« Quand je serai grand »

Message 1, par Elzen

§ Posté le 30/11/2017 à 19h 20m 27

On me fait parfois remarquer que ce blog n'est pas si « personnel » que ça, au sens où ma propre personne est un des sujets les moins fréquemment abordés. Il faut dire que je me sens plutôt à l'aise pour parler d'un bon paquet de choses, mais que s'il y a une chose qui ne fait pas partie du paquet en question, c'est bien moi-même.

Je pourrais sans doute rétorquer que je préfère faire à la façon d'Asimov, c'est-à-dire caser quelques éléments personnels en marge d'un article ou d'un autre pour éviter de faire une autobiographie complète (et d'ailleurs, la plupart des liens que vous trouverez dans cet article pointeront sur les billets de ce blog où j'ai investi un peu plus de ma personne), mais ça n'avancerait sans doute pas à grand chose. Alors bon, je vais peut-être tenter, pour une fois, de vous parler spécifiquement de quelque chose d'assez personnel.

J'ai, en plus, une très bonne raison de le faire maintenant : une personne que j'apprécie beaucoup(1) m'a dit récemment trouver qu'elle ne me connaît pas suffisamment. Espérons que ça arrangera les choses, mais je ne peux donner aucune garantie sur le résultat.


Vous l'aurez calculé, j'ai eu trente ans cette année. Pour autant, je me considère toujours comme un gamin. En partie parce que je ne suis toujours pas sûr d'avoir compris ce que c'était, au juste, qu'être adulte, ni si je suis prêt pour ça (en tout cas, il y a un paquet d'aspects dont je ne suis pas fan). Mais en partie, aussi, parce que je continue de me questionner sur ce que je voudrai faire plus tard, et que le bout de phrase qui me vient encore spontanément en tête pour ça, c'est « quand je serai grand ».

En fait, c'est de là que vient le « polisson » dans ma signature : sur pas mal de plans, je suis sans doute resté coincé dans l'enfance(2), avec un certain côté potache, et une certaine tendance à penser qu'il suffit d'y croire suffisamment fort pour que la réalité s'adapte à ce que vous voulez. Ça ne marche pas en vrai, mais ça n'empêche pas d'essayer.

Et donc, je vais vous décrire ici le rêve, sans doute totalement irréaliste, que j'aimerais bien réaliser quand je serai grand. Pour le côté personnel, ça devrait le faire, non ?


Ce rêve commence par un train. Parce que c'est cool, les trains, j'ai toujours aimé ça. Bon, certes, je ne suis sans doute pas aussi ferrovipathe que quota, mais quand même, j'aimerais bien avoir mon train à moi, pour pouvoir aller voir des gens un peu partout en France (ou ailleurs).

On m'a déjà demandé (notamment concernant les deux jeux dont la musique est utilisée en fond sonore) si les bateaux ne seraient pas encore plus cools que les trains. Il y a un peu de ça, et c'est vrai que ce serait aussi bien sympa de pouvoir aller au vent des quatre vents, comme dit l'autre (oui, j'aime bien le vent, aussi). Seulement, la mer, même si elle baigne de chouettes endroits, ne permet pas non plus d'aller partout(3). En plus, j'ai assez facilement le mal de mer, alors que je suis beaucoup moins souvent malade à bord d'un train (mais ça arrive aussi, des fois).

Dans ce train, je pourrais mettre plein de choses. D'abord, mon vélo, histoire de pouvoir finir le trajet correctement à partir de là où il n'y a plus de rails, et puis, quelques peluches, ma flûte (oui, je joue de la flûte traversière), mes épées, mes livres…

Une presse à imprimer, aussi. Une vraie, une belle. Parce que ce serait quand même sacrément cool de pouvoir imprimer mes propres livres. Et pas que les livres, d'ailleurs : avec la sienne, Benjamin, il imprime des cartes postales avec l'article 35 dessus, et c'est sacrément classe.


Mais ce n'est pas tout, parce que, mon rêve, ce serait bien s'il pouvait servir à d'autres gens. Et donc, mon train, il faudrait lui trouver une utilité. Autre que de déplacer les gens, s'entend, sinon quel intérêt que ce soit le mien ? Or, s'il y a un truc que j'aime bien faire, c'est expliquer plein de choses aux gens. Depuis toujours : je ne m'en souviens plus trop, mais il paraît que, à six ans, j'expliquais à mon institutrice de CP comment marchent les volcans.

Je n'ai pas eu les épaules pour faire instit', et même avec une thèse, devenir prof' dans le supérieur n'est pas forcément à ma portée non plus (pour d'autres raisons). Mais on n'a pas besoin d'être prof' pour apprendre des choses aux autres. Je crois que le métier que je préférerais faire, c'est celui de médiateur scientifique. Si vous êtes déjà allés au Palais de la Découverte(4), par exemple (et si vous ne l'avez pas encore fait, allez-y, ça vaut le coup !), les gens qui font de chouettes exposés pour vous apprendre tous pleins de trucs sympas, ce sont des médiateurs et des médiatrices scientifiques. Et c'est totalement ça que je voudrais faire quand je serai grand.

