi-cadratin un peu court, ou au contraire un tiret cadratin démesurément long (bien évidemment, si la police est à largeur fixe, les deux sont visuellement indifférentiables).
Ces tirets sont utilisés pour indiquer les éléments d'une liste, lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser un mécanisme plus spécifique (comme une véritable liste à puces, à privilégier si possible). Ils servent également à indiquer les changements de locuteurs dans un dialogue.
Dans certains cas, les tirets (demi-)cadratins sont utilisés pour former des incises. Dans ce cas, le tiret ouvrant est précédé d'une espace ordinaire et suivi d'une espace fine. Le tiret fermant, s'il est présent – on ne l'ajoute pas si l'incise termine la phrase – est précédé d'une espace fine et suivie d'une espace ordinaire.
Les parenthèses, plus fréquentes, sont une autre manière d'insérer des éléments dans une phrase. Il me semble que parenthèses et tirets s'utilisent dans des cas différents, mais je serais bien en peine d'expliciter la règle à ce niveau. En tout cas, les parenthèses ont l'avantage d'avoir une forme d'ouverture et une forme de fermeture différentes, ce qui rend parfois les choses plus faciles à suivre (à plus forte raison lorsque (devinez ?) on en imbrique plusieurs les unes dans les autres).
Les parenthèses, couplées aux points de suspensions, servent également à indiquer que l'on a retiré certains passages d'une citation, pour en diminuer la taille (« blabla (…) blabla »).
Une autre forme existe pour un usage proche, qui fait elle appel aux crochets (« blabla […] blabla »). Je crois avoir déjà vu la recommandation inverse, mais d'après ce que j'ai appris, on utilise les parenthèses pour signifier que la partie retirée n'était pas pertinente en l'occurrence ; tandis que les crochets servent à indiquer que la partie retirée était importante, mais que l'on a cherché à gagner de la place en ne la mentionnant pas une nouvelle fois.
Notez que les crochets servent également à signaler des adaptations dans les citations, par exemple pour remplacer un pronom par le nom auquel il renvoie si celui-ci ne fait pas partie du passage cité.
Terminons sur ce point, car cet article commence à atteindre une longueur assez démesurée, surtout compte tenu des nombreuses notes ci-dessous (j'ai largement battu mon précédent record).
Nous disposons, en informatique, d'un assez grand nombre de guillemets différents. D'une part, les guillemets droits simples et doubles, accessibles directement et que tout le monde ou presque connaît. Dans l'idéal, on ne les utilise que si l'on n'a pas d'autre choix.
Car en effet, pour un texte correctement typographié, on leur préférera les versions où guillemets ouvrants et fermants sont inclinés chacun de son côté, de façon symétriques : “ceci” est plus agréable à l'œil que "cela", et ‘cela’ que 'ceci'.
Ces guillemets sont ceux de la typographie anglaise(24). La typographie française nous propose des guillemets de forme un poil plus complexe (« comme ceci », le guillemet ouvrant étant suivi, et le guillemet fermant précédé, d'une espace fine).
Histoire de profiter de ce grand nombre de possibilités pour pouvoir faire quelques nuances, j'ai personnellement tendance à utiliser les guillemets français pour représenter les citations, mais à conserver les guillemets anglais doubles soit, dans le texte de base, pour prendre quelque distance vis-à-vis d'un mot en particulier ; soit, à l'intérieur d'une première citation, pour en référencer une deuxième (si je cite quelqu'un qui citait quelqu'un).
Vous avez peut-être l'habitude de désigner ce que j'ai appelé « guillemet simple » comme étant une apostrophe. En réalité, aussi curieux que ça paraisse, il n'existe, à l'instant où j'écris et même dans l'énorme ensemble qu'est unicode, pas de caractère servant spécifiquement d'apostrophe.
On utilise donc, par défaut, le guillemet simple dans ce rôle. Les puristes de la typographie ont tendance à préférer le guillemet simple fermant plutôt que le guillemet simple droit que la plupart des gens utilisent ; mais ce n'est en rien une obligation typographique, les deux pouvant convenir aussi bien (et, personnellement, je préfère généralement conserver le droit, même s'il m'arrive occasionnellement de changer(25)).
Voilà pour ce petit point sur la typo, en espérant que tout ou partie de ce que j'évoque ici pourra vous être utile. Je laisse bien sûr soin à de plus fins typographes que moi de préciser, voire de rectifier, si besoin en est.
