§ Posté le 17/10/2009 à 23h 51m 18
Je vous retranscris ici (très approximativement) l'exposé que j'ai préparé pour l'oral de musique du Concours de Recrutement des Professeurs des Écoles, dont il me semble que je ne me suis pas trop mal sorti, pour le cas où ça intéresserait quelqu'un. Cet exposé devait initialement durer une dizaine de minutes et contenir un ou plusieurs extraits musicaux par moi joués pour une durée totale de deux à trois minutes.
N'ayant pour l'instant pas le matériel adéquat pour m'enregistrer jouer ces extraits et vous proposer un résultat d'une qualité acceptable, je vous propose ici des versions un peu plus sérieuses et avec d'autres instruments que ce cités ci-dessous.
Oh, ceci étant dit, je dois également remercier Smidge, qui m'a aidé à sélectionner les deux derniers morceaux, ainsi que toutes les personnes qui m'ont écouté répéter et encouragé, et qui se reconnaîtront. Je vous dois en partie ma réussite au concours
…je viens donc de vous jouer l'Hymne à la Joie, extraite de la neuvième symphonie de Beethoven, et qui est l'hymne officielle de l'Union Européenne, Union dont la devise est « In varietate concordia », c'est à dire « Unie dans la diversité. »
J'envisage en effet l'utilisation de la musique en cycle trois, et plus précisément dans une classe de CM1/CM2, comme support pour l'étude de l'Europe, et en particulier des pays de l'Union Européenne, sur le plan de l'Histoire et de la Géographie. Pour les besoins de cet exposé, je développerai deux exemples principaux, relativement proches de nous et qui ont une grande importance dans ces deux domaines : celui de la musique celtique tout d'abord, puis celui de la musique espagnole.
Mais avant de commencer, je voudrais revenir un instant sur cette Hymne à la Joie : il me semble important que les élèves la connaissent, et c'est pourquoi je pense que nous l'étudierons en classe. Lorsque les élèves sauront la reconnaître, cela pourra amener à l'étude de la symphonie dont elle est issue. Nous pourrons ainsi écouter l'œuvre de Beethoven, où nous tenterons d'y retrouver ce thème, et nous pourrons tenter de repérer les différences, puisque celui-ci a été retravaillé pour donner l'hymne.
…le morceau que je viens de vous jouer est un air celtique traditionnel, intitulé « Brian Boru », et qui a été repris entre autres par Alan Stivel.
Le programme d'Histoire s'attache en effet particulièrement à la Gaule (ou plus précisément « aux Gaules », qui n'ont jamais été une entité unique), et à ceux que l'on appelle « nos ancêtres les Gaulois », qui n'étaient ni plus, ni moins que des Celtes.
Il faut bien sûr rappeler aux élèves que nous ne connaissons pas la musique qui était jouée à l'époque, mais les airs traditionnels celtes sont un héritage direct de cette civilisations, et nous pourrons donc les utiliser pour nous mettre dans l'ambiance, pour nous sentir plus proches d'eux.
Nous pourrons pour cela puiser dans le répertoire d'Alan Stivel et d'autres interprètes, voire éventuellement d'utiliser des morceaux d'inspiration traditionnelle, mais plus récents ou utilisant des instruments modernes, comme c'est le cas du répertoire de Tri Yann.
Nous en profiterons pour constater que cette culture est présente dans un large territoire, comme l'était le peuple qui nous l'a transmis : on retrouve de la musique d'inspiration celtique dans toute la partie occidentale de l'Europe.
La musique d'inspiration celtique peut également nous aider à aborder certaines situations plus récentes. Je pense bien sûr à celle de l'Irlande, joliment évoquée par la chanson « la ballade Nord-Irlandaise », chantée notamment par Renaud, par laquelle nous pourrons aborder les notions de respect et de fraternité.
Je vais donc désormais passer à la seconde partie de mon exposé, consacrée à la musique espagnole, et pour cela, je vais vous interpréter le thème Leyenda, issu d'Asturias, de la suite espagnole d'Isaac Albéniz. Cet air, composé en 1886, n'est bien sûr pas un air traditionnel au sens premier du terme, mais il en hérite et s'appuie sur cette tradition.
En supposant que nous ayons commencé par travailler sur la musique celtique, nous pourrons enchaîner en écoutant ce morceau à la suite du précédent, ce qui nous permettra de noter une ambiance assez différente entre les deux, d'abord par les différences de style si je joue moi-même les deux, puis, en écoutant d'autres versions des mêmes morceaux, sur les différences entre les instruments utilisés.
Cela nous conduira à nous interroger sur les évènements ayant pu amener ces différences, et aborderons ainsi la spécificité de l'Histoire espagnole, par rapport aux autres pays européens, qu'a été la longue période de domination arabe.
Cela nous amènera à étudier les autres occasions au cours desquelles la culture européenne a été en contact avec la culture arabe, et donc en particulier sur la période des Croisades. Nous pourrons ainsi voir dans quels domaines artistiques et scientifiques notre culture s'est enrichie de la leur.
À l'inverse, nous pourrons écouter quelques airs de musique d'Amérique latine et remarquer qu'on trouve de nombreux points communs entre les deux. Je pense par exemple au répertoire de Villa-Lobos, fortement inspiré des deux cultures. Cela nous permettra bien évidemment d'évoquer l'importance toute particulière qu'a prit l'Espagne dans la colonisation du continent Américain.
Il ne s'agit bien sûr là que de deux exemples particuliers, quand l'Union Européenne compte de nombreuses cultures qu'il faut prendre en compte, et notamment la culture slave, puisqu'elle s'est ouverte depuis quelques années aux anciens pays de l'Union Soviétique. C'est pourquoi je terminerai cet exposé en vous interprétant « Polyushko Polie », morceau composé en 1937 par le compositeur russe Lev Knipper.
Je m'aperçois – mais c'est normal, depuis le temps – que je n'ai pas été exactement fidèle à mon véritable exposé. J'ai brodé à partir du même plan, mais sans redire exactement les mêmes choses. Il y aurait d'ailleurs quelques points à revérifier. Mais je crois que l'essentiel est là. N'hésitez pas à réagir