D'ailleurs, c'est probablement dans ce genre d'activités que je me projette quand je prépare une conférence. Je préférerais juste avoir autre chose que des diapos à montrer aux gens, et si je pouvais avoir tous les équipements cools du Palais dans mon train, ça pourrait faire des choses géniales. Et lui donner un peu l'allure du camion dans C'est pas sorcier, j'imagine(5).


Mais pas complètement comme au Palais non plus. Parce qu'il y a deux choses que je trouve assez dommage, dans la façon dont fonctionne le Palais, et que la première, c'est le rôle passif des gens qui y viennent. Que ce soit au planétarium(6) ou dans les différentes salles de conf', à part celle de l'électrostatique où il faut quelqu'un pour avoir les cheveux qui se dressent sur la tête, le truc est surtout d'écouter parler le médiateur ou la médiatrice, sans vraiment intervenir.

Or, moi, j'aime bien quand il y a un échange avec les gens. Quand ils donnent leur avis et qu'on discute, même et surtout en cas de désaccord, parce que c'est par là qu'on progresse. Ça marche très bien dans les conférences, et c'est en partie de là que me vient le deuxième mot de ma signature, ce « polémiste »(7) (ça vient aussi du fait que j'ai une certaine tendance à participer aux débats quand j'en croise, même si je les lance rarement moi-même).

Alors bon, pour les expériences du Palais, le débat n'a pas tellement lieu d'être : le truc est justement qu'on a le résultat sous les yeux (même s'il faudrait parfois rappeler un peu les règles). Mais ça n'empêche pas que ce serait cool si les gens pouvaient manipuler directement, mettre « la main à la pâte » pour obtenir ces résultats de façon plus active. Je pense que ce serait sacrément plus intéressant comme ça.


La deuxième chose qui m'embête pas mal, au Palais, et ce sera le tour du troisième mot de ma signature, c'est le côté finalement assez limité. D'abord, ça ne parle que d'une partie des sciences : rarement de socio et d'autres sciences “humaines”, alors qu'elles sont pourtant sacrément importantes. Et l'informatique n'y a fait son apparition qu'au début de cette année (ça ne fait que plusieurs décennies que ça existe, hein).

Et même pour les sciences qui sont représentées, ça reste assez cloisonné : on a une aile qui parle de biologie, une aile qui parle de physique, mais assez peu de plumes communes entre les deux. Les médiatrices et les médiateurs scientifiques du Palais sont des spécialistes, et quand on leur pose une question qui sort du domaine de leur exposé, iels ont tendance à nous renvoyer vers les collègues du domaine d'à côté.

Moi, je suis un « polymathe », c'est-à-dire que tous les domaines m'intéressent. Et si, dans un même exposé, on peut passer par trois domaines de spécialités différents, parce qu'il y a des liens cools à tisser entre eux, je trouve ça d'autant plus intéressant. Si on peut même élargir le truc à autre chose que des sciences, même si je ne serais pas forcément le plus calé pour parler du reste, ce serait sacrément chouette aussi.


Alors, voilà, c'est ça, mon rêve pour quand je serai grand : avoir mon propre Palais de la Découverte miniature, bien à moi, dans un train. Histoire de permettre aux gens, pendant leur voyage, de faire des expériences et d'apprendre plein de choses chouettes, sur plein de sujets différents. Avouez que c'est un beau rêve, non ? 😊

S'il fallait lui trouver un nom, je crois qu'on pourrait l'appeler « Établissement Polymathe Itinérant ». Ça colle assez bien au projet, et les initiales, en plus de plutôt bien correspondre à ma “coiffure” de tous les jours (ça se voit quand je retire mon chapeau pour saluer le public à la fin d'une conf', je crois), forment un truc qui pourrait assez bien rendre si on le peignaient sur la loco (ça fera une chouette photo pour Bonjour Tchoutchou, au moins).


Qu'est-ce que vous en pensez ? On tente de faire ça ?



Extraits musicaux dans la version audio (par ordre de première apparition pour les usages multiples) : Je ne vous parlerai pas d'elle et Parler d'ma vie, par Jean-Jacques Goldman, J'ai dix ans, par Alain Souchon, Legend of Zelda : Spirit Tracks Opening Theme et Phantom Hourglass Opening Theme, Potemkine, par Jean Ferrat, Le vent, par Georges Brassens, Aux armes, etc., par Serge Gainsbourg, Rosa, par Jacques Brel, générique de C'est pas sorcier, Petite Marie, par Francis Cabrel, La java des bombes atomiques, par Boris Vian, Ce rêve bleu (BO d'Aladdin de Disney), Je voudrais déjà être roi (BO du Roi Lion de Disney), Il y a, par Vanessa Paradis.

(Suite au décès inopiné de mon précédent serveur, je profite de mettre en place une nouvelle machine pour essayer de refaire un outil de blog digne de ce nom. J'en profiterai d'ailleurs aussi pour repasser un peu sur certains articles, qui commencent à être particulièrement datés. En attendant, le système de commentaires de ce blog n'est plus fonctionnel, et a donc été désactivé. Désolé ! Vous pouvez néanmoins me contacter si besoin par mail (« mon login at ma machine, comme les gens normaux »), ou d'ailleurs par n'importe quel autre moyen. En espérant remettre les choses en place assez vite, tout plein de datalove sur vous !)