Concernant l'utilisation des incises et parenthèses, mon directeur de thèse me demandait d'utiliser les premières pour les précisions et les secondes pour les énumérations. Reste à voir l'origine − personnelle ou non − de cette norme. D'ailleurs on utilise aussi les parenthèses pour apporter des précisions (j'aurais tendance à penser que cela dépend de la taille de ladite précisions, comme ici¹) ; mais c'est vrai que je n'ai jamais vu d'énumération dans une incise.
Sauf erreur de ma part, l'incise est d'importation anglo-saxonne ; peut-être son utilisation n'est-elle pas bien stabilisée dans notre langue ? Certaines fois, cette utilisation semble pouvoir se substituer à celle de deux virgules (cf. la deuxième phrase suivante).
Deux autres choses concernant ton texte, texte qui résume bien les principales règles. Il me semble, mais là encore c'est à vérifier, que jamais trois ponctuations ne peuvent se suivre. Cette règle débouche parfois sur des étrangetés puisqu'on peut avoir l'impression qu'il manque quelque chose (un point, une parenthèse…)
La seconde concerne l'espace insécable. Si elle permet de ne pas voir se trimballer un point d'exclamation ou d'interrogation en début de ligne, elle nous assure également que le prénom ou le titre restera collé au nom (puisqu'en effet, Prénom Nom ou M. Michu sont deux situations où l'espace insécable est requise).
¹ J'ajouterais, en me relisant, que cela dépend également du « souffle » de la phrase. C'est assez subjectif, mais il me semble que, oralement, l'incise nécessite une légère intonation qui ne casse pas la fluidité de l'énonciation, là où la paire de parenthèse oblige à une rupture un tout petit peu plus marquée.
Pour l'usage des espaces insécables (de largeur ordinaire, donc, pour le coup) pour séparer noms et prénoms, je suis assez dubitatif : c'est peut-être en effet à utiliser lorsque l'on n'a pas d'autres choix, mais j'aurais tendance à poser qu'il vaut mieux, dans ce cas, utiliser une espace ordinaire, et à marquer le non-retour à la ligne autrement (à l'aide d'une propriété CSS dans une page Web, par exemple).
Au passage, Pylade me signale (sans vouloir poster ici, le vilain) que l'espace insécable de largeur ordinaire (dite « espace insécable justifiante », puisqu'elle est du coup utilisée pour la justification, comme mentionné plus haut ; l'espace “normale” pouvant pour sa part être qualifiée de « sécable justifiante ») s'obtient, en clavier fr oss, avec la combinaison altgr+shift+espace.
Pour ce qui est des tirets d’incise, il me semble qu’ils sont préférés lorsque l’incise respecte le ton de la narration, alors que les parenthèses indiquent une rupture avec la narration. Notamment, on trouve beaucoup les tirets d’incise dans le roman.
Pour les espaces insécables à l’intérieur des noms, je ne les utilise pas pour lier les différentes parties d’un nom complet, mais pour lier le titre à la première partie du nom. Ainsi, où « _ » représente l’espace insécable : Ólafur Ragnar Grímsson, mais Pr_Tryphon Tournesol. Il me semble que c’est l’usage généralement admis.
(voir notamment cette image en anglais, mais qui s'applique aussi au français)
Lien mort ?
Pourquoi ne pas mettre l’image sur ton serveur ?
Citation (Elzen)
Sur un support informatique comme un blog ou un forum, certaines personnes, dont je fais partie, ont parfois tendance à utiliser les « émoticônes » comme une sorte de signe de ponctuation terminant les phrases en indiquant plus explicitement le ton qui serait utilisé à l'oral.
Puisque tu parles des « émoticônes », comment tu gères ce problème ?
Sinon, petite remarque sur la forme : au lieu de parsemer dans les différentes notes comment faire tel ou tel caractère, j’aurait bien vu un tableau récapitulatif.
Rectifié le balisage. Si tu as du script et des cookies, tu peux faire en sorte que ça te resélectionne automatiquement le dernier utilisé, sur la page de réglages.
Sinon, en effet, pour le lien mort. J'ai donc remplacé par une sauvegarde locale de l'image.
Quant au problème des émotes, il ne se pose pas quand on en utilise de véritables (que ce soit par des images, ou par les caractères unicodes spécialisés 😎). Dans les cas où j'y suis confronté, j'ai tendance à utiliser des alternatives (tirets d'incises au lieu des parenthèses si ça passe, sinon rendre la bouche un peu plus carrée : « :] »). Ou alors, remanier ma phrase pour que la bouche de l'émote n'arrive pas juste avant la parenthèse fermante.
