Le Verdelet

Message 1, par Elzen

§ Posté le 23/03/2015 à 2h 18m 03

Sur ce que l'on nomme la côte d'émeraude, dans la baie de Saint Brieuc, se trouve Pleneuf, qui fut la ville de mes aïeux.

En longeant la côte, suivant l'ancien chemin des douaniers à partir du port de Dahouët et de son phare, on rencontre d'abord la petite plage du Pissot, tranquille et accessible uniquement par un petit escalier. Le chemin passe ensuite à proximité du corps de garde de la guette, ancienne bâtisse où se trouvaient autrefois deux canons que redoutaient les navires anglais.

Puis on arrive sur la grande plage du Val André, partie la plus touristique de la ville, où Jacques Brel venait parfois passer ses vacances.

À l'autre bout de la digue du Val André se trouve le petit port de Piégu, d'où l'on peut reprendre un autre chemin de douaniers pour continuer vers la plage des vallées, et beaucoup plus loin, vers Erquy.

Mais on peut également s'y arrêter pour contempler le rocher du Verdelet, dont la légende dit qu'il s'agit d'un caillou tombé de la chaussure du géant Gargantua durant l'une de ses traversées de la Manche.


Le rocher du Verdelet est ce que l'on appelle une presqu'île : à marée haute, lorsque la mer couvre la quasi-totalité de la grande plage du Val André, il semble s'agir d'une île, accessible uniquement en bateau ; mais quand la mer se retire, un petit chemin accessible à pied se découvre.

Les marées, bien sûr, sont plus ou moins fortes selon les jours : lors des petites marées, le chemin apparaît à peine, et il serait fort imprudent de s'y engager.

Lors des plus grosses marées, en revanche, lorsque la marée haute couvre totalement la plage, atteignant la digue où, les jours de grands vents, elle a parfois tendance à claquer, et lorsque la marée basse découvre suffisamment de sable pour que, de l'autre côté du Val André, cette plage et celle du Pissot se rejoignent, il devient possible de traverser et même d'avancer jusqu'aux pierres plates, un autre petit îlot situé un peu plus loin dans la mer.


Le rocher du Verdelet lui-même sert de refuge aux oiseaux, quoiqu'ils soient aujourd'hui moins nombreux que lorsque j'étais enfant : pour les protéger, il est défendu de l'escalader du début du mois d'avril à la fin du mois d'août.

En dehors de cette période, cependant, la chose est autorisée, et les grandes marées de mars et de septembre permettent donc à ceux qui souhaitent y monter de découvrir l'impressionnante vue que l'on a à son sommet.

Je vous suggérerais davantage les grandes marées de septembre, car certains oiseaux commencent à couver dès mars : même si la montée est autorisée à cette période, il est sans doute préférable de les laisser en paix.


Si l'on ne peut pas y grimper au plus fort de la période estivale, on peut tout de même se promener, à ses pieds, sur les pierres découvertes par la marée basse.

La ballade est déjà plaisante pour les simples touristes ; et peut peut-être intéresser plus encore les amateurs de crustacés : on peut en effet, en s'équipant de gants (les rochers pouvant faire mal aux mains) et d'un bon crochet, rencontrer des étrilles, des tourteaux, et parfois même de petits homards.


Attention toutefois : même si la marée descend bas, elle remonte vite. On peut s'avancer sur le chemin à partir du moment où celui-ci est suffisamment découvert, mais il est vivement conseillé de faire demi-tour à l'heure précise où la mer est au plus bas, à moins de vouloir impérativement se mouiller.

Le chemin passe d'ailleurs par de multiples rochers parfois couverts d'algues glissantes : s'il n'est pas particulièrement difficile à emprunter, il faut prévoir que la vitesse que l'on y aura n'est pas exactement notre vitesse de marche habituelle.

Attention à l'heure, donc, et n'avancez que si le coefficient le permet (au dessus de quatre-vingt-quinze).


Pour le retour, vous pourrez aller jusqu'au port de Piégu pour reprendre la digue ; mais si l'heure le permet, vous pourrez peut-être également revenir par la plage, marchant ainsi à des endroits qui, à la marée haute, semblent trop loin pour y aller à la nage…

Si vous le pouvez, restez pour attendre cette marée haute : les jours de grand vent, quand la mer agitée arbore cette jolie couleur verte qui a donné son nom à la côte, on peut la voir claquer sur la digue, ce qui vaut assurément le spectacle.

Vous pourrez par ailleurs en profiter pour déguster une crèpe, une gauffre, une glace ou une sucette locale. Les boutiques avoisinnantes en ont pour tous les goûts (surtout pour les glaces. Pour les sucettes, certains parfums sont malheureusement très peu prononcés, même si d'autres sont délicieux).


Vu en pleine mer… Au pied du Verdelet…

On y va ! En cours de montée… Presque en haut !

Vue du sommetMarée claquante…

(Suite au décès inopiné de mon précédent serveur, je profite de mettre en place une nouvelle machine pour essayer de refaire un outil de blog digne de ce nom. J'en profiterai d'ailleurs aussi pour repasser un peu sur certains articles, qui commencent à être particulièrement datés. En attendant, le système de commentaires de ce blog n'est plus fonctionnel, et a donc été désactivé. Désolé ! Vous pouvez néanmoins me contacter si besoin par mail (« mon login at ma machine, comme les gens normaux »), ou d'ailleurs par n'importe quel autre moyen. En espérant remettre les choses en place assez vite, tout plein de datalove sur vous !)