Joyeuse fin du monde !

…ou pas.

Message 1, par Elzen

§ Posté le 21/12/2011 à 15h 53m 09

Pour une fois, je suis à peu près en accord avec le calendrier : dans un an, jour pour jour (à quelques poussières près, quand même, selon le type d'années dont on parle) est prévue ni plus ni moins que la fin du monde.

Ceux qui me connaissent savent déjà le peu de crédit que j'apporte à ce genre de prédictions (et pour les autres, bah… lisez la suite, vous constaterez par vous-même), et s'étonnent donc peut-être que j'aborde le sujet. Ils auront raisons : je ne comptais initialement pas lui accorder un mot.

Cependant, j'ai eu la mauvaise surprise, il y a quelques temps, de découvrir en ouvrant mon courrier que Télérama(1) en avait carrément fait sa Une. Alors j'me suis senti obligé de leur répondre un peu.


L'article de Télérama sur le sujet (en page 27 et 28, pour ceux qui ont ce numéro) n'est, dans le fond, pas si mauvais, puisqu'il recense différentes causes possibles indiquées (en vrac, inversion des pôles magnétiques, période de forte activité solaire ou choc d'une autre planète contre la nôtre) en indiquant à chaque fois que les gens dont le travail est d'étudier ce genre de choses assurent que cela ne se produira pas et/ou que ça n'aura pas grand impact.

Le problème est qu'il le fait avec ce qui semble être une ironie plus que maladroite, qui donnerait presque l'impression que les réfutations du monde scientifique ne sont pas plus (ni moins, c'est déjà ça) crédibles que les suppositions avancées par les prédicateurs. Et en accumulant les mauvais clichés du genre : « Internet » y est considéré comme une entité unique, qui parle d'une même voix en transmettant l'hystérie collective.

Sur ce dernier point, vous savez déjà, je suppose, que j'attache une grande importance au fait qu'Internet est un réseau décentré, conçu pour que chacun puisse s'y exprimer librement : je n'apprécie donc pas particulièrement cette tendance, même ironique, à considérer ce réseau comme un seul gros truc.


En plus, l'article n'évoque même pas la véritable cause de cette fin du monde : Tezcatlipoca devrait se réveiller. Mais pas de panique, George Stobbart s'en occupe.

…oui, histoire de rentabiliser un peu cet article où je parle un peu (beaucoup) pour ne rien dire, j'ai décider de faire un peu de pub' : ce scénario de fin de calendrier Maya avait été utilisé pour le second épisode de l'excellente série Broken Sword.

Et comme vous pouvez (re)jouer aux deux premiers opus de cette série, ainsi qu'à d'autres excellents jeux de ce type (notamment, pour citer mes préférés, les trois premiers Monkey Island, Indiana Jones and the Fate of Atlantis, Beneath a Steel Sky ou encore The Dig), à l'aide du moteur libre ScummVM, n'hésitez pas 😉


Enfin, au moins un point intéressant dans l'article en question : son auteur nous apprend que la date fatidique de cette hypothèse fumeuse aurait été fixée par un roman publié en 1987 par un certain José Argüelles. Ça fait un bon moment que j'entends parler de la date en question, et je n'avais pourtant que très peu entendu parler de cette hypothétique origine, mais si c'est avéré, ça ne fait qu'une raison de plus de recommander de ne pas croire sur parole les romans.


Ceci dit, malgré cela, la conclusion de l'article est assez désespérante, puisqu'elle semble considérer sérieusement une hypothèse selon laquelle le calendrier Maya en question ne serait qu'un canular déposé intentionnellement dans le but de faire peur aux gens qui le découvriraient. Qu'une fin du monde ait été annoncée dans le coin pour des motifs qui ne tiennent pas la route est un point pour lequel il n'y a pourtant pas besoin de recourir aux théories du complot archéologiques.

Heureusement, l'article suivant, d'un autre auteur, aborde cette histoire de fin du monde d'un meilleur angle en analysant la tendance cinématographique actuelle à faire de vrais films catastrophes où l'humanité en prend vraiment pour son grade. Ça, ça ressemble plus à un article comme ceux qu'on attend de ce genre de magazines.


Bref, vous aurez compris : si je ne voulais rien dire dessus, c'est tout simplement parce qu'il n'y avait d'intéressant rien à dire, et c'est la raison pour laquelle je brode depuis tout-à-l'heure sur des sujets qui n'ont juste rien à voir avec celui d'origine.

La fin du monde ne se produira pas le 21 décembre 2012, ni à aucune des quelques autres dates de ce type. Je propose d'ailleurs à ceux qui ne me croient pas de venir boire un coup avec moi dans le débit de boisson de votre choix le 22 : celui qui se sera trompé payera la note (comment ça, c'est malhonnête ? 😄 ).


Notez tout de même que les Mayas ont enchaînés plusieurs calendriers, et que si vous êtes vraiment inquiets à cause de la fin de celui-ci, on en arrive à la seule chose pertinente que j'avais à dire sur le sujet : allez les voir pour leur demander d'en faire un autre. S'ils ont mystérieusement quitté leurs villes et leurs pyramides il y a une quinzaine de siècles, pour retourner vivre en nomades dans la forêt amazonienne, les Mayas n'ont absolument pas disparus, et leurs descendants vivent encore dans le même secteur géographique.


Et pour achever cet article absolument inutile, voici ce qui est à mon avis l'un des meilleurs films sur le sujet, même s'il date un peu.


(Suite au décès inopiné de mon précédent serveur, je profite de mettre en place une nouvelle machine pour essayer de refaire un outil de blog digne de ce nom. J'en profiterai d'ailleurs aussi pour repasser un peu sur certains articles, qui commencent à être particulièrement datés. En attendant, le système de commentaires de ce blog n'est plus fonctionnel, et a donc été désactivé. Désolé ! Vous pouvez néanmoins me contacter si besoin par mail (« mon login at ma machine, comme les gens normaux »), ou d'ailleurs par n'importe quel autre moyen. En espérant remettre les choses en place assez vite, tout plein de datalove sur vous !)