Le tableau récapitulatif est effectivement une bonne idée, mais je crois que ça viendra dans un autre article plus spécifiquement dédié aux dispositions claviers (comme ça je parlerai aussi de choses qui ne relèvent pas exactement de la typo à proprement parler, comme les signes d'opérations mathématiques ou les flèches).
J'ai bien autorisé les cookies et le JS pour ton site, et avant ça fonctionnait. Il faudra que je regarde en détail pourquoi ça ne fonctionne plus maintenant :/
Citation (Elzen)
Quant au problème des émotes, il ne se pose pas quand on en utilise de véritables (que ce soit par des images, ou par les caractères unicodes spécialisés 😎).
Les images ça ne passe pas dans les courriels (sauf à utiliser du HTML, ce qui pas super super) ou IRC par exemple.
Quand aux caractères Unicode (c'est valide « unicodes » comme tu l’as écrit ?), je ne pense pas qu’ils couvrent tout :p
Citation (Elzen)
j'ai tendance à utiliser des alternatives (tirets d'incises au lieu des parenthèses si ça passe
Pas bête, et c’est pile dans le sujet de l’article.
Citation (Elzen)
sinon rendre la bouche un peu plus carrée : « :] »).
Pour moi, « :) » et « :] » ne sont pas équivalent. Mais c’est peut-être personnel.
Citation (Elzen)
Ou alors, remanier ma phrase pour que la bouche de l'émote n'arrive pas juste avant la parenthèse fermante.
Ça c’est contourner le problème :-p
Citation (Elzen)
Le tableau récapitulatif est effectivement une bonne idée, mais je crois que ça viendra dans un autre article plus spécifiquement dédié aux dispositions claviers (comme ça je parlerai aussi de choses qui ne relèvent pas exactement de la typo à proprement parler, comme les signes d'opérations mathématiques ou les flèches).
J'ai bien autorisé les cookies et le JS pour ton site, et avant ça fonctionnait. Il faudra que je regarde en détail pourquoi ça ne fonctionne plus maintenant :/
Normalement, les cookies sont censés durer quelque chose comme 25 ans, renouvelés à chaque chargement de page, donc a priori, j'pense qu'on peut poser que ça n'a pas expiré, à moins que ton navigateur ait fait un tour dans le TARDIS.
Citation (grim7reaper)
(sauf à utiliser du HTML, ce qui pas super super)
Il y a même une RFC qui déconseille officiellement ça, 'me semble.
Citation (grim7reaper)
Quand aux caractères Unicode (…), je ne pense pas qu’ils couvrent tout :p
J'ai tendance à utiliser ce mot comme un adjectif, surtout quand je tape vite et sans faire gaffe. Mais effectivement, il y a fort à parier que ce soit un gros abus de ma part.
Citation (grim7reaper)
Pour moi, « :) » et « :] » ne sont pas équivalent. Mais c’est peut-être personnel.
J'avoue avoir un peu de mal à saisir toutes les subtilités de certaines nuances d'émotes. En même temps, j'ai aussi du mal pour les expressions faciales sur de vrais visages, donc forcément ^^"
Citation (grim7reaper)
Ça c’est contourner le problème :-p
Certes. Mais contourner le problème est parfois plus simple que de le résoudre. De toute façon, « s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème »
Normalement, les cookies sont censés durer quelque chose comme 25 ans, renouvelés à chaque chargement de page, donc a priori, j'pense qu'on peut poser que ça n'a pas expiré, à moins que ton navigateur ait fait un tour dans le TARDIS.
C’est bizarre en fait, juste après la connexion je n’ai pas les boutons « citer », les « émoticônes », …
Par contre, en cliquant sur le bouton « régler » (mais sans faire aucun réglage, juste en cliquant dessus) je récupère tout.
Citation (Elzen)
Citation (grim7reaper)
(sauf à utiliser du HTML, ce qui pas super super)
Il y a même une RFC qui déconseille officiellement ça, 'me semble.
Je dirais la RFC 1855 (Netiquette) mais je ne suis pas sûr.
Citation (Elzen)
Citation (grim7reaper)
Quand aux caractères Unicode (…), je ne pense pas qu’ils couvrent tout :p
Certes, après le rendu est tout de même dépendant de la police utilisée par le destinataire (qui même si elle supporte l’Unicode, ne supporte peut-être pas les « émoticônes »).
Citation (Elzen)
Citation (grim7reaper)
Ça c’est contourner le problème :-p
Certes. Mais contourner le problème est parfois plus simple que de le résoudre. De toute façon, « s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème » :)
C’est bizarre en fait, juste après la connexion je n’ai pas les boutons « citer », les « émoticônes », …
Par contre, en cliquant sur le bouton « régler » (mais sans faire aucun réglage, juste en cliquant dessus) je récupère tout.
Ça semble vouloir dire que, pour une raison ou pour une autre, les cookies ne sont pas enregistrés chez toi (le bouton « régler » sert à ça : mettre les réglages par défaut quand tu n'en as aucun enregistré). J'ai créé une page sur la configuration du site, on pourra continuer d'en causer là-bas si tu veux
Sinon, pour le fait que les émotes spécialisées ne sont pas forcément gérées par les polices, effectivement. Par les outils non plus, d'ailleurs : je connais au moins un site avec un chat en JavaScript dans lequel certains caractères unicode passent, mais pas ceux-là.
Super article ! tout le monde devrait faire des articles réexpliquant la typographie sur son blog
Toutefois quelques précisions :
« Font » vient du français « fonte » en fait que je sache, du nom du métal dans lequel on fondait (d’où le nom du métal « fonte » ) les caractères.
« Fantasy » se traduit « fantaisie » (en tant qu’adjectif, pas substantif), on dit : « police fantaisie ».
Que je sache, les empattements permettent de mieux reconnaître les lettres, si elles sont parfois déconseillées sous écran c’est parce que la résolution, le contraste et la taille du texte (par rapport à la surface de l’écran) sont pas toujours suffisants pour permettre aux empattements de vraiment rendre le texte plus lisible, je sais aussi qu’on a tendance à utiliser des polices sans empattements pour les titres en général, je sais pas pourquoi.
Pour les licences libre tu peux préciser que la police « Liberation » faite par RedHat a été faite pour remplacer Times New Roman (elle lui ressemble beaucoup sans être la même).
Tu précises pas que l’espace insécable et insécable fine n’est par défaut par justifiante, et que normalement entre les tirets d’incise ce sont des espaces insécables non-fines justifiantes (que je me souvienne c’est une non-fine mais pas justifiante entre les guillemets français, mais je suis pas sûr, mais ça me semble censé).
Tu mentionnes pas non plus la notion de gris typographique en parlant de justification x) (j’exagère peut-être )
Tu dis « Après plusieurs petits paragraphes, », alors que ce dont tu parles ce ne sont pas des paragraphes mais des alinéas (le mot « alinéa » désigne aussi bien le nom de l’espace d’indentation que le texte qui est marqué par celui-ci) ; le paragraphe est l’unité de texte séparée par — comme tu le dis — « un espacement plus net » (un espace vertical)
Quand tu parles de média « paginé » tu peux préciser que par opposition on appelle ce qui n’est pas paginé « continu » (ça ne concerne pas que les pages web, mais aussi les parchemins, et le mode Papyrus de TeXmacs, activé par défaut).
Tu précises pas pourquoi une longue ligne est à éviter et fatiguante : parce que les yeux doivent faire un mouvement plus grand pour repartir au début de la ligne, la largeur optimale est d’ailleurs de 66 caractères, sur une police de 12 points je crois (je sais que c’est en fonction de la taille optimale, et qu’elle est définie d’après la distance optimale de 70 cm de l’écran avec un regard penché de 30° vers le bas), qui plus est il est important de le noter, parce que ça veut bien dire qu’une longue ligne est tolérable si le texte défile, que l’on regarde un texte plus gros de plus loin, ou qu’il n’est pas rédigé de gauche à droite ou de droite à gauche mais en boustrophédon (sauf qu’alors la mémorisation des mots se fait en deux version ce qui peut rendre l’apprentissage de la lecture deux fois plus difficile, mais la lecture beaucoup plus aisée).
De plus les « règles » de LaTeX ne sont pas très nombreuses et concernent essentiellement la césure : la seule règle principale c’est d’attribuer une quantité de points à chaque possibilité possible d’ensemble de césures possibles sur un paragraphe en fonction de — si je me souviens bien — 100 fois le cube de la somme des différences de dimensions entre chaque espace à sa taille normale et sa taille justifiée (c’est une seule règle en fait).
Pour la césure elle est aujourd’hui gérée par tous les navigateurs web, cf la doc de CSS.
Tu donnes la principale caractéristique du gras (attirer l’œil sans lecture) mais pas celle de l’italique, outre qu’il attire l’œil, l’italique fonctionne surtout parce que la forme plus allambiquée (normalement un texte italique est plus que simplement oblique) rend la lecture plus difficile, donc plus longue, donc l’œil s’y attarde plus, on y prête plus attention, on mémorise donc mieux et ça fait un effet d’emphase, c’est la raison pour laquelle il ne faut *jamais* abuser de l’italique, au risque de rendre la lecture trop fatiguante pour espérer être lu attentivement (alors qu’en graissant proportionnellement mais pas excessivement une grande partie d’un texte, le pire qu’on risque c’est de rendre le différentiel entre gras/pas-gras invisible), malgré ça, les conventions typographiques peuvent conseiller de mettre en italique un pan de texte gros comme un résumé (abstract) ou une citation de bloc.
Tu précises pas que si le soulignement doit être évité (parce qu’il le doit ) c’est parce qu’il coupe les jambages, et donc s’il rend la lecture plus difficile à l’instar de l’italique, il rend par contre non seulement la lecture beaucoup plus difficile en proportions, mais en plus est beaucoup plus attirant que le gras (donc il combine les désavantages des deux ).
Pour le point d’exclamation avant une virgule, il peut aussi être utilisé sans virgule après, la simple absence de majuscule suffit à indiquer qu’il ne marque pas une fin de phrase, mais a valeur de virgule (tout en ayant sens d’exclamation, une virgule exclamative, en somme, et on peut aussi utiliser ainsi le point d’interrogation).
Tu parles des différents guillemets mais pas des différents niveau : en anglais on a au premier niveau les guillemets souples, et au second (citation dans la citation), des guillemets simples, après quoi on alterne ; en français on a des guillemets français de premier niveau, puis des guillemets anglais doubles au second niveau, après quoi on garde ces guillemets doubles.
Note qu’on dit pas « guillemet simple fermant » par pudeur d’admettre qu’unicode est sémantiquement merdique, mais « apostrophe courbe »
Pour les mots à « particule non détachable », y a jamais eu de règle de majuscules collées, moi dans l’optique de pas complexifier la grammaire davantage sous prétexte que le codage de flux phrasé (pour reprendre l’expression du W3C) avec un jeu de caractères plus graphiques que sémantiques hérité de la machine à écrire (ce qui donne des trucs absuuuuurde comme unı̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇̇code (constate ces 4 « u » effacés et le ι sans point survolé de 42 points, en plus d’être une abomination à interpréter correctement sans introduire trouzemilles failles (comme celle-là : <https://www.gnu.org/philosophy/#/gro.lenrek//:sptth>, vas-y, suis ce lien), c’est merveilleusement utile unicode n’est-ce pas ? au moins ça a le mérite d’ouvrir la voie à de l’ASCIIUnicode Art au pixel près… du coup c’est plus drôle, c’est juste un merveilleux moyen de faire chauffer sa machine pour rien), je préfère ne pas m’efforcer de trouver un sens possible à chaque possibilitée offerte par une technique approximative. Du coup je préfère séparer les noms à particules non-détachables par des espaces insécables (potentiellement fines), voir de baliser toussa.
Bon après de mon coté, en BÉPO, l’espace insécable non-fine non-justifiante reste ce qu’y a de plus facile à taper avant la ponctuation forte (en shift, y compris le tiret long et les guillemets français que j’ai passé en shift, en passant les chiffres en AltGr pour libérer les doigts latéraux et prendre avantage d’un pouce sur dix doigts, d’tout’façon j’utilise l’ordre des chiffres du dvorak originel, pas l’ordre croissant de gauche à droite).
Quand tu disais que c'était un pavé, effectivement
Ce qui me semble mériter une réponse :
Citation (galex-713)
Pour les licences libre tu peux préciser que la police « Liberation » faite par RedHat a été faite pour remplacer Times New Roman (elle lui ressemble beaucoup sans être la même).
C'est plus large que juste Times New Roman, il me semble : chacune des polices de la “famille” Libertation se veut destinée à servir d'équivalent libre aux polices privatives habituelles.
Le point essentiel est ici de faire en sorte que chaque caractère d'une police ait très exactement la même largeur que l'autre, vu que les différences de largueur sont ce qui casse la mise en page. Après, évidemment, une ressemblance visuelle joue aussi.
Citation (galex-713)
normalement entre les tirets d’incise ce sont des espaces insécables non-fines justifiantes (que je me souvienne c’est une non-fine mais pas justifiante entre les guillemets français, mais je suis pas sûr, mais ça me semble censé).
Comme je l'ai dit, je ne crois pas qu'il y ait consensus concernant les usages des deux largeurs d'espaces insécables : j'ai vu des sources donner des informations contraires les unes des autres.
Personnellement, mon choix des espaces fines partout vient essentiellement de facilités au clavier ; mais je pourrais aussi justifier ça en disant que l'espace fine est un compromis pour ce qui, dans les autres langues, est utilisé sans espace du tout.
Esthétiquement, peut-être à force de lire des papiers de recherche en anglais, j'ai tendance à préférer que les signes hauts, tirets et guillemets soient plus proches du mot auxquels ils sont liés que ne le sont deux mots disjoints entre eux (même si je préfère qu'ils ne soient pas collés).
Citation (galex-713)
Tu mentionnes pas non plus la notion de gris typographique en parlant de justification x) (j’exagère peut-être )
Pourrais-tu me rafraîchir la mémoire à ce sujet ?
Citation (galex-713)
Tu dis « Après plusieurs petits paragraphes, », alors que ce dont tu parles ce ne sont pas des paragraphes mais des alinéas (le mot « alinéa » désigne aussi bien le nom de l’espace d’indentation que le texte qui est marqué par celui-ci) ; le paragraphe est l’unité de texte séparée par — comme tu le dis — « un espacement plus net » (un espace vertical)
Strictement, tu as tout à fait raison.
En pratique, l'usage, dans de nombreux cas, est de n'utiliser que l'un des deux (successions d'alinéas longs sans aucun saut de ligne séparant deux paragraphes, ou successions de paragraphes sans retour à la ligne, et donc sans alinéas interne).
L'effet en est que les deux termes ont tendance à se mélanger, puisque les usages deviennent à peu près les mêmes. Et j'ai parfois tendance à reproduire les imprécisions de vocabulaire que je croise trop fréquemment ^^"
Citation (galex-713)
Tu précises pas pourquoi une longue ligne est à éviter et fatiguante : parce que les yeux doivent faire un mouvement plus grand pour repartir au début de la ligne, la largeur optimale est d’ailleurs de 66 caractères, sur une police de 12 points je crois (je sais que c’est en fonction de la taille optimale, et qu’elle est définie d’après la distance optimale de 70 cm de l’écran avec un regard penché de 30° vers le bas)
Pour moi, la raison était implicite. Quant aux valeurs chiffrées, je me méfie : tout le monde n'a pas la même vision, ni le même écran. Je suis certain qu'il ne serait pas trop dur, surtout compte tenu des usages actuels (ordiphones…), de suivre scrupuleusement ces règles et de trouver néanmoins quelqu'un que ça dérange.
Citation (galex-713)
De plus les « règles » de LaTeX ne sont pas très nombreuses et concernent essentiellement la césure
Je parlais en fait des règles définissant à quel endroit on peut, ou ne peut pas, introduire une césure à l'intérieur d'un mot. C'est assez spécifique à la langue utilisée, je crois.
(Et LaTeX se viande relativement fréquemment, en mettant un mot qui déborde largement dans les marges parce qu'il n'a pas réussi à le couper comme il faut)
Citation (galex-713)
c’est la raison pour laquelle il ne faut *jamais* abuser de l’italique, au risque de rendre la lecture trop fatiguante pour espérer être lu attentivement (alors qu’en graissant proportionnellement mais pas excessivement une grande partie d’un texte, le pire qu’on risque c’est de rendre le différentiel entre gras/pas-gras invisible), malgré ça, les conventions typographiques peuvent conseiller de mettre en italique un pan de texte gros comme un résumé (abstract) ou une citation de bloc.
Ou une def, ou plein d'autres cas (sur un forum où je fais du RP, à peu près tout le texte hors-dialogue est mis en italique, et on me l'a déjà fait remarquer si je l'oubliais).
Citation (galex-713)
Pour les mots à « particule non détachable », y a jamais eu de règle de majuscules collées
Comme on vient d'en causer sur IRC, ça ne marche pas si bien que ça ^^
Il y a trois cas : soit on est dans un langage autorisant une dissociation entre le texte du lien et l'adresse sur laquelle il pointe, auquel cas pas besoin d'Unicode pour faire ce genre de trucs (et l'affichage de l'adresse au survol par le navigateur, c'est le bien) ; soit c'est du texte brut, auquel cas soit le client d'affichage rend lui-même le lien cliquable, et a priori, le fait sans danger, soit l'utilisateur ne suit pas le lien, parce qu'il a la flemme de faire un copier-coller (qui lui ferait de toute façon s'afficher la véritable adresse dans l'URL, en plus de révéler l'astuce à la moindre erreur de sélection, ce qui est assez fréquent).
Donc, la faille, s'il y en a une, ne vient pas spécialement d'Unicode.
Comme je l'ai dit, je ne crois pas qu'il y ait consensus concernant les usages des deux largeurs d'espaces insécables : j'ai vu des sources donner des informations contraires les unes des autres.
Ah mais je pensais pas synthétiser un consensus, j’ai pioché dans les variations de ce qu’on m’a dit et j’ai rapporté ce qui m’arrangeait et que je préférais
Citation (Elzen)
Personnellement, mon choix des espaces fines partout vient essentiellement de facilités au clavier ;
C’est au clavier de s’adapter à l’usage, pas l’inverse
Citation (Elzen)
Citation (galex-713)
Tu mentionnes pas non plus la notion de gris typographique en parlant de justification x) (j’exagère peut-être)
Pourrais-tu me rafraîchir la mémoire à ce sujet ? 😊
Ben l’esthétique donnée par les blocs de textes où l’« encre » (le noir, en tout cas) est uniformément répartie, de façon à donner quand vue de façon floutée ou de loin des rectangles s’imbriquant de façon harmonieuse et régulière, aidant à reconnaître instinctivement une structure dans le texte. Chépa si je m’exprime bien ou exhaustivement.
Citation (Elzen)
En pratique, l'usage,
Oui mais il s’agit de ton usage
Citation (Elzen)
Pour moi, la raison était implicite.
Pas forcément pour tout le monde
Citation (Elzen)
Quant aux valeurs chiffrées, je me méfie :
Ce sont généralement des moyennes qui quand elles sont souvent reprises après calculs et études le sont parce que les écarts de minima et maxima sont négligeables.
Citation (Elzen)
tout le monde n'a pas la même vision,
Mais tout le monde a à peu près le même matériau organique qui constitue sa cornée, les muscles de son cristallin et approximativement la même inclination naturelle du coup au repos. Encore une fois ce sont des moyennes qui changent relativement peu. Quant-à la vision en soi, c’est pour ça que la taille optimale du texte n’est pas quelque chose d’universel (et c’est pourquoi je l’ai pas retenue vraiment bien), elle dépend de notre capacité à voir (genre moi je suis myope, et ayant un petit écran, je préfère me détruire les yeux en me tenant trop près que réduire la proportion de texte affichée à l’écran), en attendant le reste (l’inclination et la distance) dépendent de la dégradation lumineuse et musculaire, et ça c’est moins inégalement réparti.
Mais de toute façon, il s’agit d’études, donc forcément ouvertes et expliquées, et donc réadaptables en fonction des personnes. Je suis le premier à dire qu’il faudrait rendre la procédure de calculation des claviers ergonomiques genre DVORAK ou BÉPO plus accessible et personnalisée, notamment pour pouvoir l’adapter éventuellement aux manchots ou à la polydactylie (je suis un grand fou de factoration, de décentralisation et d’accessibilité, de relation entre tout ça donc d’intersectionalité (politique) comme d’interdisciplinarité (technique), comme t’as pu le deviner ).
Citation (Elzen)
Comme je l'ai dit, je ne crois pas qu'il y ait consensus concernant les usages des deux largeurs d'espaces insécables : j'ai vu des sources donner des informations contraires les unes des autres.
Citation (Elzen)
ni le même écran.
D’où la nécessité d’un choix réfléchi scientifiquement :p
Citation (Elzen)
Je suis certain qu'il ne serait pas trop dur, surtout compte tenu des usages actuels (ordiphones…), de suivre scrupuleusement ces règles et de trouver néanmoins quelqu'un que ça dérange.
À mesure que les supports se diversifient, les médias se flexibilisent (cf. la diffusion très rapide de l’usage des media queries en CSS3).
Citation (Elzen)
Je parlais en fait des règles définissant à quel endroit on peut, ou ne peut pas, introduire une césure à l'intérieur d'un mot. C'est assez spécifique à la langue utilisée, je crois.
Oui mais ça les navigateurs le font déjà (tu besoigne de mettre à jour ton CSS d’ailleurs), et oui en fonction de la langue, si tu sais utiliser sciemment l’attribut XML « lang »
Comme on vient d'en causer sur IRC, ça ne marche pas si bien que ça ^^
Il y a trois cas : soit on est dans un langage autorisant une dissociation entre le texte du lien et l'adresse sur laquelle il pointe, auquel cas pas besoin d'Unicode pour faire ce genre de trucs (et l'affichage de l'adresse au survol par le navigateur, c'est le bien) ; soit c'est du texte brut, auquel cas soit le client d'affichage rend lui-même le lien cliquable, et a priori, le fait sans danger, soit l'utilisateur ne suit pas le lien, parce qu'il a la flemme de faire un copier-coller (qui lui ferait de toute façon s'afficher la véritable adresse dans l'URL, en plus de révéler l'astuce à la moindre erreur de sélection, ce qui est assez fréquent).
En fait de base cette faille avait été noté pour les endroits où les URL étaient automatiquement transformées en URL cliquables, où les gens savaient suivre un lien en le surlignant ou copiant/collant, où (notamment) les mails (où les liens sont automatiquement suivis, en mode texte, comme on l’a mentionné l’HTML est déconseillé, où au moins faut une version texte).
Citation (Elzen)
Donc, la faille, s'il y en a une, ne vient pas spécialement d'Unicode.
Dans ce cas c’est moins une faille qu’une astuce qui peut-être exploitée pour du phishing (comme pour réserver deux noms de domaines visuellement identiques mais pas unicodement canoniques, comme bépo.fr et bépo.fr (l’un a son SLD qui fait 5 bytes, l’autre 6). Mais surtout qu’un interpréteur unicode est de nos jours presques aussi complexe qu’un interpréteur XML, au point où milles failles (buffer overflow, injection, et j’en passe) apparaissent régulièrement.
C’est au clavier de s’adapter à l’usage, pas l’inverse
Oui et non.
Il faut tenir compte du facteur humain (le même qui incite de très nombreuses personnes à ne surtout pas vouloir changer des choses contre lesquelles pourtant elles râlent en permanence)
Citation (galex-713)
Oui mais il s’agit de ton usage
Précisément pas.
Mon usage à moi perso est d'utiliser paragraphes et alinéas, il me semble que ça se remarque suffisamment en lisant les articles de ce blog (ou certaines de mes interventions ailleurs).
Quand je dis « l'usage », je parle de ce que je rencontre fréquemment chez les autres, ou de ce qui est reconnu comme fréquent.
Citation (galex-713)
D’où la nécessité d’un choix réfléchi scientifiquement :p
D'où surtout l'absurdité de poser qu'une valeur chiffrée unique, fut-elle obtenue par comparaison de l'exhaustivité des cas, suffirait à tous les prendre en compte. Ça aide en moyenne, ni plus, ni moins.
C’est au clavier de s’adapter à l’usage, pas l’inverse
Oui et non.
Il faut tenir compte du facteur humain (le même qui incite de très nombreuses personnes à ne surtout pas vouloir changer des choses contre lesquelles pourtant elles râlent en permanence)
Le classique « oui mais les autres » que chacun pense individuellement (les somptueux habits de l’empereur d’Andersen). Ma philosophie de vie se base sur le fait que tout ce qui se maintient par inertie est irrationnel et doit impérativement être déconstruit sous peine d’avoir des actes équivalents ne pas avoir d’objectif.
Si t’es pas d’accord autant cesser de faire tout ce que tu peux espérer entreprendre dans ta vie , et je sais que c’est pas le cas (parce que ça inclut tout, y compris les luttes sociales, le féminisme, le librisme, l’anarchisme, l’éducation, la connaissance, etc.). Dès lors tout est une question de temps et de circonstances. Mais par cohérences, autant admettre « dans l’idéal je cherche à […] je n’y arrive pas encore », plutôt que « je n’y arrive pas encore, alors je nie qu’il soit bon de chercher à […] ».
Citation (Elzen)
Citation (galex-713)
Oui mais il s’agit de ton usage
Précisément pas.
Mon usage à moi perso est d'utiliser paragraphes et alinéas, il me semble que ça se remarque suffisamment en lisant les articles de ce blog (ou certaines de mes interventions ailleurs).
Quand je dis « il s’agit » je parle du fait d’utiliser paragraphes et alinéas, donc ce que tu fais, comme tu le dis. Et je dis que quand c’est de ton article qu’il s’agit, prônant tes usages, alors autant faire la séparation terminologie entre les deux puisque toi ton usage fait la distinction
Citation (Elzen)
Citation (galex-713)
D’où la nécessité d’un choix réfléchi scientifiquement :p
D'où surtout l'absurdité de poser qu'une valeur chiffrée unique, fut-elle obtenue par comparaison de l'exhaustivité des cas, suffirait à tous les prendre en compte. Ça aide en moyenne, ni plus, ni moins.
T’as vu « faibles écarts » ? C’est cette partie là qui justifie le reste. Et même si c’était pas le cas : « aider en moyenne » c’est déjà beaucoup